259
Par Eric
Ruiz
Ce
commandement est plus que d’actualité, c’est urgent ; c’est la première
œuvre de justice à faire.
Mais…
Briser son
cœur, que cela veut-il bien vouloir dire ?
Le cœur
est souvent pris un peu à la dérision chez beaucoup de personnes. On l’associe soit
à un organe vital (et là, il est plus que respectable) soit au siège des
sentiments amoureux.
« Je
t’aime de tout mon cœur » :
L’amour exprimé
avec le cœur a longtemps été la caractéristique du sentiment féminin. Comme
s’il était honteux pour un homme de l’avouer.
Montrer
l’état amoureux de son cœur a longtemps été considéré comme un moment de
faiblesse pour l’homme dont la morale a toujours minimisée le cœur (fait pour
la femme, qui est faible) alors que l’esprit, supérieur (est fait pour l’homme
fort).
Au moment
où j’ai commencé à écrire ce message, je suis tombé sur une pub d’une émission
de télé réalité : « la villa des cœurs brisés » ; on
devrait plutôt dire « la villa des faux cœurs brisés »
Non, un
cœur brisé n’a rien à voir avec ces jeunes séducteurs qui ont subi une
déception amoureuse peut-être, mais qui tournent rapidement la page puisqu’ils sont
en quête d’une nouvelle relation amoureuse dont l’aspect superficiel trahi
leurs désirs complètement charnels.
Un cœur
brisé c’est beaucoup plus profond que cela.
Mais
d’abord, pourquoi doit-on briser ce cœur ?
Faut-il absolument
avoir vécu une déception amoureuse qui nous aurait complètement anéanti ?
Le cœur
(il faut bien le comprendre) a un sens : celui d’être le siège de nos émotions, de nos
affects.
Tout
l’affectif passe par ce centre, qui influence bien-sûr l’état de notre âme.
Car le
siège de l’affectivité ne se trouve pas forcément quelque part dans une zone
bien précise de notre cerveau. Il concerne notre être en entier.
Le
dictionnaire Larousse nous dit : que notre cœur renferme, lui, un mode de
connaissance intuitif opposé généralement à l’intelligence rationnelle,
rigoureuse et logique.
Il y
aurait donc une manière spéciale de penser avec le cœur.
Une intelligence du cœur ; vous savez, cette réplique bien
connue : « c’est mon cœur qui me le dit »
Il y a
donc une vérité à chercher, mais avec son cœur et non avec son esprit.
Les grands
écrivains de la littérature française qui proclamaient que « les grandes
pensées viennent du cœur » avaient compris qu’il existe un chemin irrationnel
menant à la vérité.
Le célèbre
écrivain français Pascal avait donné sa définition de la foi en disant que « c’est
le cœur qui sent Dieu et non la raison » Dieu était selon lui plus
sensible au cœur qu’à la raison : « le cœur a ses raisons que la
raison ne connaît pas ».
Alors,
j’en reviens à la question du brisement qui est essentielle dans la Bible.
Le
prophète Joël en donne même un commandement salutaire.
(Joël
2 :13) « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, Et revenez à
l'Eternel, votre Dieu; Car il est compatissant et miséricordieux, lent à la
colère et riche en bonté, Et il se repent des maux qu'il envoie ».
Psaume 34 :18 : « L'Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, Et il sauve ceux qui
ont l'esprit dans l'abattement ».
Pourquoi doit-on déchirez ou briser cette partie intuitive,
affective qui est en nous ?
Parce que cette partie (écoutez bien) est une infidèle,
elle est adultère, elle nous a trahi.
Elle nous a fait croire qu’elle était notre amie en nous
occasionnant de la joie, du bien-être, du bonheur aussi, mais c’est tout l’inverse
qu’elle nous à donner en réalité. Elle nous a dominé de façon même
tyrannique ;
Et briser son cœur revient à se libérer, même de manière brutale, des liens de cet
esclavage forcé.
Oui, il nous faut passer par une déception
amoureuse forte ; Oui la peine de cœur est un chemin libérateur (seulement
s’il nous amène à invoquer le nom du Seigneur sur nos vies).
Nous devons dans la réalité, réaliser que notre malheur
provient de notre cœur (pas de notre raison).
Nous
devons prendre conscience qu’il est instable et qu’il ne nous révèle pas
toujours la vérité, mais nous pousse à mentir, à changer nos raisonnements
rationnels pour des choix auxquels nous n’avons jamais adhéré.
Notre
motivation, notre détermination à agir va alors montrer l’inverse de ce que
nous sommes.
L’apôtre Paul l’exprimait ainsi : « je ne sais pas ce que je fais: je ne fais point ce que je veux,
et je fais ce que je hais…Et maintenant ce n'est plus moi qui le fais, mais
c'est le péché qui habite en moi ».
Un
exemple : nous pouvons mentir, trahir poussé par notre cœur, alors que
notre raison nous l’a toujours interdit.
A partir
de là, il est évident que va se développer une déception ; un sentiment affligé
et accusateur, en nous.
Cette
déception répétée, intensifiée va produire alors un abattement profond, un effondrement
qui se nomme aujourd’hui : DÉPRESSION.
La
dépression c’est une maladie reconnue, déclarée et soignée médicalement.
Pourtant,
force est de constater que tous les remèdes ne sont qu’un sparadrap sur une
jambe de bois et que si vous chassez le cœur naturel, il revient au galop,
quelque temps plus tard.
La
dépression pour de nombreuses personnes hélas, n’a été qu’un constat de départ
et une cause de départ. Ils sont partis dans la mort avec elle. Ils n’ont
jamais réussi à s’en séparer.
Pourquoi ?
Parce que
la dépression n’aurai pas dû être un état final… mais un commencement.
C’est, en
fait, le début d’un changement.
Le
prophète Joël, nous montre que c’est en
brisant ce cœur, que nous rencontrons l’amour de Dieu. C’est celui du départ,
celui que nous avons toujours connu, qui est l’état de notre cœur d’origine.
C’est
pourquoi, le prophète dit « revenez
à l’Eternel » !
Briser son
cœur : c’est alors s‘apercevoir que nous nous sommes trompés d’être aimé.
·
Nous
avons aimé quelqu’un d’autre qui n’est pas notre âme sœur.
·
Nous
avons aimé un reflet de nous-mêmes.
·
Nous nous sommes aimés nous-mêmes.
·
Nous
avons préféré notre être à Dieu.
·
Nous
avons idolâtré la création au lieu du créateur. Voilà l’infidélité de notre
cœur.
Et cette
infidélité ne date pas d’hier.
Paul
dit : « Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en
moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire
le bien ».
Donc, Dieu
ne nous demande pas de faire des efforts pour changer de cœur, il ne nous demande
pas de nous détourner de ce qu’il y a de mauvais dans notre cœur ; il sait
que c’est impossible ; (et c’est la religion qui nous fait croire que oui,
oui on peut par la volonté se changer);
Alors que
Jésus insiste en nous donnant une image claire lorsqu’il prend l’exemple du
tissus neuf que l’on vient de coudre sur un vêtement usé et qui se déchirera tôt
ou tard, à nouveau bien-sûr, alors que la solution est tout simplement d’avoir un
vêtement neuf.
Non, Dieu nous change lui-même ce
cœur, mais à une seule condition : c’est qu’il soit brisé ; mis en pièces, immolé, sacrifié pour lui.
Pourquoi le briser à ce point ?
Parce que Jésus vient sauver ce cœur, lorsqu’il
est complètement perdu et détruit.
« Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort? »,
s’insurge Paul.
Jésus-Christ,
le fils de Dieu est mort sur la croix dans ce but.
Il a cloué
aussi notre cœur sur la croix (votre cœur).
Mais il ne
peut le faire à votre place.
En clair,
il le fait avec nous, avec vous et pour vous si vous le faite en premier.
Il ne
vient pas vous obliger à faire.
Il vient
vous accompagner dans votre décision.
Où
trouve-t-on cette explication dans la Bible ?
C’est dans
le livre du Lévitique ; cela concerne la loi sur le sacrifice d’expiation,
qui a pour but le pardon de nos péchés.
Lévitique
6 à partir du verset 17.
Cette « chose très sainte »
(c’est comme cela qu’elle est nommée au verset 22), se pratiquait devant la
tente d’assignation, là, où le sacrificateur faisait cuire la viande
sacrifiée ; et au verset 21, on lit : « le vase de terre dans lequel elle aura cuit, sera brisé ».
La viande
sacrifiée qui est consumée et mangée par le sacrificateur représente tout ce
qui sort de mauvais de notre cœur ; et ce vase de terre, c’est notre cœur,
qui contient toutes sortes de pensées impures, et qui est brisé à la fin.
Alors…
« Pourquoi mon Dieu m’as-tu abandonné ? »
C’est ce
que criait Jésus, crucifié à la neuvième heure.
Mais, Jésus
à la neuvième heure ne criait pas seul ce soir-là.
C’est
aussi notre cri de désespoir au moment où notre cœur se brise.
Notre cri
pose la question un peu différemment : « Mon cœur pourquoi m’as-tu
abandonné ? » ou « Mon cœur divin pourquoi m’as-tu
abandonné ? » Pourquoi
avons-nous eu un cœur différent de celui que nous avions reçu à l’origine, ce
cœur divin ? Puisque le psalmiste dit que Dieu l’avait formé dans le
ventre de sa mère et qu’il était à ce moment-là son Dieu (Psaume 22)
La réponse
nous l’a connaissons : C’est nous qui avons abandonné Dieu en désobéissant
à ces commandements, déjà dans le jardin d’Eden en Adam et Ève. C’est nous qui
avons choisi un cœur de péché.
Maintenant
pourquoi Jésus criait-t-il, lui, le fils de Dieu, sans péchés
« Pourquoi mon Dieu m’as-tu abandonné ? »,
alors qu’il avait un cœur pur ?
Croyez-vous
que son cœur soit si pur que cela à cette neuvième heure ?
Je vais
dire quelque chose qui apparaît comme un outrage pour une majorité de chrétiens,
mais le cœur de Jésus était encore plus impur que le mien ou le vôtre (à la
neuvième heure).
Car son
cœur lui aussi a été changé.
Mais à
l’inverse du nôtre, d’un cœur pur il est devenu impur.
N’oublions
pas qu’il s’est chargé de nos péchés, qu’il est venu porter nos iniquités sur
la croix ; toutes les iniquités, de tout le monde.
Esaïe
53 :6 : « Et
l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous ».
Il a eu à
ce moment précis tous les péchés en lui, pour mourir avec eux.
C’est bien
pourquoi, il se sent abandonné de son Père, séparé de lui, par le péché qu’il
porte.
Jésus se
trouve à sa mort dans un état inacceptable, son temple est souillé.
Même à sa résurrection,
il avait toujours ce cœur chargé de péchés puisqu’il ne voulait pas que Marie
de Magdala le touche, parce qu’il n’était pas encore monté vers le Père (Jean
20 :17). Ce n’est qu’ensuite qu’il est remonté vers son Père pour que son
cœur redevienne pur.
Maintenant,
il est pur, car il est assis à la droite du Père.
Je vous dis
tout cela pour en arriver aussi à ce point précis :
Qu’il est
faux de croire, et que c’est une grave hérésie de penser : qu’on peut accepter
Jésus dans son cœur, qu’on peut s’abandonner à lui, qu’on est en mesure de
l’accepter comme son sauveur personnel, juste par une simple prière ou en
levant nos mains au ciel, en signe de louange.
« Prions
le Seigneur pour que ceux qui lèvent la main accepte Jésus dans leur cœur
aujourd’hui, qu’il l’accepte comme leur sauveur et Seigneur ».
Tant de prières
(de fausses prières) et de louanges (de fausses louanges) montent vers Dieu
dans ce sens alors, que nous ne devons jamais
demander cela, ni pour nous, ni pour aucune personne.
Jésus ne nous accepte pas
dans notre état d’origine (un état où par
la chair nous sommes esclave et prisonnier du péché).
Même si
vous l’invoquez, vous l’incommodez au plus fort, votre odeur lui est
insupportable ; il ne vient pas habiter votre cœur, il vient le changer
une fois qu’il a été brisé, c’est bien différent.
Il vient
ressusciter ce qui doit mourir en premier. Il est le Dieu de la résurrection,
pas celui de l’amendement, du perfectionnement. Il ne vient pas réformer, il ne
nous rend pas meilleur, il nous rend nouveau.
Je le
répète, Dieu pour nous est intouchable, la relation avec lui est impossible ;
il est trop haut, trop saint, trop pur et nous, nous sommes trop bas, trop vil,
trop impur… sauf
( et voilà la condition) si l’homme a
contrit son cœur (si le sacrifice d’expiation a été fait).
Contrir :
c’est le mot hébreu « dakka » qui a le sens aussi de poussière… le cœur poussière.
Nous
devons renaître à partir de la poussière, donc à partir de rien.
Alors
briser son cœur n’est pas une mince affaire ; puisqu’à ce moment précis il
ne devrais plus y avoir grand-chose, et même rien qui nous rattache à la vie et
au monde dans lequel nous vivons ; tout est alors devenu fade, insipide,
insupportable.
David dans
le Psaumes 23 disait : « je ne
crains aucun mal dans la vallée de l’ombre de la mort ».
Ézéchiel quant à lui, fut transporté en esprit dans cette vallée de la mort. Il y a vu des
ossements nombreux et desséchés. En
fait, Il y a vu des cœurs morts, détruits à cause de leur nature charnelle.
Que lui as dit l’esprit de Dieu ?
Ézéchiel
37 : 4 : « Prophétise sur ces os,
et dis-leur: Ossements desséchés, écoutez la parole de l'Eternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel, à ces os: Voici, je vais
faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez; ….je
mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis
l'Eternel.»
« …10Je prophétisai, selon l'ordre qu'il m'avait
donné. Et l'esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur
leurs pieds: c'était une armée nombreuse, très nombreuse ».
L’armée de Dieu a été morte avant d’être vivante. Et cette
armée une fois vivante ne craint plus aucun mal.
Le roi David ne craignait aucun mal dans la vallée de la
mort, car il savait qu’avec le cœur de Dieu le mal serait anéanti.
Et comme le confirme la prophétie d’Ezéchiel, c’est
l’esprit divin qui souffle sur les os et sur les cœurs contrits.
Parce
qu’il faut le dire et le redire : le sacrifice de Jésus-Christ ne peut
rien face à un cœur qui reste humain, déchu, sa condamnation, la mort, le
poursuit.
« Car ainsi
parle le Très-Haut, Dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint:
J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; Mais je suis avec l'homme
contrit et humilié, Afin de ranimer (ressusciter) les esprits humiliés, Afin de ranimer les
cœurs contrits » (Esaïe 57 :15).
Jésus
revient pour cela, en faisant quoi exactement ?
En faisant
ce que Malachie prophétisait au chapitre 4 :5 en « ramenant le cœur des pères à leurs enfants »
C’est-à-dire :
en révélant ce qu’était exactement ce cœur qu’avaient nos ancêtres dans la foi,
nos pères dans la foi. Le cœur de Jean une fois contrit et apôtre a été changé.
Eh bien le nôtre doit suivre le même chemin. L’onction sainte des prophètes est
dans l’impatience de couler sur de nouveaux cœurs comme les leurs.
Mais
Malachie prophétise aussi « qu’il
ramènera le cœur des enfants à leurs pères ».
Il y a une filiation divine
qui se fait uniquement par le cœur et non par la raison rappelons-le. Et cette
filiation commence à partir du brisement, pas avant.
Alors
dernière question : cet état de brisement est-il unique, ou doit-on
repasser régulièrement par lui ?
Lisons ou
relisons Lévitique 6 :21
«Le vase de terre dans lequel elle aura cuit
sera brisé (elle, c’est la viande sacrifiée), si c’est dans un vase d’airain, qu’elle a cuit, il sera nettoyé et
lavé dans l’eau. »
Curieusement, il y a deux réceptacles, deux
ustensiles utilisés ici : un, en terre et un autre en airain.
Le vase de
terre est voué à la destruction, il est vil, n’a aucune valeur, c’est notre
vielle nature. C’est lui qui est utilisé en premier.
Le vase
d’airain, lui, est en bronze, c’est un métal sacré, un vase qui possède de la
valeur, c’est une œuvre d’art, puisque ce métal est travaillé, sculpté. Il
porte même en lui des symboles de justice ; Ce vase de métal précieux est
utilisable et réutilisable à l’infini car il est résistant ; il ne se
détériore pas avec le temps qui passe (les pièces de monnaies étaient souvent
faites en bronze).
Donc ce
vase d’airain sera utilisé lors des prochaines expiations.
Alors, je dirais ceci :
Au départ, en tout premier, nous
devons briser ce vase de terre qui représente notre cœur déchu, mais ensuite, nous
devons aussi régulièrement laver notre nouveau cœur en bronze en nous repentant
et en y brûlant ce qui attaque ou nuit à nôtre consécration.
Voilà comment cette loi
d’expiation doit être vécue aujourd’hui pour nous qui avons le souci de suivre
Christ et de nous préparer à son avènement.
Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire