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Par Eric Ruiz
Les jugements divins ont plus pour but
d’avertir que de condamner. Ils s’adressent aussi à un peuple qui loue Dieu la tête
haute et le cou raide.
Voici le
douzième jugement.
Prenez-le au sérieux car il peut vous ouvrir les yeux sur vous-mêmes et les stratégies humaines sont si répétitives et donc si prévisibles!
-L’être humain a une fâcheuse habitude dans
ses jugements ; c’est d’en faire des lois, qui alimenteront alors : des
préjugés.
Un préjugé bien ancré, c’est celui de croire par exemple : que l’enfance c’est le temps de l’innocence, le temps de la non responsabilité.
Celui de croire aussi : que c’est
l’arrivée dans l’âge adulte qui va déterminer nos mauvais penchants par de
mauvaises fréquentations, par exemple.
Comme si les parents auraient un besoin urgent :
celui de se déresponsabiliser de ce qu’est devenu leur enfant une fois adulte.
Ils n’y sont pour rien, eux.
Leur éducation même si elle n’a pas été parfaite, a néanmoins inculqué les bonnes manières et les bonnes valeurs à suivre. Et si leur enfant dérape par la suite, ils peuvent rétorquer :« qu’enfant, il n’était pas comme cela ! Eux, ils ne l’auraient pas permis, en tous cas…».
Beaucoup,
en fait, veulent cacher et se cacher que leur enfant était déjà mauvais.
Ils se refusent à croire que leur enfant puisse agir mal intentionnellement. (Non il doit y avoir une autre cause qu’ils n’ont pas vue, ce n’est pas possible autrement).
Je me souviens avoir rencontré des parents d’un élève de 13 ans (estimé « surdoué ») qui m’avait insulté, méprisé, pris à parti en me provoquant même. Il m’avait pris tellement de haut. Je me rappelle qu’il m’empressait de lui donner l’heure de la fin de mon travail pour que ses parents puissent venir me remonter les bretelles.
Les parents, en entendant cela, semblaient
tomber des nues. Comme si leur enfant était un ange à la maison. Je pense qu’en
ne recensant que les bonnes actions, ils essayaient de cacher ce qu’ils avaient
déjà constaté et qu’ils refusaient d’admettre.
Leur enfant était mauvais même avec eux.
Par conséquent, très tôt un enfant peut, sans
que les parents en soient forcément directement responsables être « un
rebelle au cœur mauvais » (puisqu’il existe aussi des rebelles au cœur
tendre).
Mais Proverbes 20 :11 est clair à ce
sujet : « L'enfant
(le jeune enfant version Martin) laisse déjà voir par ses actions si sa conduite sera pure et droite. »
Nous avons dans la Bible un exemple de ce genre d’enfant, dont la conduite n’a pas été pure et droite: C’est le roi de Juda : Manassé.
Manassé est devenu roi, enfant, à l’âge de 12
ans. Et il ne lui a pas fallu attendre de prendre de l’âge pour faire le mal.
Dès le début de son règne, il se détourna du Dieu de son Père et détruisit absolument tout ce qu’il avait édifié dans la sainteté et la piété. Manassé qui signifie « oublieux » a oublié qui était son père et qui il vénérait.
Son Père, lui, était resté fidèle au Dieu
d’Israël. Son père ce n’était pas un roi insignifiant et tiède, c’était Ezéchias.
Le roi de Juda qui avait re purifié le Temple, rétablit le service divin (comme les Lévites dans leurs fonctions), fait revenir tout Israël à la foi, qui a fait reconstruire la muraille de Jérusalem, qui était devenue une ruine et aussi qui redonna force et courage au peuple et finit par libérer la ville sainte de l’oppression du roi d’Assyrie Sanchérib .
Donc Manassé était un enfant consacré dès le
ventre de sa mère. Il devait succéder à son père Ezéchias et c’est en toute
logique qu’il a reçu l’instruction de son père. Il l’a vu régner et il a vu sa
foi en action.
Mais ce n’est pas tout.
Le prophète d’Ezéchias n’est autre qu’Esaïe
fils d’Amots.
Esaïe, qui nous a laissé un si beau livre tellement repris par Jésus de Nazareth dans ses paroles d’exhortations.
Eh bien, avec ses deux mentors si illustres
(Ezéchias et Esaïe), Manassé a fait le mal ; un mal bien pire que celui
qu’ont fait les nations.
Voilà ce qu’on lit au verset 9 du chapitre 33
du deuxième livre des Chroniques : « Manassé donc fit égarer Juda et les habitants
de Jérusalem, jusqu'à faire pis que les nations que l'Eternel avait exterminées
de devant les enfants d'Israël. »
Au verset 3, on lit : « qu’il rebâtit les hauts lieux qu'Ezéchias, son père, avait renversés; il éleva des autels aux Baals, il fit des idoles d'Astarté, et il se prosterna devant toute l'armée des cieux et la servit. ».
Alors, toutes ces actions idolâtres : quels sens ont-elles spirituellement?
Eh bien, l’égarement ne vient pas de se prosterner devant
les étoiles ou bien de tomber en admiration devant le ciel ; la réalité c’est
que son cœur, à Manassé s’est élevé jusqu’au ciel. Il s’est pris lui-même pour
Dieu.
« Se prosterner devant toute l’armée des cieux », ça n’a d’autres sens que de rentrer en admiration devant une multitude de grands hommes.
Aujourd’hui, « un Manassé », ce serait un croyant qui admirerait l’acteur qu’il considèrerait comme le plus talentueux au point de collectionner tous ses films, d’avoir sa photo partout ou qui ne cesserait d’écouter en boucle l’économiste le plus visionnaire, ou qui n’aurait d’oreilles que pour l’homme politique le plus avisé; qui ne jurerait que par un médecin au remède plus soignant que les autres, ou encore qui verrait Jésus au travers d’un pasteur soi-disant plus puissant que les autres etc.
Vous voyez, « bâtir des autels », ce
n’est pas comme autrefois construire un monument ;
De nos jours, ce serait plutôt collectionner, prendre
exemple sur, s’inspirer de, penser à partir de, imiter, vouloir ressembler à…
Quand nous lisons dans 2 rois 21 :4
« il bâtit des autels dans la maison de l’Eternel », le péché de Manassé serait transposé aujourd’hui dans le fait d’annoncer au milieu de l’assemblée, une parole de Dieu inspiré par du spiritisme, du New Age ou encore ce que Paul appelle des fables (de petites histoires moralisatrices) .
D’une manière générale, quand nous bâtissons des autels aux
dieux Baals, c’est pour signifier que notre cœur s’élève, et qu’il traduit un
système de croyances pyramidales.
Nous recherchons des pierres de faîte, donc des sommets
partout.
Nous cherchons dans un édifice, où se trouve le point le
plus haut, la partie supérieure, ce qui domine. Nous admirons en fait, les
élites.
C’est là, que la marque de la bête devient alors visible, car le seul vrai dieu ne nous suffit plus. Nous l’avons remplacé par une image humaine.
Alors, rien d’étonnant que dès l’âge de douze ans, même encore enfant, nous pouvons devenir idolâtre et concentrer notre attention que sur nous-mêmes, être obnubilé uniquement par nos performances et nos projets personnels.
Trouver des excuses en prouvant qu’on s’est laissé influencé et séduit par des gens illustres, c’est un raccourcit un peu facile.
Manassé savait très bien comment Ezéchias, son père a « fait disparaître les hauts lieux et les autels de l'Eternel, et qu’il a donné cet ordre à Juda et à Jérusalem: Vous vous prosternerez et vous offrirez les parfums devant un seul autel ».
Ne savait-il pas non plus ce qu’avait prophétisé Esaïe à son père ?
(2 Rois 20 :17-18) « Voici, les temps viendront où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit l'Eternel. 18Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone ».
Non, Manassé n’a pris aucune recommandation comme un
avertissement sérieux, même celui d’Esaïe.
Il ne s’est laissé influencer que par lui-même, au
point d’en arriver plus tard, à « faire
passer ses fils par le feu » (2 Rois 20 verset 6).
Il est clair qu’il n’avait d’égard que pour ceux qui en avait pour lui seulement. Les autres n’étaient que des quantités négligeables.
Son peuple, loin de protester et de lui ouvrir les yeux,
s’éleva avec lui.
Ils considéraient sans doute qu’ils avaient le
meilleur : Le fils d’Ezéchias, le peuple élu (Juda).
Les Judaïtes ne comprirent point que les prophéties de
Manassé étaient des prédictions diaboliques ( il prophétisait la bénédiction ou
la malédiction par « l’observation
des nuages et des serpents ») et que ses prodiges n’étaient que de la
sorcellerie.
Manassé préféraient se confier dans les visions (je cite)
de « gens qui évoquaient les esprits »
Ici en parlant d’esprits, on fait bien-sûr référence avec ceux qui ont des relations avec les
morts ; qui prient pour eux, qui les questionnent, ou encore qui font des
choses à leur place (comme se faire baptiser à la place des défunts).
On nage en pleine nécromancie ;
Alors que le séjour des morts est un lieu bien séparé du
séjour des vivants, et qu’il y a un grand abîme entre les deux.
(Luc 16 :26) « D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire » (Parabole du riche et de Lazare pauvre).
Alors, ce qu’il faut retenir de l’histoire de
Manassé, c’est que personne n’est protégé par sa famille (qu’elle soit filiale
ou spirituelle) ;
Que le mal touche d’abord celui qui est à la tête de l’assemblée qui s’égare déjà dans ses prédictions, parce qu’il cherche à ce qu’elles l’avantagent lui. S’il voit par exemple que ses fidèles lui sont moins soumis, il aura la vision que les malheurs proviennent d’un manque de prières et qu’il faut venir plus souvent prier dans le temple ou dans l’Eglise. (C’est une prédiction de serpent) ; Et c’est très tôt, dès l’enfance, qu’on voit celui qui s’égare, parce qu’il se sent supérieur aux autres. Il éloignera les vrais prophètes par jalousie. Les fidèles, eux aimeront briller au milieu d’une assemblée bénie et c’est pourquoi ils accepteront souvent l’inacceptable.
On ne devient pas idolâtre par ses fréquentations mais par un cœur mal disposé à faire le bien.
Ensuite, on a beau être éduqué, enseigné et élevé par les meilleurs, rien ne présage d’être au même niveau qu’eux. Pire, le diable se cache au milieu de la sainteté.
Manassé avait sans doute connu la raison
exacte de la prophétie d’Esaïe envers la descendance de son père qui allait mal
tourner.
Il savait que la loi de Dieu punie celui qui se laisse impressionner par sa réussite. Son père s’est repenti de cela dans les larmes, alors qu’il était gravement malade. Ce qui lui sauva la vie d’ailleurs.
Mais quelle leçon en a tiré Manassé ?
Vu l’état de son cœur, il a sans doute
méprisé la faiblesse de son père plutôt que d’y avoir vu une force.
Il s’est vu plus fort que lui dans l’épreuve.
Il s’est dit comme le nom d’Ezéchias signifie : « L’Eternel est ma force ». Jamais je ne l’abandonnerai. Or c’est ce qu’a fait Manassé, il a abandonné l’Eternel, lui sûr d’être plus fort que son père.
Alors ne croyez pas que ceux qui se sont
égarés, Dieu les abandonne, qu’il les délaisse et ne leur parle plus.
C’est pire que cela : Ils ne savent plus quand Dieu leur parle et ce qui leur dit. « L'Eternel parla à Manassé et à son peuple, et ils n'y firent point attention. »
Par conséquent, avec un tel endurcicement, un retour vers Dieu semble totalement compromis. Le peuple et son leader semblent condamner. Ils ont franchi le point de non-retour.
Pour
notre Dieu, notre Sauveur, il ne reste alors qu’une seule carte à jouer.
Une seule : Celle de la destruction.
Il faut (je vous en conjure) évaluer ce que
signifie la destruction comme avec Manassé.
Israël, Juda, Jérusalem, Manassé récoltèrent
la guerre, la division, la séparation, la déportation et pour finir l’esclavage
à Babylone.
Les yeux remplis de larmes, le cœur brisé, au bout du rouleau, prisonnier d’un roi Babylonien, devenu en plus énuque, donc privé de fertilité en tout point, simple serviteur et gardien ; la Bible nous dit : « Lorsqu'il fut dans la détresse, Manassé implora l'Eternel, son Dieu, et il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères et l'Eternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l'Eternel est Dieu ».
Vous voyez, quand on persévère dans l’égarement, on ne fait
plus attention aux avertissements de Dieu et mis à part la destruction : qui
peut nous sauver de nous-mêmes ?
C’est humilié, enchaîné, brisé et sans plus aucune aide extérieure que nous réaliserons alors que les ténèbres nous ont envahies et qu’il ne reste plus, que le petit cordon de la prière vraie et intègre pour réentendre la voix de Dieu.
Manassé en oubliant son père Ezéchias, a eu pour père le diable.
C’est dans la détresse et bien des années plus tard qu’il a
changé de père.
Mais combien de Judaïtes sont morts en déportation, dans
l’humiliation la plus totale à Babylone ? Combien ont été coupés de leur
héritage et n’ont plus revu Jérusalem ?
Le prix à payer a été inestimable, tellement l’effondrement
était gigantesque.
Le texte biblique nous dit que Manassé a fait couler beaucoup de sang innocent.
Alors oui, c’est vrai Dieu est miséricordieux, et revient de sa colère, mais le désastre, le chaos laissé par un peuple idolâtre est considérable.
Voilà ce que Dieu a prédit sur Manassé : «voici ce que dit
l'Eternel, le Dieu d'Israël: Je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des
malheurs qui étourdiront les oreilles de quiconque en entendra parler. J'étendrai sur
Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab; et je nettoierai Jérusalem
comme un plat qu'on nettoie, et qu'on renverse sens dessus dessous après
l'avoir nettoyé. J'abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai
entre les mains de leurs ennemis; et ils deviendront le butin et la proie de
tous leurs ennemis ».
La Bible nous dit que Manassé régna 55 ans sur Jérusalem.
Pendant toutes ces années Dieu a laissé
Manassé établir son règne inique, mettre en morceau point par point l’édifice
sacré de son père, égarer son peuple, sacrifier ses enfants et pour finir
abandonner Jérusalem à l’ennemi.
Puis, Dieu a fait comme avec le roi Salomon,
il est revenu pour faire les comptes avec lui ; et je peux vous le
dire, il aurait mieux valu à Manassé
qu’il ne règne pas, plutôt que de vivre les malheurs, l’enfer même, qui lui est
arrivé.
Ne vous fiez pas à la longévité d’un croyant comme à l’innocence de sa jeunesse pour préjuger de ce qu’il est.
Mais
ne tardez pas à chasser vos idoles pour y voir clair et revenir à Dieu. Les
temps (je vous l’ai dit) sont courts et les châtiments brûlants.
Soyons
des croyants matures et empressés de faire le bien.
Amen.
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