Par Eric
Ruiz
Comment
être un bon témoin de Christ ?
La réponse
à cette question se voit dans les actes quotidiens des croyants. Hélas trop
souvent « le bon chrétien » se juge faussement sur l’apparence de ses
œuvres.
C’est
pourquoi beaucoup se mettent des liens eux-mêmes. Ils s’obligent à parler de
Dieu, dès qu’il croise une personne nouvelle, en tout lieu, en toute occasion
favorable ou non. Ils usent pour beaucoup, de la morale en reprenant leur
prochain quand il pèche, ils se font un honneur en affirmant ce que la loi de
Dieu déclare, alors.
Mais le
pire, n’est pas encore là, le pire c’est lorsqu’ils parlent de paix, de liberté
et de pardon en Christ alors qu’eux-mêmes sont au fond d’eux privés de paix car
toujours oppressés, privés de liberté
car toujours enchaînés et enfin loin du
pardon car toujours rancuniers.
Voilà
comment beaucoup répandent la Bonne nouvelle en professant de la bouche ce
qu’ils n’ont pas dans le cœur.
Mais, sont-ils
quand même dans la vérité en pratiquant de la sorte parce que la pensée
dominante c’est : pourvu que la parole soit prêchée, après tout?
Les
disciples qui attendaient le retour de Jésus pour la Pentecôte ont-ils été partout
répandre sa parole ?
Que leur a
demandé Jésus juste avant de les quitter ?
« Que la repentance et le pardon des péchés seraient
prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes
témoins de ces choses »
Ah bien, vous voyez, c’est bien ce qui leur a demandé de faire.
Euh non… pas tout à fait, je continue la lecture :
« . Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a
promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez
revêtus de la puissance(vertu) d'en haut ». (Luc 24 :48,49)
Jésus
s’est-il contredit ici ?
Jésus dit
que la repentance et le pardon seraient prêchés partout… Mais que eux
ils devaient absolument rester dans la ville de Jérusalem ?
Comment prêcher
partout en restant à Jérusalem ? ( je plaisante, mais l’internet ni le
téléphone n’existait pas)
Pourquoi
Jésus leur demande-t-il d’attendre sa puissance avant de le faire ?
N’ont-ils
pas été assez enseignés ? Pourtant pendant plusieurs années, ils ont vécu
avec Jésus, vu ses miracles, entendu ses enseignements, partagé ses repas, entendu les réponses à leurs questions. Ils
ont même été par 2 dans les maisons pour y mettre la paix lorsqu’ils étaient bien reçus, ou pour
témoigner que leur exclusion amènerait la guerre.
Que leur
manquaient-ils alors?
Plus de
connaissance ?!!!
La réponse
semble couler de source : C’est parce qu’ils n’étaient pas encore prêts.
Donc ils
ne pouvaient pas témoigner, car en témoignant sans l’Esprit divin, ils feraient
simplement un acte mauvais, voire même injuste.
Pourquoi
est-il si important de comprendre cette situation ?
Parce que
les chrétiens d’aujourd’hui se prennent pour des disciples revêtus de l’Esprit
alors qu’ils ne le sont pas.
Qu’ont-ils
reçu alors ?
Jésus leur
a donné une bénédiction. Ils ont été bénis.
Je vous ai
lu, Luc 24 en m’arrêtant au verset 49, mais le verset suivant le 50éme et lui
aussi essentiel.
« 50 », ce nombre,
donne le vrai témoignage des disciples.
Luc 24 :50 « Il
les conduisit jusqu’à Béthanie et ayant levé les mains, il les bénit ».
Nous sommes tous bénis au départ, lorsque nous sommes à Béthanie
qui est la maison des affligés, c’est la condition de tous croyants, mais
attention il ne nous a pas bénis pour nous envoyer témoigner, c’est encore trop
tôt.
Nous avons une
connaissance comme celle des disciples du premier siècle, qui vivaient avec
Jésus, mais nous n’avons, pas, comme eux, de puissance ; Il n’avaient pas
encore reçu la vertu qui vient d’en haut. Leurs mains étaient encore impures.
Voir les
choses de la sorte, demande de l’humilité, et de sortir du déni de sainteté,
j’en conviens…
Alors, soyez
assez humbles pour le reconnaître ; Vous qui m’écoutez, avez-vous joins à
votre foi la vertu ? Car seul un comportement habituel de paix, d’amour
montre notre vertu.
Les
disciples doivent donc attendre pour recevoir la vertu d’en haut pendant les 50
jours qui les séparent de leur Pâque jusqu’à leur Pentecôte.
Ils leur
manque en fait leur identité.
Ils ne savent pas encore qui ils sont
en Christ.
J’entends
souvent des chrétiens me dire : « ah, ce qui me chagrine, c’est que
je ne connais toujours pas mon identité en Christ ! Je fais comme tout le
monde : je témoigne, je lis, je prie, je loue, je fais des offrandes, mais
j’ai l’impression de ne rien faire d’extraordinaire, car je ne me sens pas
avoir reçu d’appel spécial… »
Ils ont
raison de le confesser, car c’est une vérité.
Ils
ressentent une réelle crise d’identité.
L’identité,
c’est d’après le dictionnaire : « le caractère de deux choses
identiques ».
Entre deux
enfants du même sexe qui se ressemblent : comment les distinguer ?
Par leur
intelligence, leur savoir, leur personnalité ? Eh bien non, rien de tout
ça. Ce sont les parents qu’ils ont, qui les identifie.
Par les
parents, on va pouvoir dire si l’un est espagnol ou si l’autre est français, ou
encore s’il est juif par sa mère, par exemple.
Ce qui
caractérise l’identité d’un croyant vis-à-vis d’un autre, ce n’est pas sa
connaissance, c’est son identité en Christ ; Donc ce n’est pas non plus
son église ou sa religion, comme on voudrait tellement le faire croire.
Parce qu’un
enfant en Christ n’a pas encore de Père. Il a bien une identité terrestre, mais
pas encore d’identité céleste.
C’est vrai
qu’il a reconnu la voix du Père à travers son Fils, il le suit,(comme les
disciples suivaient Jésus) mais il lui faut maintenant une reconnaissance
officielle, comme celle que donne un état civil. Vous savez ce fameux livret
d’état civil où apparait votre nom à côté de celui de vos parents. Il lui faut
donc un nom ;
Pas
n’importe quel nom : le nom que son père lui a attribué.
Lorsqu’il
sera reconnu, il sera alors adopté. Il aura un nom nouveau. Il aura l’identité
de son Père.
Ne pas
avoir d’identité devrait juste montrer au croyant qu’il n’est pas encore
adopté.
A ce
niveau-là, ce n’est pas encore un constat d’échec, c’est juste un
constat de maturité. C’est comme distinguer un arbrisseau qui n’est pas encore
devenu un arbre.
Mais
attention : persévérer dans cet état deviendrait alors un échec cuisant.
Juda
Iscariote visiblement a été un arbrisseau, il n’a jamais pu parvenir à l’état
d’arbre, car son déracinement avait déjà commencé, « Déjà la cognée est mise
à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera
coupé et jeté au feu. »
Donc, quand un croyant
produit des bons fruits, il reçoit de l’esprit sa mission, il reçoit son
adoption.
«On t’appellera d’un nom nouveau, que la bouche
de l’Eternel déterminera» (Esaïe. 62 : 2).
Qui est la
bouche de l’Eternel ?
J’en ai
fait un message : un ange céleste ou un prophète. C’est Dieu alors qui lui
inspirera votre nom nouveau…attention, si vous devez en avoir un, car
votre nom porte peut-être déjà votre mission.
Simon, pour
être adopté, devait devenir Céphas, Pierre (celui qui va rassembler les pierres
de la maison de Dieu, par la révélation);
Le Lévite
Joseph, a vu son nom devenir Barnabas, fils de consolation. Il aura des paroles
prophétiques de consolation, d’exhortation, d’encouragement pour les plus
faibles, etc.
En tous
les cas, une chose est sure : Tant que Jésus était sur terre avec eux, personne
ne pouvait recevoir son adoption.
Jésus a
été clair :
«
je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille,
car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si
je m'en vais, je vous l'enverrai. ».
Eh oui,
Pierre, Jacques, Jean ne savaient pas encore qui ils étaient vraiment en
Christ.
Alors bien-sûr, tout le monde ne change pas
forcément de nom quand ils reçoivent leur nouvelle identité.
Philippe
est toujours resté Philippe. Mais il est passé de diacre à évangéliste, car évangéliste
était sa mission, c’était son identité en Christ.
Comment c’est
fait ce passage ? par quelle nouvelle onction ? par quel miracle? Par
quelle imposition des mains ?
Il n’y
a jamais rien eu de tout ça ;
C’est en portant
du fruit tout simplement que s’est révélé son nom.
Le fruit
de l’esprit s’est manifesté par son excellente réputation. Il était rempli de
l’Esprit saint et de sagesse (Actes 6 :3) ; ce qui lui valut avec
sept autres disciples de servir aux tables à Jérusalem. C’est lui, Philippe, qui
redistribuait l’argent et la nourriture aux plus nécessiteux de l’Eglise.
Mais, il
n’était pas encore adopté à ce moment-là.
Il lui a
fallu passé par une forte persécution l’amenant à fuir Jérusalem. C’est alors,
en Samarie que Philippe commença à enseigner les nations et à baptiser des
foules entières.
A ce
moment-là, il reçut véritablement sa mission, son adoption. Ce sont ces actes qui confirmèrent son
identité et non l’inverse.
Il n’a pas
provoqué les choses ; elles étaient déjà préparées pour lui. Il n’avait
plus qu’à entrer dans son héritage.
Philippe
provient du grec Philippos « qui aime les chevaux ».
Cette
disposition à aimer les chevaux, va très bien avec le caractère d’un
évangéliste.
Un
palefrenier (le groom, comme vous voulez) est un métier très polyvalent. Le
professionnel a besoin de beaucoup de maitrise de soi, il développe une
sensibilité d’écoute pour répondre aux besoins de l’animal. Il agit dans
le calme, sans précipitation pour ne pas effrayer l’animal et il
n’a pas peur de se salir, ni de l’odeur du fumier et de la paille. Donc,
il peut aller dans tous les endroits et il est à même d’accepter des conditions
difficiles de travail pour porter secours et être proche de l’animal de
jour comme de nuit.
Un
évangéliste ne doit-il pas posséder le même caractère pour servir sa
mission ?
Donc,
lorsque l’on reçoit l’esprit saint, on a un temps de préparation en vue de sa
mission.
C’est là
que la fidélité, que l’abnégation est importante. La persécution qu’a connue Philippe,
l’a aidé à quitter sa ville pour sa mission.
C’est ce
qui est clair ici : l’épreuve de notre foi va aboutir, pour nous aussi, à révéler
notre nouvelle identité.
Dans le
deuxième chapitre du livre de l’Apocalypse : A l’Eglise de Pergame, une
Eglise hautaine, pleine d’arrogance, celui qui a l’épée aigüe à double
tranchant dit :
« A celui qui vaincra je donnerai de la
manne cachée,… un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau,
que personne ne connaît, si
ce n'est celui qui le reçoit. »
Philippe,
en passant les épreuves avec ces qualités, n’a pas changé de nom dans la forme,
mais sur le fond, ce caillou blanc a vraiment confirmé sa nouvelle identité,
car il a pu ensuite témoigner en esprit et en vérité.
Lorsqu’il
parlait de repentance et du pardon des péchés, tout son être respirait cette vérité
et l’esprit en lui alors agissait avec puissance.
Car le
témoignage arrive à ce moment-là et pas avant.
C’est le nombre 50, je
l’ai dit, qui révèle cette fonction, en vérité.
Mais
voilà, le témoignage en général n’est pas comme celui de Philippe ; c’est
malheureusement souvent : un faux témoignage, car il est fait partiellement
et sans puissance.
Lisez bien
le chapitre 50 du livre du prophète Jérémie, vous y verrez le même témoignage
que donne le milieu chrétien aujourd’hui :
Lisons le
verset 12 : « Votre mère est couverte de confusion, Celle
qui vous a enfantés rougit de honte; Voici, elle est la dernière des nations,
C'est un désert, une terre sèche et aride ».
Voilà le témoignage des croyants qui font honte à leur
mère, et qui jette l’opprobre sur la vraie Eglise ; Pourquoi ? parce
qu’ils n’ont pas attendu les 50 jours de consécration pour témoigner, et qui, sans
identité ont témoigné de leur Père.
Résultats : Confusion, honte, aucun fruit, aucune
production. Ils font fonte à leur Dieu.
Les incrédules qui les croisent leur demandent :« mais où est ton Père, où est ton dieu, on
ne le voit pas ?» Non, on ne le voit, car ils sont orphelins et ils
parlent de leur parents qu’ils ne connaissent pas, c’est totalement incongrue
d’agir de la sorte, c’est de la folie même.
Voilà la vierge folle ! elle ne connait pas son père,
et elle parle de lui, elle ne connait pas sa mère et elle parle du corps de
Christ. L’huile qui manque dans ce temps :
correspond à l’identité du croyant et c’est pour cela que la plupart sont
rejetés de la salle des noces ; car Dieu ne les connait pas, il ne les a
pas adopté.
Ne pensez
pas que l’Eglise est différente de l’Israël des temps anciens. L’Eglise est
l’image de ce qui était autrefois.
Et Israël
était captive en Babylone.
Et Israël
s’est très bien intégrée, elle a pris toutes les coutumes et les idoles de
Babylone.
Aujourd’hui,
c’est le même scénario : le monde et toutes ses passions sont rentrés dans
l’Eglise ; on les a mêmes invités, ils n’ont pas eu à renter en force, on
a ouvert en grand la porte, et on s’est prosterné même devant.
Verset 7
du chapitre 50 de Jérémie : « leurs ennemis disaient: Nous ne sommes
point coupables, Puisqu'ils ont péché contre l'Eternel, ».
Vous voyez, ce sont les croyants eux-mêmes qui se sont
laissés séduire par leurs mauvais penchants.
Dieu dit,
à toutes générations de croyants de fuir cette fausse identité, ce faux
témoignage
Verset 8
du chapitre 50 : »
Fuyez de Babylone, sortez du pays des
Chaldéens, Et soyez comme des boucs à la tête du troupeau! »
« Comme des
boucs », donc, foncer, tête baissé, loin de cet égarement et
n’oubliez pas de témoigner en l’annonçant haut et fort, en ne cachant rien de
votre libération religieuse due à votre égarement.
(Jérémie 50 :2 :« Annoncez-la parmi
les nations, publiez-la, élevez une bannière!, ne cachez rien! Dites: Babylone,
(l’Eglise des nations) est prise! Bel ,(ses prophètes seigneurs) sont confondus,
Merodac, (l’esprit de rébellion) est
brisé! J’ai confondu ses idoles, j’ai brisées toutes ses idoles! »
Pourtant Jésus aussi prévenait de cela d’une autre manière,
certes, mais avec un sens identique :
Marc 9 :50 « le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur,
avec quoi l’assaisonnerez-vous ? »
Un croyant
qui reste sans identité ou avec une fausse identité, c’est un croyant sans sel,
sans saveur, il est insipide, il n’inspire pas, au contraire, il rebute, on le
fuit.
Faites
comme Philippe, dans l’épreuve, en fuyant Jérusalem, il allait vers sa
destinée ; Vous, en fuyant Babylone vous irez vers votre véritable mission.
Ne
voyez-vous pas que la réaction des autres qui vous fuient témoignent de votre
manque d’identité ?
Il est
temps de le reconnaître, il est temps de le confesser : Car nous avons en
péchant rédiger une lettre de divorce envers notre Dieu.
Notre infidélité et celle de
notre Eglise fait partie de notre témoignage ;
c’est ce que nous dit clairement le chapitre 50 du livre d’Esaïe, dès les
premiers versets.
Et puis,
dans notre témoignage nous avons aussi cette part du salut : lisons le
verset 7 :
« Mais
le Seigneur, l'Eternel, m'a secouru; C'est pourquoi je n'ai point été
déshonoré, C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou, Sachant
que je ne serais point confondu. »
Rendre son
visage semblable à un caillou : n’est-ce pas le polir, pour lui enlever
tous les points noirs et éliminer ce qui est rude au toucher ?
Vous voyez
pourquoi notre Dieu a voulu que nous attendions pour témoigner… sinon notre
histoire ne peut être vraie, elle ne peut refléter ce que nous avons subi par
nos fautes et par l’idolâtrie de notre Eglise babylonienne.
Ensuite,
notre repentance dans la douleur, et notre conversion ont empêché le déshonneur,
et la débâcle.
Le sang,
la souffrance que nous avons vécu ne vient pas nous condamner, elle vient au
contraire illustrer le Psaume 50 : les fidèles ont fait alliance avec Dieu
par le sacrifice ;
Nous avons
renouveler notre alliance avec Dieu par le sang, le sacrifice.
C’est
pourquoi les versets bibliques prennent un sens pour chacun.
« Et
invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras » ;
Nous pourrons réellement témoigner que ce fait est le nôtre,
que moi comme tous les fidèles nous l’avons expérimenté : Nous avons
invoqué notre Dieu au jour de la détresse et c’est vrai il nous a délivré et
nous l’avons glorifié, nous pouvons en témoigner.
Amen
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