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Par Eric Ruiz
Je vais vous parler du mystère de la prière mais par un détour qui n’est pas sans révéler un sens profond : L’administration.
Cette
administration dirige les entreprises, et par extension, elle dirige la France.
La « paperasse », les tonnes d’écrits inutiles, encombrants, même à
l’ère de l’informatique, immobilise le pays.
Elle a pris une place qu’elle n’a jamais eue auparavant.
Et du coté religieux, est-ce la même chose ?
Nous
vivons dans le siècle de l’assistanat religieux. Pour être agréable à Dieu nous
devrions comme remplir un formulaire de sécurité sociale, cocher les bonnes
cases, fournir les bonnes références et suivre scrupuleusement les indications,
sans rien oublier.
On nous
dit que la foi est sans les œuvres, mais il n’y a jamais eu autant d’œuvres à
faire pour montrer sa foi, toutes ces
cases à cocher !….
Par exemple, la première œuvre indispensable, la première case à cocher est : Avez-vous un mentor, un maître à penser, une personne à laquelle vous vous référer constamment ?
Ce qui amène à une autre question : Faut-il, pour prendre une décision, toujours s’en référer au pasteur, au curé, au rabbin, au prophète, bref à un homme de Dieu, à une personne ayant un ministère reconnu ?
Aujourd’hui,
cela saute aux yeux, les croyants se réfugient tous derrière un groupe
de pensée religieuse et ils font tout en rapport à ce que proclame ce
groupe.
Si le
groupe dit qu’il ne faut pas se conformer au siècle présent et que les femmes,
par conséquent doivent avoir les cheveux longs et porter des robes au lieu de
pantalons, elles (les femmes du groupe) le font toutes.
Si le
groupe dit qu’il ne faut pas boire de boisson alcoolisée, s’abstenir de
certains aliments ou ne pas fréquenter des païens, ou des membres d’autres
religions, ils le font tous, etc, etc.
L’immobilisme
religieux. On coche des cases d’un formulaire pensant s’élever dans la foi.
Le livret
de famille lui aussi est formaté. Les mariages sont orientés et les enfants
reçoivent une instruction où une partie relate bien-sûr l’histoire de leur
religion, en tous les cas connaître les saints les plus illustres, c’est un
passage obligé.
Les pères
de la foi sont recensés et mis en avant comme des coupes dans une vitrine,
des champions de la foi à imiter.
Les enfants reçoivent aussi un enseignement complémentaire, un peu comme un catéchisme.
Le mimétisme religieux est la règle de base de celle ou celui qui a la foi.
Il permet
c’est vrai d’identifier le croyant. Il est ainsi facile de reconnaître un
catho, d’un évangélique, d’un témoin de Jehova, d’un amish, d’un mormon, comme d’un
juif etc.
Mais tous
se ressemblent sur bien des points ; par exemple ils ont tous la
vantardise qui s’échappent de leurs lèvres.
Ils sont
justes et les autres ne sont rien.
Ils ont le dirigeant le plus inspiré, les plus beaux atouts religieux, le temple le plus prestigieux, la prière la mieux exaucée.
Pourtant,
faire un dieu à son image est une abomination et ils le savent. Ils prêchent
même sans le savoir contre eux-mêmes en affirmant que le Saint-Esprit est
contre l’adoration d’un faux dieu, qu’il est contre tout ce qui met des chaines
aux pieds, tout ce qui enferme les croyants dans un moule ;
Et le
pasteur renchéri en dictant la conduite ou les choix de ses adeptes ;
Et le
groupe, est-il-là, lui aussi, pour uniformiser les fidèles?
Avoir un
même cœur et une seule âme ne veut pas dire porter le même vêtement, avoir les
mêmes goûts, le même langage, les mêmes fréquentations et vivre sous le même
toit.
La
fonction d’un pasteur (qui, je le redis n’est qu’un simple membre du groupe) est
d’être là, disponible pour aider celui ou celle qui a besoin à un moment donné
d’être assisté, parce qu’il a perdu pied, parce qu’il a besoin d’une épaule
pour se consoler. Ou parce qu’il a besoin tout simplement d’un conseil.
C’est une
des fonctions principales de l’agneau de Dieu
« L’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Apocalypse 7 :17).
Faire paître, c’est simplement amener des
gens là où la nourriture spirituelle est bonne ; et les conduire « aux sources des eaux de la vie » : c’est par le renoncement et la prière
que l’on y va.
Et il y a besoin urgent de l’agneau de Dieu pour vous y
conduire, parce que l’esprit
satanique a habitué l’homme à ne se confier qu’en lui-même. Et il ne sait plus où
se trouve l’eau pure (la parole), ni la source d’où elle coule (l’esprit
saint). C’est pourquoi, il doit apprendre à ne se confier que dans
l’Esprit de Dieu.
Celui ou
celle qui doit être notre guide personnel, quotidien de chaque instant, c’est
le Saint-Esprit, le véritable.
Celui qui
essuie véritablement nos larmes c’est le Saint-Esprit ;
Et les apôtres revenaient sans cesse sur ce reflexe qui est même une respiration : « Priez sans cesse…
Et Jésus …adressa une parabole, pour
montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher…Dieu
ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour
et nuit, et tardera-t-il à leur égard? »(Luc 18 :8)
Et Paul, lui, exhortant les croyants d’Éphèse, leur dira : « Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. »
Il est temps, non pas de chercher la bonne Église,
le bon groupe de prière, mais de chercher le Saint-Esprit, lui et lui-seul.
Il est grand temps d’avoir cette constante relation avec
lui. De persévérer nuit et jour dans la prière. Et prier ce n’est pas forcément
parler dans la langue de l’Esprit ou fermer les yeux et ouvrir la bouche, c’est
aussi :
-penser fortement à quelqu’un qui s’est éloigné des sources
de la vie, c’est aussi :
-remettre une chose dans le contexte de la sainteté,
-réfléchir sur une décision à prendre pour y mettre Christ
au centre ;
-s’attendre à voir Dieu dans une confirmation ;
-souffler de lassitude, pour exprimer un changement que
seul le Saint-Esprit peut créer,
-hausser les yeux, hocher la tête latéralement pour
exprimer une situation injuste, inique, qui va à l’encontre des lois
divines ; ou encore :
-vivre sa nuit comme Job l’a vécu, où ses visions nocturnes agitaient ses pensées. etc ; bref prier : c’est vivre avec le Saint-Esprit h24… parce que l’eau des sources de la vie coule constamment.
Quand Jésus dit :« Mais, quand le Fils de
l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» c’est toujours Luc 18 :8
Le contexte n’est pas de trouver des croyants
agissants, faisant des miracles ; ou le contexte n’est pas de répandre la
bonne nouvelle ; Il est
question de la prière constante, persévérante et personnelle.
Jésus
ne fait référence à rien d’autres.
La foi se
voit en premier dans la prière ;
Le signal fort, la trompette de Dieu, celle qui fait
résonance en vous : c’est la prière ;
Or, le constat est alarmant : elle n’existe
plus ; en tous les cas sous sa forme « Véritable ».
Et ce n’est surtout pas celle qui est machinale, orientée, qui est là pour ne rien attendre ou pour attendre la réponse qu’on souhaite recevoir et qui ne vient surtout pas contredire les idées de son groupe. Cette prière-là est vomissable.
-Comment peut-on prier : « Père
que ton nom soit sanctifié »,
alors que je ne le mets même pas en premier dans ma vie, qu’il n’est présent
qu’à certains moments, pour certaines choses et que je sanctifie en premier le
nom d’un prédicateur, d’un mentor et que je me crois déjà assis, moi, sur un
trône ?
-Comment peut-on espérer le règne de Dieu sur terre, « Père
que ton règne vienne », alors que notre bouche et notre cœur n’a
de louange et d’adoration que pour les œuvres humaines, que pour les grands de
ce monde (ceux que l’on a divinisé par leur sagesse)?
-Comment, le cœur rempli d’amertume, peut-on prier
« Père pardonne mes offenses comme je pardonne à ceux qui
m’ont offensé » ?
À cette personne-là, on a envie de lui dire : va d’abord te laver de tes péchés, puis vient demander à Dieu de te pardonner.
Où est la prière harcelante du juste ?
Ce juste qui aspire au royaume céleste et qui ne fait que de crier à Dieu ses besoins ; que de crier à Dieu ce qu’on lui a volé illégalement.
Nous pouvons et nous devons harceler le Père de nos prières
pour être délivrer d’un malheur ou pour réclamer la part qui nous revient de
droit.
Cette prière est recevable et témoigne de la foi…mais
attention là aussi : le diable est
tapis et regarde votre cœur. Il a des
droits sur vous si votre prière n’est pas faite avec vos tripes avec
vérité mais qu’elle est le témoin de la vantardise, de l’imitation, du calcul
ou de la dissimulation.
La foi n’est pas dans ces quatre prières là : celle
qui est faite avec vantardise, imitation, calcul ou dissimulation.
Mais, c’est celle qui est faite comme un enfant qui vient vers son père la tête basse
parce qu’il se sent indigne, parce qu’il ne mérite rien ; mais il a le
cœur ouvert parce qu’il croit dans l’écoute et la consolation de son père.
Cette prière-là , aucun démon, aucun mauvais esprit ne peut la supporter.
La
persévérance de la foi, je le redis, c’est la prière.
Daniel, le
Judaïte exilé à Babylone, avait cette persévérance-là ; et le roi Darius
reconnu en premier sa persévérance.
Il était étonné que Daniel échappe à son épouvantable châtiment du supplice des lions. Mais Daniel, connaissant le verdict sans appel, qui allait tomber sur lui, priait trois fois par jour en secret son Dieu.
Comment le roi le savait-il ?
« ces hommes entrèrent tumultueusement (dans sa maison), et ils trouvèrent Daniel qui priait et invoquait son Dieu. » (Daniel 6 :11).
Daniel fut condamné à cause de sa foi, car il priait un
autre Dieu que celui de Babylone, mais cela lui valut surtout d’être
sauvé.
Sa persévérance dans la prière le sauva de sa mort certaine, dévorée par les lions.
Jésus a confirmé des siècles plus tard ce fait : « Lorsqu’on vous persécutera… par votre persévérance vous sauverez vos âmes » (Luc 21 :19).
C’est
pourquoi les épreuves nous arrivent. Elles ne sont pas là seulement comme des
coups de bâtons, des châtiments, mais parfois le châtiment amène au bon
réflexe, qui est de se tourner par la prière fervente vers celui qui sauve et qui
délivre.
Paul aussi
se glorifie des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance.
Comme on
le dit parfois : d’un mal nait un bien.
Le caractère de l’agneau mis à mort, immolé est pour des disciples qui ont tous le même sentiment en Christ.
Paul le
dit dans Romains 15 :5(version Martin)
« Or le Dieu de patience et de
consolation ( le Dieu de la persévérance) vous fasse la grâce d'avoir tous un
même sentiment selon Jésus-Christ; »
Cela signifie que persévérer dans la prière du juste nous
amène à avoir le même sentiment, le même ressenti qu’un disciple d’exception a
lorsqu’il est confronté à une grande épreuve. Et ce sentiment de
plénitude, de joie complète nous est donné par grâce à ce moment-là, uniquement
par grâce.
Verset 6 :
« Afin que tous d'un même cœur, et d'une même bouche vous glorifiiez Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Vous voyez
le contraste qu’il y a avec les fléaux de la colère de Dieu. Quand les coupes
se déversent une à une sur la terre ;
La
dernière coupe, la septième, révèle quoi ?
Un peuple
qui a prié…mais animé par la convoitise, l’idolâtrie et l’orgueil.
Apocalypse
16 :21
« Et une grosse grêle, dont les
grêlons pesaient un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes
blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très
grand. ».
On ne peut supporter les fléaux que par la prière du juste qui est vrai et persévérante ; et rien d’autre. Se croire invincible parce qu’on a la foi poussera un peuple nombreux à blasphémer dans l’épreuve, alors qu’un disciple d’exception, s’abaissera comme un agneau mis à mort. Il ne bronchera pas et louera son Dieu dans les pires moments de sa vie.
Jésus nous a montré le moment crucial pour supporter le
supplice de la croix et pour passer l’épreuve en vainqueur.
Il voulait montrer comment l’agneau de Dieu devient
vainqueur.
C’était dans ce Jardin de Gethsémané.
Jésus s’assis et pria… alors que ses disciples
s’assirent aussi, mais ne purent persévérer avec lui… ils s’endormirent.
Ses disciples n’avaient pas saisi encore
l’importance de cette persévérance.
Jésus par trois fois revint vers eux, mais ils
dormaient. Trois fois pour marquer l’importance pour l’âme, l’esprit et le
corps, de prier.
Veiller, c’est prier et prier c’est veiller.
Mais pourquoi veiller ?
L’agneau veille pour avoir de l’huile.
Gethsémané a le sens littéral de
« pressoir à huile »,
L’agneau augmente sa réserve d’huile en
pressant fortement les fruits, les olives pour que l’huile en sorte.
L’huile, (nous le savons par cette parabole de
Jésus) est indispensable au repas des noces de l’agneau. Ce repas qui est le
trône de Dieu ; là où se trouve l’agneau qui a donné sa vie, là où sont
attablés les disciples d’exception, ceux qui sont comme leur maitre.
Ces vierges sages (comme le nomme la parabole) qui auront cette huile en plus provient de la persévérance dans la prière.
Mais concrètement que procure cette huile ?
Eh bien Jésus le dit lui-même : » Veillez et priez, afin que vous ne
tombiez pas en tentation ; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible ».
Jésus,
avant de prier avait « l’âme triste
jusqu’à la mort. »
Pourquoi ?
Parce
que la chair
refuse l’épreuve, la chair vous fera baisser les bras et vous fera arrêter de
prier. Elle vous montrera que cette épreuve est injuste, au-dessus de vos
forces et que vous ne méritez pas un tel sort. Et surtout, le pire… que Dieu
vous a abandonné ;
Alors
que l’huile, elle, vous fera passer l’épreuve dans un état d’âme, un état d’esprit
et de corps transfiguré. Oui, transfiguré : C’est le mot qui m’est venu
spontanément.
Amen
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