Par Éric Ruiz
Pourquoi y a-t-il autant d’obsessions de nos jours, n’ayons pas peur des
mots, autant d’obsédés?
Je crois que nous sommes arrivés dans le grand siècle de l’obsession.
Qu’est-ce au juste cette sorte de maladie mentale?
En fait, au départ, c’est une idée ou une pensée qui revient sans cesse et
que la personne ne parvient pas à maîtriser. Malgré tous ses efforts pour s’en
séparer les mêmes pensées reviennent à la charge (on ressasse toujours la même
chose).
Mais ce n’est pas fini, ensuite, ces pensées vont devenir des actes
obligatoires.
Celui ou celle qui a sans cesse des pensées de sexe, par exemple, va alors
devoir passer à l’acte pour extérioriser ce qui le rend anxieux.
Ce passage à l’acte va alors devenir un rituel.
C’est comme celui qui pense avoir les mains sans cesse sales, il va passer
par un acte compulsif de lavage de mains 10,15, 20 fois par jours.
Donc pour résumer : l’obsession, c’est donc une peur mêlée à une
pensée récurrente qui devient un acte compulsif.
La médecine qualifie ces comportements d’obsession phobique ou de névrose
obsessionnelle ou encore le fameux TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif).
L’angoisse est là, qui rôde et qui est comme permanente ; et il y a
bien-sûr différents degrés.
Le premier degré reste encore à l’état d’embryon et il demeure contrôlable
par la personne.
Mais le degré le plus haut met la personne dans un état incontrôlable et
dangereux (dangereux pour elle-même d’abord, mais aussi pour les autres).
À ce moment-là, elle a même peur d’elle-même.
Par exemple, elle connait des malaises, des pertes de connaissances, des crises
d’angoisses, des crises d’épilepsie ou pire, des actes agressifs allant
jusqu’au meurtre (là je fais référence à une personne qui sait qu’elle va
devoir passer à l’agression pour satisfaire son obsession, mais elle a peur de
ne pas trouver de personne pouvant l’arrêter dans sa phobie meurtrière).
Alors bien-sûr, tous, nous pensons à la même personne, au terroriste
islamiste qui est atteint par une double obsession : une obsession religieuse
et une obsession meurtrière.
Ce TOC élevé est bien-sûr complètement diabolique.
Je tiens quand même à vous donner quelques exemples de ces maladies que
l’on voit partout :
La superstition (la crainte obsessionnelle du malheur) ; la maniaquerie (le
nettoyage excessif, la phobie du sale), la syllogomanie (l’accumulation
excessive et sans limite de toutes sortes d’objet), les phobies du rangement,
de l’ordre, mais aussi la phobie de l’oubli ( la crainte obsessionnelle d’avoir
oublié quelques chose, on vérifie tout plusieurs fois) la crainte du vol (on
ferme tout systématiquement à clé) ; la phobie de certains animaux, comme
les araignées ou, la peur de manger comme l’anorexie, la boulimie toutes les
formes d’obsession sexuelle (perversion, viol, pédophilie,...) mais aussi
toutes les formes d’obsession meurtrières.
La Bible parle indirectement de cet état démoniaque.
On voit Jésus chassant les démons obsessionnels. Les TOC dans la Bible, ce
sont les esprits d’incrédulité.
Ces mauvais esprits s’emparaient d’un jeune qui tombait souvent dans l’eau et
le feu ; donc qui avait des troubles psychiatriques sévères.
D’un point de vue spirituel, nous avons bien à faire aux démons, il y a
bien le feu dans sang.
Les chrétiens, loin d’échapper à ce genre d’obsession, sont même les
premiers touchés.
Les cultes de délivrance se multiplient partout dans le monde évangélique
bien évidemment, car les séances spectaculaires sont facilement visionable sur le
Net, mais pas seulement, dans les milieux catholiques, les milieux protestants,
aussi.
Les résultats de délivrance sont médiocres pour ne pas dire nuls.
Les personnes se sentant guéries le sont momentanément, ou alors elles développent
d’autres troubles obsessionnels.
La racine de l’obsession de toute manière demeure.
Même l’hypnose (employée insidieusement dans les réunions évangéliques) peut
momentanément influencer la personne et faire disparaître l’obsession. (Dans
une émission télévisée connue on voyait une femme sous hypnose s’amuser avec
des araignées alors qu’elle en a toujours une peur compulsive).
Mais je suis très affirmatif : ce sont TOUS des résultats provisoires,
non permanents.
Pourquoi ?
Car la cause n’est pas résolue.
La cause c’est encore sa propre nature animale qui n’a pas été domptée.
Cela prouve que nous sommes encore à ce moment-là, esclave de notre chair
de nos passions et de nos désirs.
La stratégie inconsciente de la personne obsédée est la suivante :
Le péché dans la chair cherche à s’exprimer, tandis
que la conscience s’y oppose en recherchant des actes pour le faire
disparaître.
C’est le principe du refoulement.
C’est le cas typique du comportement religieux.
Plus le péché fait naître un sentiment de culpabilité chez le croyant et plus celui-ci multipliera les
actes ou les symboles religieux.
Des exemples : il y en a des milliers ;
La peur de ne pas être agrée de Dieu fait faire des rituels souvent
inconscients, comme
· répéter les mêmes prières, aux mêmes
heures,
· faire le même acte en entrant dans un
lieu saint (signe de croix, abaissement de la tête, paroles de bénédictions
répétées) ;
D’autres rituels superstitieux se font régulièrement aussi,
· comme on se sent vulnérable si on ne
possède pas le médaillon d’un saint, une croix, ou même une Bible avec soi, ou
encore...
· On se sent coupable si on quitte des
croyants sans prier avec eux, sans leur donner une bénédiction en paroles.
· On croit aussi que ses propres prières
sont impuissantes, si on oublie d’en signifier l’auteur : le nom de Dieu
(et en plus dans la bonne langue d’origine, l’hébreu, l’araméen)
· On place sa foi dans des objets ou des
symboles bibliques pour se sentir protéger comme par exemple : déposer des
versets un peu partout, dans les livres, les habits, les véhicules, les
habitations (aujourd’hui on pourrait plutôt transférer cet acte à ceux qui inondent
leur page Facebook de versets bibliques, pensant inconsciemment mériter les
bénédictions et repousser le mal).
Des rites religieux juifs sont même passés dans le christianisme ;
Là aussi, comme si le fait d’imiter des pratiques anciennes (qu’auraient
semble-t-il pratiquées Jésus) protégeraient ou inspireraient plus le croyant
qui rappelons-le est dans une crainte qui l’obsède (à titre d’exemple :
· Le jour du culte qui ressemble au
shabbat juif.
· le talit ou châle de prière placé sur la
tête au moment de certaines prières ;
· la ménorah placée dans l’Eglise près de
la place où se tient le prédicateur ;
· la mezouza sur les linteaux de la porte
d’entrée de l’Eglise)
Toutes ces pratiques servent inconsciemment à refouler un sentiment de
péché, et c’est ce qui se passa aussi pour le 1er roi d’Israël, Saül.
Il multipliait les lieux de cultes, les monuments et les statues (les théraphim)
alors qu’il désobéissait à Dieu et à son prophète Samuel.
D’une manière générale, on
devrait réagir aussitôt qu’une idée ou une action devient obsédante.
Et réagir : c’est se tourner vers Dieu avec un cœur repentant,
demandant sincèrement pardon et invoquant profondément une délivrance.
Mais dans les faits,
les choses doivent être encore plus précises que cela.
Lisons Lévitique 19:5-8
« Quand vous offrirez à l'Eternel un sacrifice d'actions de grâces,
vous l'offrirez en sorte qu'il soit agréé. La victime sera mangée le jour
où vous la sacrifierez, ou le lendemain; ce qui restera jusqu'au troisième jour
sera brûlé au feu. Si l'on en mange le troisième jour, ce sera une chose
infecte: le sacrifice ne sera point agréé. Celui qui en mangera portera la
peine de son péché, car il profane ce qui est consacré à l'Eternel: cette
personne-là sera retranchée de son peuple. »
La précision de cette ordonnance sur le pardon est étourdissante de vérité.
Car ici, c’est bien du pardon dont on fait référence, surtout quand on
parle d’une action de grâce.
Mais qui, aujourd’hui, met en pratique Lévitique 19 :5-8 dans sa vie?
On peut se poser la question, vu les TOC (trouble obsessionnel compulsif) qui
prolifèrent au même rythme les déchets plastiques dans le monde (s’y on veut
donner une image qui s’y rapproche)
Alors ce que j’ai compris de ce que j’ai lu :
C’est qu’un sacrifice, pour qu’il soit agréé, la résolution qui est faite
réellement dans le cœur et par la confession de la bouche, doit être effective
le jour même ou au plus tard le lendemain.
Alors pourquoi, ici, dans le Lévitique, il n’est pas stipulé « le cœur
et la bouche »?
C’est vrai...mais c’est faux aussi.
Ils sont bien stipulés, regardez ; On mange le sacrifice avec quoi ?
Réponse : avec la bouche ; et le cœur signifie quoi ? L’intérieur
de nous, là où est digéré l’aliment sacrifié.
Voilà donc la première réponse.
Mais il y a une deuxième réponse aussi, plus spirituelle :
L’offrande, c’est un acte de foi et la foi parfaite s’obtient ainsi.
Romains 10:10 « c’est en croyant du cœur
qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient
au salut »
Donc, la résolution dans le cœur vient en premier, car elle montre ce qui
est juste en nous; et confesser de la bouche nous apporte le salut et la
délivrance, à condition qu’il y ait une parfaite adéquation entre le cœur et la bouche ;
La balance fausse empêche la délivrance. Le poids de notre cœur doit être le
même que celui de nos paroles, sinon nos paroles n’ont pas d’effet positif.
Donc pour être délivré de nos fautes, pas de faux-semblants, nous devons
dire ce que nous avons dans le cœur, à Dieu et à ceux qui sont concernés.
Nous ne devons pas être légers avec ce que nous avons décidé de sacrifier
et d’offrir à Dieu.
Prenons l’exemple suivant et projetons-nous personnellement dans le cas que
je vais citer :
La victime que je décide de manger (je reprends les mots de Lévitique 19:5)
est un préjudice qu’on m’a fait.
Je décide donc
de pardonner une faute qu’un frère a commise à mon égard (on va dire qu’il m’a
insulté).
Cette faute,
cette insulte, c’est la victime que je vais brûler sur l’autel et manger. C’est
mon offrande, et cette insulte donc, n’existera plus une fois mangée et digérée.
Mais… si au
bout des trois jours cette insulte ressort, dans mes propos ou par des actes
d’énervement, ou par je ne sais quel sorte de mauvais caractère, c’est que je ne l’ai pas digérée et que je
n’ai pas renoncé vraiment à elle.
Il me reste
encore des morceaux de mon sacrifice (deux morceaux peuvent être difficile à
digéré dans ce cas-là : le morceau de la rancœur, et le morceau de
l’amertume) ; les remanger ou les ruminer est une abomination.
En réalité, mon offrande aurait dû disparaître complètement au bout de 3
jours pour être agréé de Dieu.
Or, si au bout du troisième jour je continue à manger cette victime, (à
ruminer en pensant : « ah, il m’a quand même manqué de respect,
il m‘a fait ceci , il m’a dit cela… »), C’est une chose infecte et
détestable.
Mon sacrifice ne sera pas agréé et la peine de cela est que je m’exclue
automatiquement de la communion fraternelle et je coupe la relation avec mon
Dieu.
C’est ce que nous révèle Lévitique 19
Vous voyez, il y a toujours une profondeur à atteindre dans nos relations.
Un simple pardon de la bouche ne suffit pas.
Il faut 3 jours de mise à l’épreuve de notre foi pour
savoir si elle est agréée de Dieu.
Voilà pourquoi Jésus nous demande de « pardonner, pas sept fois mais jusqu’à
soixante-dix-sept fois sept fois par jour », car Dieu sait
que toute rancune à un coût très élevé : la fin de la relation avec lui, une
lettre de divorce, le début de l’apostasie.
Vous trouvez que cette offrande ressemble à une loi dépassée et qu’elle est
dure et illégitime !
Mais c’est parce que votre cœur alors est dur et que vous préférez cacher vos
zones d’ombres plutôt que d’y mettre la lumière ;
En fait, dans la réalité, vous cherchez toujours la victime du regard
plutôt que de la brûler sur l’autel.
Car finalement, c’est un bout de votre chair que vous mettez, aussi sur
l’autel ; et ce morceau d’orgueil doit brûler et être manger entièrement.
En clair, on ne peut pas
manger la chair et boire le sang du fils de l’homme si on n’a pas au
préalablement brûlé et mangé la sienne.
Là, je fais référence à Jean 6 :54.
N’imaginez pas qu’avec un tel cœur, le sang de la nouvelle alliance qui
donne la vie coulera dans vos veines.
Le sacrifice de Jésus est pour l’expiation de nos péchés, oui, mais nous avons toujours à offrir des
offrandes ; Et ce sacrifice de bon odeur, c’est notre chair que nous
plaçons sur l’autel, pour qu’elle soit petit à petit mangée et consumée.
Je vous incite à méditer sur ce que je viens de dire, car cela ne vient pas
de moi mais de plus haut et je me sens, (comme je l’espère, vous aussi) dans
une crainte saine et respectueuse de ces choses révélées, en me remettant moi-même,
personnellement en cause.
Je préfère suivre le même choix que l’apôtre Paul qui traite durement son corps et qui « le tiens assujetti, de peur, après avoir prêché aux autres, d'être
moi-même disqualifié »
Si vous refusez cette bonne et juste soumission, c’est que vous préférez le
son confus, que vous entendez quand Dieu vous répond, car le péché brouille
l’intelligence et empêche de manière audible de comprendre le Seigneur.
Si nous voulons que Dieu nous purifie, nous devons au préalablement nous
laver.
Laver une tâche à son vêtement de sacrificateur, c’est manger l’offrande
entièrement, en parler à Dieu et aux uns et aux autres, puis leur montrer 3
jours après, la valeur de notre résolution.
Sinon, c’est une profanation du sacrifice, c’est
une offrande détestable, du même poids que celle offerte par
Caïn (et les mots ne sont pas trop forts).
Cela devrait choquer tout
croyant pour qu’il soit bouillant dans ses paroles et ses actes.
Arrêter donc de vous battre, si c’est votre cas, contre vous-mêmes et de
prier sans cesse que Dieu vous soigne de vos obsessions, de vos TOC.
Il ne peut le faire, si vous persister à être léger avec vos fautes.
Vous devez maintenant en
être convaincu : le manque de pardon crée de lui-même des obsessions.
Nous l’avons lu, la peine que vous portez alors est une rupture, la rupture
de communion ; l’ engagement que vous aviez dans le cœur avec Dieu est
rompu, le divorce est prononcé avec le Seigneur ;
Ne mâchons pas les mots : vous avez anéanti alors la puissance des quatre
êtres vivants du trône (la parole révélée, la communion des saints, le
sacrifice perpétuel et la prière).
La question à se poser c’est : que vous reste-t-il de vivant,
alors ?
Que vous reste-t-il de saint ? Rien.
Jésus le mentionnais fortement :
« Mais
moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être
puni par les juges…laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te
réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande. » (Matthieu
5 :22).
Jésus le dit bien l’offrande ne peut être agréé
sans une réconciliation profonde au préalable.
La réconciliation, c’est donc l’offrande
avant l’offrande.
L’offrande de cœur précède l’offrande
d’actions.
Cette offrande-réconciliation, c’est la paix
dans notre cœur, comme celle que nous devons avoir avec les autres ; cette
paix, c’est le principe de base de la foi.
Alors pour finir, la question :
un véritable croyant peut-il avoir des obsessions ?
Un croyant obsédé, c’est un oxymore, c’est un contre-sens.
La réponse est évidente et nous pouvons tous y répondre avec les arguments
de l’esprit saint.
Que notre Seigneur nous aide, tous, sur notre chemin de repentance, à voir
nos fautes et à les brûler entièrement par la réconciliation, sans revenir
dessus, dès le troisième jour.
Amen
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