dimanche 5 juin 2016

L’OEIL QUI VOIT DIEU

120
Par Eric Ruiz

Nous devons avoir un œil qui voit Dieu. Job a eu cet œil pour rappel, à la fin de l'histoire.

Job 42:5 "  Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon œil t'a vu."


Sa vision était auparavant faussée. Elle n'était pas faussée à cause de sa souffrance mais sa souffrance était la cause de sa mauvaise vision. Sa souffrance qu'il a engendrée dans le péché.
Il y a des paradigmes, c'est-à-dire des grandes théories religieuses qui doivent être anéanties, non pas pour montrer que nous sommes plus intelligents ou mieux instruits que les autres, mais pour briser les liens que cela procurent chez le croyant.

Ce sont de terribles liens qui empêchent de voir Dieu. Mais qui maintiennent aussi le Seigneur dans une position d'idole, donc dans un état figé et rigide comme l'est une statue. Une statue ne parle pas, n'entend pas et ne peut agir.
Qui aidera alors ses enfants?
Qui brisera leurs liens?

Nous devons avoir de la compassion pour les enfants de Dieu et ne pas les juger selon leur égarement, où selon leurs épreuves. 

Beaucoup trop de croyants pèchent à ce niveau. 

Ils jugent leurs frères et sœurs sur leurs doctrines ou sur les épreuves qu'ils subissent. Soit ils en concluent qu'elles dénotent un manque de foi de leur part.
Ou c'est le contraire: plus l'épreuve est longue et importante plus leur foi sera jugée grande et respectable.

Ces deux interprétations sont non seulement erronées mais malfaisantes. Elles montrent des œuvres à produire, mais où est la grâce de notre Seigneur?

Regardons à ce que dit la Bible : on ne peut juger qu'au fruit de l'amour : Galates 5:22.

On ne reconnaît l'arbre qu’à son fruit. Notre fruit ne se discerne pas dans nos combats, dans nos réussites, dans nos échecs, ou dans notre doctrine ; notre fruit c'est l'Amour. L'Amour divin du grec "agapé ". Faire l'aumône, pratiquer la charité.

Ce fruit n'est pas multiple mais il possède plusieurs quartiers. Un quartier pour la patience, un quartier pour la bienveillance, un quartier pour la bonté, un pour la douceur, un pour la fidélité etc... 9 quartiers en tout pour ce fruit de l'amour.

Si vous estimez qu'un croyant ne voit pas clair, qu'il se borne à de fausses doctrines. 
Ce n'est pas en acceptant de nouvelles théories ou mieux un nouvel Évangile, qu'il montrera une réelle repentance.
La repentance amène inévitablement "l'œil qui voit Dieu".
On voit Dieu à ce moment-là d'une manière pure. Car notre cœur est purifié.

Job entendait Dieu avant de se repentir mais le comprenait-il?

Non, il ne le comprenait pas. 

Job 42: 3:" oui j'ai parlé sans les comprendre de choses merveilleuses qui me dépassent et que je ne connaissais pas "(version Semeur).

Quand son œil l'a vu, le Seigneur a mis en concomitance, en adéquation les deux organes des sens : L'oreille avec l'œil.
Donc on voit clair parce qu'on est repenti, mais on ne se repent pas pour voir clair.
L'intention dans le deuxième cas est fausse.
Ce ne sera pas une réelle repentance mais un changement de conviction, pas un changement de cœur.

Pensant vous éloigner du péché, vous n'aurez fait que changer alors d'idées, mais votre péché demeure.

Vous comprendrez les choses différemment, mais les tâches sur vos habits seront toujours présentes. Vous avez mis la charrue avant les bœufs comme dit le dicton.
Vous mangez toujours au même arbre de la connaissance du bien et du mal du jardin d'Eden et non à l'arbre de Vie, à l'arbre de la révélation.

Pour illustrer concrètement ce que je viens de dire. Lorsque Jésus dit qu'il détruira le temple et qu’en trois jours il le reconstruira, l'esprit religieux croyait que Jésus venait détruire le temple de Jérusalem, le temple de pierre. Alors qu'il parlait des cœurs et des temples de chair. Il parlait de repentance. 
Il voulait leur dire qu'en trois jours un croyant est remis debout, pardonné, lavé, purifié et voyant Dieu.

Ils entendent Dieu mais ne le comprennent pas.
C'est pour cela que les témoignages différaient et ne s'accordaient pas (Marc 14:59)

" Regardez donc comment vous écoutez;" Luc 8:18 version Martin. Ou "prenez donc garde à la manière dont vous écoutez." Version Segond.

Dans la vie de tous les jours, c'est la même chose, quand une maman dit à son enfant : "Fais tes devoirs et après quand tu auras fini, tu peux aller jouer dehors."
L'enfant n'entend que ce qu'il désire vraiment entendre: La deuxième partie, "tu peux aller jouer dehors". Il ne fera pas la première partie ; Non pas parce qu'il a désobéi, car il a tout entendu ; Mais son désir a été plus fort et cela l'a rendu sourd à "fais tes devoirs".

N'est-ce pas la même chose pour le croyant qui veut entendre ce qui l'arrange le plus? 
Par ses désirs, il se rend sourd aux avertissements du Seigneur, comme nous l'avons vu dans le message précédant avec Job.

Ce point crucial étant expliqué, je voudrais revenir maintenant sur le fait où on croit entendre Dieu et on croit l'avoir vu, parce que la majorité, ou l'élite religieuse dit l'avoir entendu de cette façon.
Les  fausses croyances communément admises mettent souvent un lien terrible sur les croyants.
Prenons la fausse croyance de la foi; celle de "la foi de Job qui est éprouvée par Dieu", par exemple.

Croire que "Dieu nous met à l'épreuve" !!!
Qu'il éprouve notre foi !

Comme s'il existerait une hiérarchie dans le ciel en fonction du degré de foi acquis sur terre ! 
On a mis la foi avant l'amour. 
Alors que l'amour seul, permet la foi.
On a mis la foi dans les œuvres. 
On a foi par exemple de voir notre prière se réaliser.
On a foi dans le fait d'avoir prononcé des mots sans douter de leur exaucement. 
Par exemple, on entend dire: " on a prié, on a jeûné et Jésus a exaucé notre foi, nous avons obtenu cette magnifique maison."

Mais Jésus ne nous demande pas cette sorte de foi là. 
Il nous demande de croire en lui. De l'aimer. Si on l'aime alors la foi grandit, notre confiance en lui grandit.
Et ce n'est pas nous qui l'a ferons grandir, c'est Jésus lui-même.

La conséquence, c'est que la foi est petite et timorée chez la grande majorité des croyants. Car ils entendent, sans comprendre. " La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu." Ils entendent que Dieu les met à l'épreuve! Mais ce n'est pas la parole de Dieu. C'est leur péché qui met leur foi à l'épreuve.

Cette manière de penser la foi, de voir la foi, s'est développée avec l'interprétation du premier chapitre de Job, qui mettrait Job sur un piédestal quant à sa foi.

Examinons les premiers versets du livre de Job. 
On peut se demander légitimement pourquoi Dieu ne reproche pas son péché à Job. Pourquoi au contraire il le complimente, le couvre d'éloges?
Il dit à Satan :

" As-tu remarqué mon serviteur Job ?
Il n'y a personne comme lui sur la terre, c'est un homme intègre et droit craignant Dieu et se détournant du mal." (Job 1:8-9).

C'est vrai que ce verset peut déstabiliser et plonger un croyant dans la confusion.
Tout laisse à croire que Dieu donne Job en pâture à Satan, comme s'il voulait l'éprouver, pour montrer la résistance de Job par sa foi.

Ce serait mal connaître notre Seigneur. Et c'est terrible de penser comme ça.
Dieu serait donc cruel au point de nous abandonner au mal, de briser notre famille et de nous laisser dans des maladies avilissantes et déshonorantes comme celle de la peste ?
Ça n'a aucun sens. C'est encore entendre Dieu sans le voir.


  • 1er point important: Tout ce qu'affirme le Seigneur sur son serviteur est vrai. Job réalise des actions justes et louables.  Ce qu'il montre est juste.
Et Dieu ne cache rien quand il met en avant les œuvres justes de Job.
C'est uniquement son cœur, cette partie invisible qui a laissé rentrer en lui secrètement des choses mauvaises. 

« C'est surprenant, c'est même incroyable !» me direz-vous: 
« Je pensais que seul Dieu ne pouvait regarder qu'au cœur et la chair, elle, regarde à l'apparence » ?

C'est vrai, vous aurez raison de penser comme cela
Mais alors en quoi le diable a-t-il vu un accès possible en Job?

Le diable a vu une chose différente dans les actions de Job, dans ses habitudes ;
Pas dans son cœur, il ne peut le sonder.
Mais il a vu (lui qui ne voit que ce qui frappe le regard) que Job cherchait à multiplier les bénédictions.
Il cherchait premièrement à attirer le regard sur lui, en particulier sur ses conquêtes matérielles (ses troupeaux, regardez comme ils sont nombreux) et spirituelles (sa grande sagesse).
Il a vu aussi qu'il multipliait les holocaustes pour ses fils
Plutôt que d'aller reprendre ses fils, et leur dire d'arrêter de pécher, de prier pour leur repentance, il préfère mettre sa confiance dans le rite religieux du sacrifice.
Et le voilà multipliant les actes religieux, pour effacer leurs fautes. 

Vous voyez ce n'est pas l'acte religieux qui est mauvais : Lui il est juste ; c'est sa répétition.

On essaye, en répétant inlassablement le même mouvement, de gratter les tâches de gras sur une casserole, on s'acharne dessus, mais rien n'y fait.

Aujourd'hui ça serait par exemple: 
- faire toujours les mêmes prières à répétitions. 
- Croire que c'est la multiplication des baptisés qui fait la valeur de l'assemblée ou celle du pasteur, 
- ou par exemple croire que plus on parle en langues plus cela fait monter notre foi. 
- Que les chants de louange faits en grand nombre, procurent plus de joie au Seigneur.
- Croire que l'on se justifie par le nombre d'actes honnêtes (ne pas voler, ni mentir. Etc, etc).

Lisons Job 1 verset 4-5  " ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. (Bref, ils s'enivraient et s'empiffraient à longueur de journées, dans une débauche quotidienne). Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bons matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur (Job est devenu tiède). C'est ainsi que Job avait coutume d'agir."

La coutume !
Le rituel religieux! 

Job a pris l'habitude de voir ses fils pécher, et il a pris l'habitude de mettre sa confiance dans l'acte du sacrifice plutôt que de sacrifier par amour: c'est cela qui a attiré l'œil de Satan en premier.

L’ennemi connaît le caractère religieux qui cherche à cacher le mal en montrant  de l'attachement à l'apparence, à ce qui se voit extérieurement. Job veut trop briller par lui-même et donc cela attire l'attention de l'ennemi qui aime lui aussi cette façon de faire. L'ennemi, les démons, le diable, tous ces esprits mauvais aiment  la convoitise, l'envie, ils aiment étaler leurs richesses et forcément multiplier les actes religieux...

Alors Dieu lui n'aurait-il pas sondé le cœur de Job?
ne connaîtrait-il pas son nouvel attachement, ses nouvelles passions?

Bien sûr que oui, il connaît tout cela. Jésus-Christ est omniscient.
Alors pourquoi persévère-il  à ne remarquer et à ne pointer que ses bons côtés?

  • Mais c'est là le deuxième point important

Dieu voit déjà son serviteur Job comme un être pur (Il voit d'ailleurs tous ses serviteurs sans péché).

Il le voit à travers le voile de son amour pour lui. C'est son enfant ; et l'intégrité, la droiture, son amour pour lui est un fait établi. C'est la nature de Job.
La justice de Dieu n'est pas celle des hommes. Il voit ses enfants comme des justes.
Ses actions ne font pas de Job un homme juste ou injuste  mais c'est ce qu'il est au fond de lui, au plus profond de lui. 

Regardez le roi David, il n'a pas été, lui non plus, rendu juste par ses actions (souvent repris par le Seigneur, commettant des adultères, des crimes, des injustices, des désobéissances, convoitant des conquêtes plus nombreuses que celles que Dieu lui montrait ...) mais il avait le cœur selon Dieu, toujours prêt à se repentir.

Devant Dieu il n'y a pas deux alternatives : on est un juste ou un impie.
On est soit un vase d'honneur, soit un vase d'usage vil. Un vase vil ne deviendra jamais un vase d'honneur et réciproquement.

Par conséquent Dieu ne renie pas sa créature même si elle est liée par les liens du malheur et de la souffrance.

Dieu savait que même quand Job serait tenté, il ne pourrait  jamais succomber définitivement, car il veille sur lui comme à la prunelle de ses yeux d'une part et d'autre part parce qu'il possède le caractère de Christ en lui. 

Ce caractère qui l'amènera inévitablement à se repentir, à s'abaisser pour s'élever davantage ensuite.
Ce caractère  le fera dépasser son sacrifice, celui de ses enfants et de ses serviteurs, pour venir au final, s'humilier devant le Seigneur.

Alors c'est vrai Job dérape, il tombe, il s'égare dans le péché. Et en cela ce n'est pas juste, ce n'est pas louable et c'est même condamnable.
Mais cela, le Seigneur le savait.
Plus : il l'a permis pour que son serviteur gagne en maturité et en sagesse, et qu'en retour il puisse lui donner encore plus de bénédictions.

Si la fleur ne fane et ne meurt, elle ne peut renaître plus belle et porter un plus beau fruit.
C'est le même cycle naturel pour le juste. Il renaît plus beau, plus grand à sa résurrection, à sa nouvelle naissance.

C'est le printemps du croyant. C'est le moment de sa renaissance. 
Etes-vous dans ce temps-là ?

Satan est vraiment le dindon de la farce dans l'histoire. Il sait que Dieu  ne lui laisse l'accès que de ceux qui pèchent contre lui. C'est pour cela qu'il se présente devant Dieu avec autant d'assurance quand il parle de Job.

Mais ce qu'il ne comprend toujours pas et qu'il ne comprendra jamais, c'est que le Seigneur l'utilise comme un marchepied pour ses enfants, ses bien-aimés. Et que pour d'autres, il l'utilise pour les éliminer car ils sont et resteront quoiqu'il arrive, ses ennemis.

Mes frères et sœurs, ayons le regard juste sur nous-mêmes avant de vouloir le regard juste sur les autres.

Faisons taire notre chair pour entendre Dieu dans son intégralité; Entendre ce que nous devons personnellement changer.

Aussi, rappelez-vous l'enfant qui n'entend pas qu'il doit faire ses devoirs, est persuadé pourtant d'avoir tout entendu, d'avoir tout compris ; et la sanction qu'il va subir, sera perçue comme une injustice.
C'est son attachement à ses plaisirs qui en ont été la cause.

Alors prenez au sérieux l'avertissement du Seigneur, ou si vous préférez, son conseil pour vous :
" Revêtez-vous d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève  au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire