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Par Éric
Ruiz
Certes, nous sommes réellement une nouvelle créature ; Et cette nouvelle créature débute par l’esprit. Un nouvel esprit est né : Christ en nous.
Mais en marchant en Christ, nous allons passer d’un renouveau à un autre. D’un commencement à un autre. La créature de foi va évoluer dans sa nouvelle naissance.
Or, cette nouvelle naissance est expliquée très
succinctement par Jésus à Nicodème (Jean
3) qui lui apprend qu’il doit naitre d’eau et d’esprit. Il ne lui dit rien
d’autre. Il laisse planer un mystère qui a donné mille interprétations.
Jamais Jésus-Christ n’a eu l’intention de réduire cette naissance à un évènement
unique et accompli : c’est le début d’un processus de transformation. Il peut débuter à un
moment donné et puis s’arrêter-là. Mais le but de ce processus est d’aboutir à
une autre réalité. Laquelle ? Et comment comprendre cette réalité ?
Prenons
tout d’abord l’exemple d’une maison. Notre être spirituel se bâtit comme les étapes
de la construction d’une maison. Le nouvel être qui nait à partir de notre
repentance et de notre conversion a posé les fondations de notre maison. Cette
fondation est essentielle. Mais elle est un point de départ, elle ne s’arrête
pas là dans notre édification. Chaque nouvelle partie de la maison se construit
comme un nouveau commencement. Chaque étage, une nouvelle entreprise. Les
fondations ne ressemble en rien au premier étage, qui ne ressemble pas au
deuxième et ainsi de suite jusqu’au toit qui est en tout point différent des
autres étages. Et le toit vient comme couronner le bâtiment, comme le sceller.
En tout,
il y a 7 nouveaux commencements.
Pourquoi 7 ?
Parce qu’il y a 7
tonnerres divins qui ont fait entendre leur voix (Apocalypse 10 :3).
Et ce mystère caché s’accomplit uniquement si le disciple
ne se complait pas dans sa situation, si le disciple cherche à évoluer vers son
accomplissement final et parfait.
Voilà ce que dit Jésus : Matthieu 7 : 24 : « C'est pourquoi, quiconque entend
ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme
prudent qui a bâti sa maison sur le roc ».
Bâtir sa maison sur le roc consiste à suivre des étapes
spirituelles essentielles : 7 tonnerres (7 puissances), 7 marches (comme 7
chapitres), 7 mises en pratique de la foi.
Ces tonnerres sont de nouveaux actes de la foi. J’insiste,
ce ne sont pas des croyances, ou de nouveaux rites religieux révélés. Mais des
actes de foi. Naitre
d’eau et d’esprit consiste à réaliser ses actes de foi.
Première fondation : le jugement. La remise en question
de soi-même. La prise de conscience de ses ténèbres va provoquer des actes
inhabituels. Ce fondement est suivi d’un autre, la repentance, puis vient la conversion,
ensuite la justice qui amènera à exprimer des actes de pardon, de
réconciliation, d’entre aide. Le cinquième tonnerre est lui-aussi un nouveau
commencement avec le baptême d’esprit. Le sixième, qui concerne cet état
d’adoption par notre Père céleste est lui aussi une nouvelle étape qui nous
amènera à vivre des évènements très différents des autres. Et enfin cette
dernière étape qui montre la fusion parfaite entre l’Epoux (le Père) et son
épouse (ses fils semblable à son fils unique Jésus-Christ). Cette dernière étape, elle-aussi, est en tout
point, différente des autres.
Alors bien-sûr, il y a le roc, c’est-à-dire les matériaux
de construction ; eux ne changent pas. L’eau et l’esprit issus de la grâce
que nous avons reçues et manifestés dès le départ ; l’eau et l’esprit nous
amène à la maturité. Car le passage d’une étape à une autre, comme le passage
d’un étage à un autre, se fait par la maturation.
Pour donner du concret, reprenons l’image de la maison en
construction. Un maçon sait très bien qu’il ne peut pas commencer la construction
d’un étage supérieur, sans que l’étage inférieur soit consolidé et apte à
recevoir une charge plus lourde, sinon tout s’écroulerait comme un château de
cartes. Le ciment doit avoir séché. Mais pas seulement. Il est nécessaire que
la structure existante puisse supporter le poids supplémentaire d’une
surélévation. Un ingénieur en structure devra le plus souvent évaluer la
solidité des fondations et des murs porteurs pour s’assurer de la faisabilité
du projet. Et cela demande plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon les
cas.
Eh bien pour chaque nouveau commencement, un délai de temps
aussi long est nécessaire. Dieu le Père qui est l’ingénieur suprême, lui-seul
évalue nos fondations spirituelles et la solidité de nos murs porteurs (Et
Christ en est la pierre angulaire) ; Et comment le fait-il ?
En nous faisant traverser
et vivre de nouvelles expériences, de nouveaux projets mais
aussi et surtout de
nouvelles épreuves, des tribulations plus fortes, plus intenses et beaucoup
plus impressionnantes. La maison doit résister à de fortes
intempéries (des vents très violents, des inondations, une chaleur excessive,
bref un climat des plus hostiles…) ; Matthieu 7 : « 25La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce
qu'elle était fondée sur le roc. ».
C’est pourquoi, un disciple ne doit pas craindre de marcher sur l’eau, parce que l’évolution de sa foi l’amènera à vivre des choses totalement nouvelles et imprévues le mettant fortement à l’épreuve. Je ne suis pas en train de décourager mes frères et sœurs en Christ, mais d’essayer de leur ouvrir les yeux sur le degré de sacrifices qu’il faudra faire pour grandir dans la foi. Ce degré passe par une confiance de plus en plus grande en Christ malgré une réalité devenant de plus en plus sombre et déstabilisante. La confiance en Dieu doit être éprouvée par notre vécu.
C’est le sens de ce que Jésus dit dans Luc 14 : «28 Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, 29 de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, 30 en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever? ».
Par conséquent, quel échec pour un disciple s’il s’imagine
qu’avec Dieu, une fois que les fondements sont posés (repentance, confession de
foi, baptême) tout est beaucoup plus simple. Parce que Jésus-Christ a tout payé
à la croix et par conséquent que la dépense pour sa maison étant une grâce,
elle ne nécessite que peu de sacrifice.
De même, c’est aller droit à l’échec de penser que Dieu
repousse tout ennemi loin de nous, c’est aussi incohérent et faux que de penser
qu’une maison se construit en premier par le toit.
Aujourd’hui
trop d’hommes et de femmes de foi ont commencé à construire et se sont arrêter
en chemin, comme trop pensent qu’ils sont nés de nouveau en Christ
et par conséquent que leur maison est finie, que le toit est déjà posé et que
leurs prières vont repousser l’ennemi pour aplanir leur sentier.
Mais
l’ennemi est un bien que Dieu laisse agir pour que le disciple vive une
nouvelle expérience de foi.
« Oui, mais Dieu
ne permettra pas que son enfant souffre et qu’il soit atteint d’un mal grave » ;
cette croyance est fausse, car elle nait et elle est entretenue uniquement par
la peur de souffrir.
Croyez-vous que prier pour que les vents ne soufflent pas
trop forts, prier pour que la pluie ne produise pas d’inondation, ou que la
chaleur et la sécheresse ne produisent pas des incendies, c’est la volonté de
Dieu qu’il en soit ainsi ?
Croire
que la souffrance, c’est satan, le diable qui en est l’origine et s’opposer en
nombre à elle, c’est refuser de grandir dans la foi ;
C’est refuser de vivre de nouvelles expériences aussi douloureuses soi-elles.
En réalité, c’est déjà montrer que sa maison est bâtie plus sur le sable que
sur le roc. Et qu’elle va s’effondrer à la moindre tempête.
Dans la réalité, juste après que les fondations soient
posées, la construction s’arrête. La peur des malheurs, les croyances refuges
dans des dogmes sans foi, font croire au disciple que la solidité de sa maison
bâtie sur le roc le protège. Dieu aurait lui-même posé ce toit insubmersible et
inaltérable. Or, c’est
notre foi qui agit. C’est une foi qui doit nous aider DANS les
catastrophes et non à les éviter.
Parce que ce sont ces 7 matériaux qui chassent les
démons et que nous lisons dans Galates 5 :22-23 : Ce sont l’amour,
la joie, la patience, la paix, la douceur, la bonté, la bienveillance, qui vont
avoir raison du mal.
C’est ce caractère de l’agneau qui chasse les démons. Ce ne
sont pas des prières empreintes de peur et de suffisance qui chassent le diable.
Alors revenons à Luc 14, à ce que dit Jésus au sujet de
cette tour que l’on a bâtie sans vouloir calculer la dépense. Au verset
précédent 27 comme au verset qui suit cet exemple de foi, Jésus donne le
pourquoi de l’échec. «27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit
pas, ne peut être mon disciple…33 quiconque d'entre vous ne renonce pas à
tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. ».
Je le répète encore : Que possède un disciple de si important qui le
retient dans ce monde ? Chacun pense à l’argent, ou à ses biens, mais il y
a des choses plus précieuses : sa famille, mais aussi son propre péril, sa
propre santé, (je suis bien placé en ce moment pour le savoir), ou encore (je
pense à mes frères du Congo dont la vie est entre les mains des rebelles du M23).
La situation qui nous fait échouer c’est : de ne
pas être prêt à mettre sur l’autel des sacrifices ce qui nous est le plus
cher, là dans le moment présent. Il nous
faut regarder sans s’effrayer, ce qui nous met en péril. La voilà cette dépense dont parle Jésus
pour construire cette tour. Cette dépense,
correspond à cette mise à mort, qui est cruciale pour notre caractère, afin que
la plénitude de Christ vive en nous.
Cette plénitude de Christ est révélée par le livre de l’Apocalypse
où l’agneau qui a été mis à mort correspond à un être accompli ; et cet
être, c’est Christ et chacun de ses disciples (c’est moi, c’est toi, ce ces
sont ceux qui souhaitent calculer la dépense juste pour terminer la tour). Et voyez-vous la voix des anges, des anciens, de
plusieurs millions annonçant que cet agneau immolé « est digne de recevoir puissance, richesses, sagesse, force,
honneur, gloire et louange. » (Apo 5 :11-12).
Ces 7 éloges (de la puissance à la louange) correspondent
chacune individuellement à 7 nouveaux commencements, à 7 étapes qui ne se
franchissent pas aléatoirement, comme on le souhaite ou dans le désordre.
Quand je parlais juste avant : que beaucoup pensent
avoir atteint le toit de leur maison (la louange et la gloire) alors qu’ils
manquent cruellement de force et de sagesse, et qu’ils n’ont pas eu leur vie en
péril, cela signifie que l’agneau en eux (le caractère de Christ) est encore
loin d’être immolé. Et même pour certains que l’animal, symbole de leur
caractère s’identifie plus à un lion qu’à un agneau, au vu de leur instinct
prédateur toujours aussi présent.
La course du disciple, j’en avais parlé, n’est pas une course de vitesse ou un sprint final. C’est une épreuve d’endurance qui nous demande de la patience et de la persévérance dans l’effort. Le but n’est pas de franchir à toute vitesse les étapes, mais de vivre chaque moment de foi dans son intégralité et dans ce qu’elle demande de sacrifice, sachant que chaque épreuve fera grandir notre foi et notre amour.
Et (ce n’est pas fini)
l’espérance qui nous anime
sera elle aussi confortée. L’espérance
d’atteindre cette stature parfaite du disciple.
L’espérance doit demeurer avec la foi et l’amour. L’espérance qui doit vivre intensément
en nous est : de pouvoir être un jour un sujet de gloire et de louange.
D’être loué pour ce caractère de l’agneau immolé, le caractère de Christ
ressuscité en soi.
Amen