dimanche 10 janvier 2016

ADVERSAIRES & ENNEMIS

91

Par Eric Ruiz

Pour progresser, il est indispensable d'avoir un adversaire à combattre et à dominer. Cette règle est valable dans tous les domaines: familiaux, professionnels, sportifs, éducatifs, ou spirituels.
Donc prier Dieu pour qu'il nous éloigne de l'adversité est purement inutile et puéril.
Dieu n'ira jamais dans ce sens.


La prière de notre Père dans Matthieu 6:13 ne va pas elle aussi dans ce sens. Elle nous dit :

"ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin (ou du mal)." 

Ce n'est pas le mot " induire " qui pose problème ici.
Bien que ce verset est gênant, il signifierait que Dieu peut nous tenter, nous envoyer le mal, qu'il peut nous soumettre à la tentation. Dieu ne tente personne.
Donc il y a bien un souci avec ce verset, qui est mal traduit.

Non!
C’est le mot " tentation " lui-même qui est très équivoque. Peirasmos [pi-ras-mos'] en grec signifie aussi, épreuve, mise à l'épreuve, éprouver. Ainsi la traduction plus française aurait dû être : " ne nous laisse pas succomber aux épreuves ou à nos épreuves ". C'est Dieu lui-même qui doit devenir l'unique solution ou l'unique délivrance de nos épreuves.

Or, il y a bien entendu une dérive à l'adversité, à l'épreuve. C'est la manière de combattre. Tout tend à montrer que si l'on utilise ses propres forces, on s'épuise soi-même et l'issu du combat est plutôt notre autodestruction.

C'est la peur qui pousse l'être humain à se réfugier dans ses forces naturelles.
La peur, modifie la vision de l'adversaire. Il devient notre ennemi mortel, notre pire cauchemar. Notre imagination alors fait le reste et amplifie le phénomène.
Alors le combat devient quotidien, épuisant, répétitif, en un mot obsédant.

Nous avons vu, lors d'un précédent message, qu'une des cornes du diable, s'incarne dans notre économie et notre société industrielle. La production et la consommation génèrent des peurs, car elles sont basées exclusivement sur la compétition.
Le problème n'est pas la compétition en soi;
mais c'est son expression qui est devenue corrompue et génératrice d'angoisses et de maladies.
La compétition actuelle s'appuie uniquement sur les forces vives de chaque individu, l'isolant dans sa propre sphère : l'individualisme.
Résultats: la peur engendre le stress, la fatigue, les compromis désastreux, (comme sacrifier sa famille), l’envie, la convoitise, la jalousie, la haine. Tous ces maux sont décuplés.
Les compétiteurs sont même de plus en plus nombreux à sortir des règles et à donner des coups interdits.

Mais prenons exemple sur le sport:
En sport l'adversaire, n'est pas considéré comme un ennemi.
Si un sportif voit son vis-à-vis comme un ennemi, alors il aura tendance à le combattra illégalement (coups bas, violence verbale et physique, dopage ...). Il démontre qu'il en a peur et qu'il ne sait plus comment faire, pour gagner.
Non!
Les solutions sont dans la loyauté.
L'adversaire permet de se surpasser, de rechercher des stratégies nouvelles pour le combattre.
Une équipe de sport collectif cherchera toujours dans son organisation ou dans sa stratégie à développer un système créant une désorganisation de l'adversaire.
Il en est de même dans le domaine spirituel.
"Notre adversaire le diable rode autour de nous cherchant qui il va dévorer." (1 Pierre 5:8)

Pour le désorganiser, il faut utiliser nos points forts et le contrer sur ses points faibles.

Ses points faibles quels sont-ils?

L'ennemi possède un moyen connu de pression sur vous, nous l'avons dit avant : la peur.
"Il rugit comme un lion".

Il veut que vous perdiez confiance. Confiance en vous, confiance dans les autres, confiance dans l'avenir, confiance en Dieu. Son but est simple, vous déstabiliser.
Alors, il va rendre vos échecs impressionnants, sous-estimer vos réussites, surestimer celles des autres.
Arrivés à ce stade, beaucoup connaîtront un état dépressif, pouvant les amener au désespoir.

L'ennemi peut utiliser aussi sa deuxième arme: votre amour-propre. Il va tout faire pour développer votre orgueil.
C'est là qu'il utilise votre chair. Si votre chair devient forte alors par voie de conséquence lui aussi devient fort.
Une personne croyante ou pas d'ailleurs, qui aime ses désirs, ses passions, son plaisir personnel, ouvre un accès libre à l'ennemi. La porte lui est grande ouverte.

Un esprit mauvais en attire un autre de même nature. Car les démons portent le même nom que l'esprit de notre chair.
Un esprit violent attirera un autre esprit violent et le résultat occasionnera de l'ultra-violence. La délinquance en est un des fruits classiques.
Un esprit menteur, dissimulateur, fourbe donnera accès à des esprits manipulateurs pour extorquer le maximum aux autres. En politique comme en religion, ce caractère fait des ravages.
Maintenant, si vous cumulez l'esprit violent avec celui de dissimulateur, vous obtiendrez un esprit fanatique religieux, ou pire, un djihadiste.
Les démons ne l'oublions pas attisent le feu dans le sang. Ils amplifient votre mauvais caractère, les mauvais penchants.

Les démons connaissent parfaitement vos tares, c'est-à-dire tous vos problèmes génétiques.
Si vos parents étaient alcooliques, les démons attiseront vos envies d'alcool, car ils savent que le terrain est prêt pour y faire germer rapidement une dépendance incontrôlable. Leur but est, ne soyons pas naïfs, votre destruction pure et simple.

Donc le point faible de l'ennemi est d'abord qu'il n'a pas d'autres armes que celles que vous lui donnez. Il va jouer avec votre peur, votre manque de confiance et votre soumission.
Mais il ne peut pas ouvrir une porte fermée. 

La porte est fermée si une personne tient ferme sur ses convictions bonnes et louables et qui ne se laisse pas attendrir par ses envies. C'est cela lorsque Paul nous dit avec force:

"Résistez-lui avec une foi ferme."

Malheureusement, là-aussi le challenge est dur, voire impossible à tenir.
Même avec la meilleure volonté du monde, le cœur, l'être intérieur étant si changeant et versatile, les bonnes intentions sont comme les vœux, ils se font au moment du jour de l'an mais à la longue finissent par diminuer, puis disparaître surtout face aux difficultés et aux épreuves de la vie.
La preuve : n'est-il pas écrit "que le juste prenne garde de ne pas tomber" ?

Nos points forts alors quels sont-ils?

" L'amour bannit la crainte". L'amour met donc en péril la première arme du diable: la peur. Ensuite, la foi, remplace le manque de confiance. La foi c'est s'attendre à Dieu en toutes situations.
L'aide numéro 1 provient non plus de l'être intérieur naturel, mais de l'être intérieur spirituel. Il faut laisser de côté une fois pour toute le vieil homme (Romains 6:6) et revêtir le nouvel homme ; Naître de nouveau. Naître d'Esprit d'eau et de sang.
Sans le Saint-Esprit, il est impossible de résister fermement et en tout temps.

Si vous avez le Saint-Esprit, vous avez la meilleure défense du championnat.
Oui j'ai bien dit la défense et non l'attaque.
Pourquoi ?
Parce que notre meilleure attaque sera la défense.

Le Saint-Esprit, la lumière intérieure, fera fuir les ténèbres intérieures comme extérieures. Rien ni personne ne pourra vous nuire, vous repousserez de cette manière l'ennemi derrière ses retranchements. C'est lui qui aura peur de vous. Il s'approchera par moment mais fuira dès que la lumière jaillira de vous.

Alors notre stratégie doit être la suivante,

1°) Maintenir les désirs et les passions de notre être naturel, sous contrôle absolu. 

Savoir pratiquer l'abstinence dans ce domaine, pour maintenir nos plaisirs personnels dans la mort.
L'apôtre Pierre utilise le mot " nepho "en grec traduit par sobres dans nos traductions françaises. Il dit : "Soyez sobres". Il aurait pu dire : "Soyez calme, modéré, sans passion ; et restez vigilant, à la place de "veillez"

2°) Utiliser les 6 armes de l'Esprit. d'Ephésiens 6:12-17

1.    Ayez La vérité pour ceinture; la Vérité qui ne s'acquiert que par la repentance. Seule la repentance permet d'ouvrir les yeux sur la Vérité.
2.    Ayez La cuirasse de la justice, la justice qui ne se pratique que par le pardon véritable. Le pardon a un fruit: le sacrifice. Le tort fait à quelqu'un demande une réparation. Le pardon profond, du fond du cœur, se fait selon Jésus, en remettant les dettes. Le pardon c'est aussi une question d'argent.
3.    Ayez Les chaussures de l'évangile de paix, en manifestant des œuvres de bienfaisances en faveur des nécessiteux, des cœurs brisés.
4.    Ayez Le bouclier de la foi, la foi qui ne se développe que par une vie de prière intense et à tout moment ( extra-ordinaire )et en liant sa chair.
5.    Ayez Le casque du salut, qui n'est autre que le baptême du Saint-Esprit. Avec lui nous ne risquons pas la mort, notre tête est en premier protégé par le Seigneur en personne.
6.    Ayez L'épée de l'Esprit qui nous inspire des paroles de connaissance et de sagesse, dévoilant d'un côté les mauvais desseins par un tranchant de l'épée. Et de l'autre tranchant, par une parole de sagesse, brisant les cœurs pour les amener à la repentance.

Si vous remarquez bien, les armes sont toutes défensives, sauf une et encore...
Une ceinture, une cuirasse, un casque, un bouclier, des souliers ; tout cela contre les coups et les assauts du mal.
Pour l'épée, un tranchant est défensif il dévoile les plans du malin, tandis que l'autre tranchant attaque en fendant le cœur, amenant votre adversaire à la repentance.

- Le fait d'utiliser les armes de l'Esprit nous fait croître dans beaucoup de domaines.

Nous connaissons comment faire pour connaître la vérité, nous croissons en humilité.
Nous exerçons autant de fois qu'il se présente la justice de Dieu par le pardon.
Nos chaussures s'usent à force d'actes d'amour pour les autres.
Notre foi augmente sans cesse par nos prières ferventes.
Et nous manions de mieux en mieux l'épée de l'Esprit en croissant en sagesse et en paroles de connaissance.

Enfin l'arme la plus forte reste paradoxalement celle qui protège le plus; qui est la plus défensive, c'est le casque du salut en Jésus-Christ notre sauveur.

Par conséquent, l'adversaire, tout comme nos épreuves sont pour nous des bénédictions. 

Plus l'adversaire se fortifie, plus vous gagnez en puissance.

Pourquoi d'après-vous les équipes qui visent les médailles et les coupes s'entraînent avec les meilleures ? Ils élèvent ainsi leur niveau de jeu grâce à une adversité toujours plus forte.

Dans le monde spirituel c'est la même chose.
Dieu change notre eau en vin. Plus nous croissons dans la stature parfaite de notre Seigneur, plus les démons perdent de leurs forces et finissent par devenir insignifiants et petits, alors qu'au départ ils apparaissaient invincibles.

L'armée de Gédéon ne comprenait que trois cents hommes, sélectionnés non pas par rapport à leur talent de guerrier, mais par rapport à leur humilité et à leur courage.
En face d'eux, une des meilleures armées du moment, composé de trois grands peuples : Madianites, Amalécites et fils de l'Orient, un nombre incalculable, comme le sable sur le bord de la mer; pas loin d'un million de combattants hyper entraînés.
La victoire de Gédéon a été acquise sans combattre.

L'ennemi a paniqué et s'est lui même entretué ou a pris la fuite.
La stratégie du Seigneur est très souvent la même.
L'ennemi fait une œuvre qui le trompe.
Nous n'avons pas à marquer des buts, à attaquer l'adversaire.
C'est lui-même qui commet les erreurs, qui se met involontairement à découvert, qui fait des bavures. C'est lui qui marque des buts contre son camp.
Il devient sans le savoir un serviteur, non pas de Dieu, mais de ses élus.
La terre est le marchepied de Dieu et nous, son peuple, nous avons nous aussi un marchepied.
Elohim dit à David:

" Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied." (Psaume 110:1).
Nous sommes assis avec Dieu, à sa droite au même niveau que lui jusqu'au moment où il décide de nous élever. 

Ce sont nos ennemis qui ont cette fonction. Le psaume 110 est clair sur ce sujet.
Le Seigneur nous élève jusqu'à lui et même plus haut que lui.
Car pendant qu'il nous élève, il s'agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds, pour les rendre encore plus purs.
Donc ne soyons pas agressifs vis à vis de nos ennemis. Restons respectueux de ce qu'ils sont. Jésus nous demande de les aimer comme des serviteurs.
En aucun cas nous avons à mépriser qui que ce soit, ni les démons, ni le diable, ni ceux qui les servent.

C'est Élisée le prophète à la double portion de l'esprit d'Elie, qui nous montre la bonne et juste attitude.
On lit ce récit dans le second livre des Rois, au chapitre 6 à partir du verset 8 jusqu'au verset 23.
Élisée dévoile par deux fois les plans des troupes syriennes, l'ennemi d'Israël.
Le roi de Syrie (qui préfigure ici le diable) étonné et désemparé de voir un si grand discernement, décide alors d'aller là où habite Élisée, pour le supprimer.
À leur arrivée, les Syriens sont frappés d'aveuglement; Et Élisée les envoie sans qu'ils en prennent conscience en Samarie, en terre d'Israël. Là ils se retrouvent tous pris au piège. Mais plutôt que de les exterminer, Élisée préfère user de bonté et de savoir-vivre avec eux. Il demande alors au roi d'Israël de leur servir un copieux repas. Après cela on les renvoya, on les chassa chez leur maître, leur disant de ne plus revenir et c'est ce qu'ils firent.

Jésus n'a-t-il pas fait de même ?
Quelle grande leçon d'amour envers ses ennemis ou plutôt ne devrait-on pas justement dire : envers ses adversaires?

Jésus lui aussi était comme Elisée. 

Il discerne les cœurs et sait où se trouve l'ennemi, les démons.
Quand les mauvais esprits viennent l'attaquer, Jésus est environné de la puissance de l'Esprit, tout comme le serviteur d'Elisée qui voit " la montagne pleine de chevaux et de chars de feu".
Donc Jésus, grâce à la puissance de son Esprit "frappe d'aveuglement " les démons.
Puis Il leur fait réaliser qu'ils sont là où ils ne devraient pas être, en territoire ennemi. Jésus leur montre qu'ils sont en territoire saint, dans un enfant de Dieu, et qu'ils n'ont pas à être là. Alors, plutôt que de les exterminer. Il leur offre la liberté.
Il les chasse avec un grand respect ; les renvoyant vers le lieu de leur maître, dans les lieux de ténèbres, de là où ils sont sortis, en leur interdisant de revenir. Il leur montre que la nourriture qu'ils ont mangé (la peur, l'orgueil) ne fait plus partie de la personne, qui est devenue sainte et qu'ils n'ont plus de raison de rester là.

Vous voyez, l'ennemi et les démons s'attendent à être exterminés, mis à mort par le Saint-Esprit et ils sont honorés d'être seulement chassés, renvoyés d'un endroit qu'ils détestent, et qui est devenu sans nourriture.
Ils sont chassés vers leur lieu naturel de prédilection.
Nous lisons cela aussi dans Marc 5:10-13

" Il y avait là, du côté de la montagne, un grand troupeau de porcs en train de paître. Les esprits impurs suppliaient Jésus en disant : " Envoie-nous dans les porcs pour que nous entrions en eux ". Jésus permit aux esprits impurs d'entrer dans les porcs. Ils sortirent du possédé, entrèrent dans les porcs et le troupeau se précipita du haut de la falaise dans la mer. "

Les esprits impurs ont reconnu qu'ils n'étaient plus sur leur terre et qu'ils ne pouvaient plus se nourrir. Ils supplient le Seigneur de les libérer et de leur donner la nourriture qui leur correspond: La chair (ici les porcs).
Donc quand le Saint-Esprit chasse les démons, il leur ouvre auparavant les yeux sur leur égarement et les libère de la peur qui les saisit alors.
Car le fait de pardonner les fautes, purifie la personne et incommode fortement les mauvais esprits.
L'Esprit Saint ne fait que rétablir un équilibre normal: chacun chez soi.
Tout le monde s'en trouve libéré et apaisé.
Dieu apaise l'ennemi aussi.
Bien entendu, cela doit nous faire réaliser comment nous comporter avec l'ennemi, avec les mauvais esprits, comme aussi avec les êtres humains, qu'on ne combat pas mais qu'on libère, puisqu'ils sont devenus nos adversaires et plus nos ennemis.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire