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Par Eric
RUIZ
L’actualité est riche en faits divers ces temps-ci. Un flot continue de violences humaines non maitrisées a entrainé la mort de différentes personnes et différentes générations (un jeune de 17 ans tué par balle par un policier, une personne âgée tuée devant chez elle parce qu’elle demandait de faire moins de bruit, un enfant de 2 ans disparu…),
des émeutes se sont propagées sur tout le territoire national, détruisant n’importe quels biens au passage) ; et presque simultanément, on assiste à des phénomènes climatiques incontrôlables, comme des grêlons gros comme des boules de pétanque détruisant les toitures des habitations ; ou encore par endroits, des températures extrêmes de 40° frôlant la survie.
Et comme
si cela ne suffisait pas, les médias français en rajoute avec un nouveau record
de faillites pour les entreprises qui vient d’être battu au 1er
trimestre de 2023 ; Et devant les larmes d’un entrepreneur qui a tout perdu,
un présentateur de la télé nous souhaite de passer de bonnes vacances, en
veillant à ne pas mettre n’importe quelle crème solaire, car un grand nombre
d’entre elles sont fortement cancérigènes.
Alors, n’y
a-t-il pas là sérieusement matière à s’inquiéter ?
En fait, face
au chaos, il y a deux sortes de personnes. Celles qui ont peur des grandes épreuves,
qui y voient un fatalisme désastreux. Elles pensent au fond d’elles-mêmes ne
pas être en mesure de les affronter et d’en sortir victorieuses.
Elles se voient alors en luttes perpétuelles avec leurs angoisses et font tout pour ne pas perdre le moral face aux conséquences fatales qu’elles risquent de vivre. (Parmi ces personnes, des croyants nombreux prient pour que leur enlèvement ait lieu avant que cela soit trop dur à vivre) ;
Et puis,
il y a l’autre catégorie de personnes, ce sont les optimistes. Elles le sont en
apparence. Elles préfèrent enfouir leur peur et se convaincre qu’une bonne
étoile veille sur elles et que Dieu ne détruira ni la planète ni les personnes
pieuses. Elles se raccrochent au fait que l’homme a toujours trouvé les
solutions pour se sortir de tous les pièges et au final progresser.
Et puis dans cette catégorie, il y a celles qui ont peur, mais qui transcendent cette peur ainsi : Elles ont appris à aimer les grandes épreuves, pas forcément parce qu’elles sont optimistes, mais parce qu’elles croient que les épreuves sont le moyen de se mesurer à elles. C’est le moment de démontrer leur supériorité, et celle de leur groupe d’influence, d’étaler au plus haut leurs connaissances, leurs capacités et leurs puissances. Elles se persuadent qu’un nouveau règne arrive et qu’ils en seront les principaux instigateurs. Ces personnes-là font le pari fou que les épreuves les feront encore gravir les échelons du succès et de la gloire.
Elles ont ce fameux adage à la
bouche : « ce qui ne nous tue
pas nous rend plus fort ».
Molière
disait aussi : « plus grand est
l’obstacle, et plus grande est la gloire de le surmonter ».
Mais
j’oubliais qu’il existe une troisième sorte de personnes qui n’attend rien de
l’épreuve. Qui n’espère rien d’elle et qui ne la redoute pas non plus. (1Thessaloniciens 3:3) « Que personne ne fût ébranlé au
milieu des tribulations présentes; car vous savez vous-mêmes que nous sommes
destinés à cela ».
Destinés
aux tribulations :
Ouah, le destin d’un croyant, son sort est comme celui du
croyant de ce port grec de Thessalonique, c’est celui de vivre des
tribulations !
Quelle est cette sorte de personne de nos jours qui croit dans ce destin sans être dans un état dépressif ?
Combien de chrétiens pensent que les tribulations sont bénéfiques, et qu’elles arrivent parce que c’est leur sort à eux ? Bien peu.
Je vous parlais dans mon dernier message du fatalisme. Un
croyant n’a pas une foi fataliste.
C’est vrai, il doit sans cesse veiller à ne pas tomber. Et
s’il commet des fautes, se laver d’elles rapidement pour garder son vêtement
propre.
Son travail de réconciliation est une réalité quotidienne.
Mais, le fatalisme s’exerce néanmoins dans ce domaine si peu
enviable que sont les fortes épreuves.
Où est
cette sorte rare de personne fataliste qui a placé sa foi en Dieu, où est-elle ?
J’ai bien
dit rare,
parce que la paix que ressentent ces croyants ne vient pas d’eux mais de l’Esprit
saint.
Cette
troisième catégorie de personnes n’est pas convaincue intellectuellement
qu’agir de la sorte est le meilleur comportement.
Non, elle est calme, sereine et confiante parce qu’elle ne redoute pas la tribulation. Elle sait que la grande épreuve est pour elle aussi. Actes 20:23 : « L’Esprit-Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent ».
Mais cela
va plus loin encore, ce disciple sait au fond de lui-même comme l’apôtre Paul, que ce n’est pas
l’épreuve le plus important.
Alors qu’est-ce qui est le plus important ?
Eh bien, c’est ma réaction au moment où la tribulation me
touche, sans que je m’y sois préparée, sans que je ne l’ai vu venir frapper à
ma porte, parce qu’elle arrive, sans crier gare.
Regardons la réaction de Paul.
« Et vous-mêmes, vous avez été mes
imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de
tribulations, avec la joie du
Saint Esprit, »
Paul ne parle pas de perte dans la tribulation, il ne parle
pas de la détresse non plus, mais de
joie, de la joie du Saint-Esprit.
Il fait référence tout simplement au fruit de l’Esprit. Ce fruit qui se voit
pendant la tribulation.
Paul nous donne la saison de la récolte, celle ou le fruit
se voit mûr, prés à la consommation. Cette
saison c’est celle de la tribulation, de la grande épreuve.
À un autre moment avec les Corinthiens il dira :
« Mais nous nous rendons à tous égards
recommandables, comme serviteurs de Dieu, par
beaucoup de patience dans les
tribulations, dans les calamités, dans les détresses, » (2
Corinthiens 6 :4)
Les vrais serviteurs de Dieu ne se proclament pas ainsi, ils se révèlent comme Paul. On les recommande pendant la saison de la grande tribulation. On va les chercher, on court leur demander conseils.
Rappelez-vous Paul au chapitre 27 du livre des Actes, est pris au milieu de la mer dans une tempête qui semblait fatal à tout l’équipage. C’est lui qui annonça sa vision par un ange de Dieu et on est venu le chercher pour qu’ils leur disent comment faire pour échapper à une fin tragique. Ils devaient tous périr en mer.
Quant aux autres parties du fruit, quant à la
bienveillance, la bonté et l’amour… lisons ce que dit l’auteur de l’Épitre aux
Hébreux ; « Souvenez-vous de ces premiers
jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au
milieu des souffrances, 33d'une
part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de
l'autre, vous associant à ceux dont la position était la même. 34En effet, vous avez eu de la compassion pour les
prisonniers, et vous avez accepté
avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs
et qui durent toujours »
(Hébreux 10 :33-34).
-S’associer à ceux qui sont éprouvés,
-avoir de la compassion pour les prisonniers,
-ne rien voir comme une perte, même quand ses
propres biens sont pris et enlevés…Ce fruit de l’esprit ne s’imite pas. Il ne
peut s’exprimer en jouant un rôle qui n’est pas le sien. La tribulation fait
que, personne ne peut continuer à tricher. Le naturel revient au galop, et
sauver sa peau est alors le réflexe numéro 1 de ceux qui se sont proclamés :
le dieu de leur vie.
Jésus dit une chose bizarre dans Jean
16 :33 « Je vous ai dit ces choses, afin que vous
ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez
courage, j'ai vaincu le monde. ».
Jésus,
d’abord ne dit pas à ses disciples qu’ils échapperont aux tribulations. Il ne
leur dit pas qu’il éloignera la tempête au moment venu. Il leur fait comprendre
que la tempête est plus en eux qu’à l’extérieur. Il leur dit que ces tribulations sont déjà
vaincues et que le
plus important est d’avoir la paix en lui. C’est avec cette paix en
lui qu’on traversera les grandes épreuves de la vie.
Jésus donc, tout comme Paul, ne fait que de décrire ce fruit tant recherché par les croyants : Galates 5 :22-24 «… le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, 23la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses. 24Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs ».
Alors, je sais qu’il existe un courant de
pensée qui rejette ce sort attribué à l’Épouse de Christ.
Ils refusent l’idée que l’Époux qui est Amour,
puisse faire passer celle qu’il aime par de grandes épreuves.
Aucun bon mari ne voudrait faire du mal à sa
propre femme. Au contraire il lui ôterait les obstacles, s’il le pouvait. Comment
croire dans ce cas que Dieu nous abandonnerait à ce mauvais sort.
Mais, posons-nous les vrais questions :
Pourquoi Dieu qui nous donne la vie Éternelle ne nous l’a donne pas à l’instant
en supprimant la mort à ses saints ? Pourquoi la mort doit être considérée
comme un gain, une porte obligatoire pour la résurrection ?
Dieu ne change pas cette fatalité, elle est
pour tout être humain sans exception. Alors pourquoi devrait-il diminuer les épreuves
des saints, les enlever même?
Dans le même esprit :
Pourquoi Dieu a-t-il laissé alors Abraham
prendre son fils et l’amener jusqu’au sommet du mont Moriah pour le
sacrifier ?
A-t-il ôté les épreuves de Joseph fils
d’Israël, l’a-t-il protégé de la trahison de ses frères, l’a-t-il empêché d’être
vendu comme esclave en Égypte ?
A-t-il empêché le peuple Hébreu de se révolter
contre Moïse dans le désert ?...etc.
Toutes ces tribulations ont été traversées
par des hommes de Dieu selon le cœur de Dieu. Ils ont été au bout de leur
foi.
Là aussi, la crainte de la tribulation rend
aveugle et fait perdre le but de la foi qui est d’être parfait comme notre Père
céleste est parfait ».
Ceux qui pensent que Dieu ne laissera pas ses
fils traverser les grandes tribulations pensent ainsi, car… ils n’ont pas crucifié
leur chair. Ils ne prient pas « Père que ta volonté soit faite » mais ils prient en eux : « que cette coupe s’éloigne de moi si c’est possible».
Ils en sont
encore à l’étape où leurs désirs sont les vrais bergers de leur existence.
Seul, la
nouvelle naissance, celle d’en haut, peut nous faire traverser les terribles
épreuves, comme, lui, Jésus-Christ l’a fait avant nous, en nous montrant un
chemin de gloire.
La gloire
de l’Épouse ne peut se différencier de la gloire du Fils de Dieu.
Et c’est
dans la souffrance que cette gloire prend vie. C’est lorsque notre sang est sur
le point de couler que notre valeur de disciple se révèle en plein jour. Le
nier c’est encore renier le sacrifice divin ; c’est ne pas vouloir marcher
dans les pas de Christ.
C’est
comme dire : « lui l’a fait, aussi nous n’avons pas à le refaire ».
Or,
comment pourrons-nous être semblable à lui ; Comment le Père peut-il
adopter un fils qui ne renonce pas à lui-même jusqu’à accepter toute épreuve
venant de lui ?
Il n’y a
pas une épreuve qui n’ait été permise sans que notre Père le sache :
1 Corinthiens 10:13 « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter.»
Dans les
faits, nous pouvons être éprouvés au-delà de nos forces humaines, mais pas
au-dessus de nos forces spirituelles.
Ces
dernières, d’ailleurs nous permettent de sortir de l’épreuve ; alors que
si nous nous fions qu’à nos forces humaines nous succombons fatalement.
Jésus,
lui-même fut fortifié par un ange du
ciel alors que la tentation arrivait (Luc 22 :43).
Quels sont
ces forces humaines qui nous précipitent vers le bas ?
-L’idolâtrie.
Le verset
suivant dit : « C'est
pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. ».
« Les œuvres de la chair sont
manifestes…l’idolâtrie » (Galates
5 :20).
Tout nous ramène à ce démon de l’idolâtrie, celui qui nous
fait voir plus haut que les autres, ou qui nous fait voir nos dirigeants plus
inspirés que la moyenne des autres.
Ce démon fait partie de la marque de la bête. Cette marque
du mal est sur la main droite et le front.
Pourquoi le front, car le front élevé témoigne de notre
insoumission, de notre indépendance, de cette arrogance à affirmer être riche
d’esprit et ne manquer de rien.
Le constat c’est vrai est toujours le même et je me répète
comme les écrits Bibliques ne cessent de le faire aussi : Mais tant que
nous resterons fidèles à notre chair, nous ne trouverons jamais le moyen de
sortir des épreuves.
Nous ne devons jamais perdre de vue que nos pires épreuves
sont des moments de gloire partagés, si et seulement si : le fruit de
l’esprit nous accompagne.
Amen
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