dimanche 16 février 2020

JÉRICHO, UN MASSACRE ou UN LIEU PRÉPARÉ AU SALUT ?

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Par Eric Ruiz

Je savais qu’avec un message sur les religions et en particulier le fait de comparer l’Islam, le Coran, avec le christianisme, la Bible cela allait provoquer des vagues d’incompréhension et plus encore de colères et d’indignation.

Les religions (les terminaisons en « isme ») durcissent la parole et mettent des liens aux croyants par leurs écrits (comme avec le Coran), elles leurs posent des verrous par leurs interprétations (comme avec la Bible ou la Thora) ou encore elles leurs fixent des étaux par leur vécus (avec une vie religieuse où il manque le pardon et la justice).

Mais, je l’ai déjà dit à plusieurs, le Saint-Esprit vient éclairer nos ténèbres pour que chacun se sépare de sa partie sombre qui reste en lui.
Plus les liens sont puissants, plus l’étau est serré, plus les verrous sont indestructibles, et plus la douleur est forte.
Alors : je vous en supplie, renoncez à votre colère, elle ne montre que votre rébellion contre Dieu !
Car ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai annoncé ces choses. Je sais que cela m’éloignera de certains d’entre vous, qui ne m’écouteront plus après, ou qui n’accorderont plus le même crédit à mes propos.
Mais je n’ai pas la vocation, la mission de plaire aux hommes et de faire des adeptes.

Je sais aussi que pour certains ce sera l’inverse : ils prendront conscience de l’aveuglement dans lequel ils vivaient et qu’ils pourront se séparer de ce qui les faisaient douter, et surtout de ce qui les oppressaient.
Car en fin de compte : c’est de l’oppression et de la crainte dont je parlais.
C’est de ces deux douleurs chroniques, avec lesquelles tellement de croyants vivent au quotidien.
Ils se sont habitués à cette souffrance, ils se sont résignés à ce qu’elle soit un compagnon de route de chaque jour. Et beaucoup n’ont pas mis de mots sur leur mal. Ils se sont, malgré eux, créés une image taillée (une idole) pour essayer d’exorciser leurs peurs, mais cela n’a pas fonctionné.
Il faut toucher la profondeur du problème, aller sous terre pour arracher la racine de la mauvaise herbe afin d’éviter qu’elle ne repousse.
Le Saint-Esprit ne fait heureusement pas les choses à moitié, et quand on appuie là où cela fait mal, ce sont les cris de douleurs qui se manifestent au travers de rejets, d’indignation ou par la colère.
La question, que chacun devrait se poser alors est :
« Suis-je prêt à vouloir aller extirper le mal dans les profondeurs de mon âme ? Ou préférais-je contenir la douleur que j’ai supporté jusqu’à aujourd’hui et qui me permets de rester néanmoins en paix avec mon entourage ? ».
Je disais, à l’un d’entre vous, que le fait qu’un musulman prenne conscience que malgré sa conversion à Christ, l’islam soit toujours présente dans son âme, eh bien que, c’est déjà voir la racine du mal.
La prière quotidienne, les efforts répétés ne suffisent pas le plus souvent à arracher le mal ; et nous savons que cette racine a commencé à disparaître lorsque la paix est venue remplacée la colère, lorsque la joie est venue remplacée la tristesse ; donc lorsque l’Esprit Saint a pris sa place.

Notre vraie nature doit se séparer à jamais de la religion qui est une subversion de la vérité.
Ce que nous avons nommé ou ce que nous nommons encore « Révélation » doit revenir à sa place : au feu de la destruction.

Alors je sais que cela est plus facile à dire qu’à faire.
Mais « l’humilité précède la gloire » et cette parole de Dieu fait toujours son effet un jour ou l’autre dans le cœur de ceux qui s’agenouillent.

Comme je le disais, le dieu de la guerre peut se révéler partout : dans toutes les religions comme dans toutes les Écritures proclamées« saintes » ; et surtout ce mauvais esprit va se renforcer là où vous trouvez de l’eau à votre moulin : en isolant les versets, en les faisant sortir de leur contexte ; car vous aurez des preuves de ce qui vous tient à cœur de voir.
Si je veux voir un dieu cruel qui massacre à tout va ses opposants, alors je le verrai dans la Bible et j’aurai des tas de versets en exemple.

Je vous donne un exemple de taille :
Josué et la conquête de Canaan (qui n’est d’ailleurs pas une conquête mais un héritage) ; Eh bien, l’héritage de Canaan a pour beaucoup été compris comme un massacre au « nom du Dieu cruel d’Israël ».
On y verrait la même stratégie impitoyable et d’extermination que celle du dieu de l’Egypte et des Pharaons.

Ma première Bible Segond avec les commentaires de  Scotfield attribue le thème principal du livre de Josué comme « la conquête de Canaan » (et il n’est pas le seul à voir les événements ainsi) ; Et le théologien n’hésite pas à justifier l’extermination des habitants de Jéricho par un peuple élu qui vient conquérir manu militari sa terre promise.
Alors oui… il y a une cruauté apparente si l’on ne prend en considération que ce verset : « Ils s'emparèrent de la ville, et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux bœufs, aux brebis et aux ânes. » (Josué 6-20-21)
Oui, là on peut se dire que la ville de Jéricho et ses habitants ont tous été massacrés au nom de Dieu.

Mais est-ce-la réalité des faits ?

Ce verset est-il révélateur des 5 chapitres précédents sur les circonstances de la traversée du Jourdain et de la prise de Jéricho ?

Non, absolument pas, car déjà ce n’est pas une conquête que Josué fait en venant s’établir à Canaan. C’est un héritage que Dieu lui donne ; un héritage qu’il vient prendre, mais dans des circonstances très (très) spéciales.
Dieu ne lui dit pas : « va et empare-toi de Canaan, gagne-le par la force » non, il lui dit : « entre dans le pays que je donne aux enfants d’Israël »

Josué ne vient pas en tyran et en roi conquérant, en faisant comme lui pense être le mieux, (par exemple : en tuant les opposants infidèles et en laissant la vie à ceux qui se convertissent à la religion des Israélites).
Ici, ce n’est pas de conversion, ni de conquête (je le répète) dont il est question, mais si vous avez bien lu les cinq premiers chapitre du livre de Josué, vous vous êtes sans doute rendu compte que c’est Dieu lui-même qui intervient par des prodiges et des intentions précises, voire même irréalistes.
Ces intentions, Dieu va les communiquer progressivement à Josué, successeur de Moïse, au moment voulu.
Josué ne savait pas à l’avance comment il entrerait en Canaan et ce qui se passerait une fois devant Jéricho.
Et en tous les cas ce n’était surtout pas un massacre à l’aveugle dont lui et son armée était vouée.
Il y avait (juste pour en faire état) des choses saintes dévouées par interdit (consacrées à Dieu, qu’il ne devait pas toucher)).
Et puis, avant d’amener ses troupes, Josué reçoit d’abord l’ordre d’envoyer des éclaireurs (messagers) dans le secret.
Car le but de Dieu est d’aller préparer un peuple, celui qui habite Jéricho.
Comment le sait-on ?
Car, devant Jéricho, un ange apparaît à Josué, lui demandant d’ôter ses chaussures car ce lieu est saint. Eh oui, là où Elohim combat, le lieu est saint.

Maintenant, comment préparer ce peuple?

En se révélant à lui par la crainte (mais pas la crainte de la mort, mais la crainte dans le sens d’un grand respect, d’une grande estime ou d’une reconnaissance infinie pour le Dieu d’Israël).

Est-ce par la pratique de rites qu’il va préparer ce peuple ?

Non, pas du tout.
Elohim ne veut pas les circoncire, il veut avant tout que leur racine soit profonde et c’est par leur renoncement, leur sacrifice que se fera la séparation ;

Et ce n’est pas un hasard si les messagers rencontrent en premier  dans Jéricho, la prostituée Rahab qui va les recevoir comme des anges, dans l’humilité, en les suppliant de l’épargner, elle, et toute sa famille.
Elle va cacher les messagers dans sa maison, puis les aider à fuir les soldats en les faisant descendre par la fenêtre, pour éviter qu’ils se fassent lyncher.
Elle avouera que la crainte de leur Dieu l’a saisi elle aussi : « L’Eternel je le sais vous a donné ce pays, la crainte que vous inspirez nous a saisi, et tous les habitants du pays tremble aussi ».

Vous voyez que Jéricho et la vallée de Canaan avait eu connaissance du Dieu d’Abraham qui délivre et qui donne héritage.
Cet héritage n’est pas seulement pour les gens de Josué, il sera pour Rahab aussi et pour ceux qui pensent et agiront comme elle.
Les risques qu’elle prend alors, les efforts qu’elle emploie pour protéger et sauver les deux messagers d’une mort certaine, vont lui être salutaire.
« La ville sera dévouée à l'Eternel par interdit, elle et tout ce qui s'y trouve; mais on laissera la vie à Rahab la prostituée et à tous ceux qui seront avec elle dans la maison, parce qu'elle a caché les messagers que nous avions envoyés. »
Dieu va préparer d’abord les israélites de l’autre côté de la frontière, en les faisant se sanctifier, puis en leur faisant franchir la rivière : le Jourdain, à sec, (comme Moïse l’a fait avec la mer rouge) afin que par ce prodige ils aient tous la crainte de Dieu ; puis en faisant circoncire ceux qui ne l’avaient pas été… et ce n’est pas fini… Dieu  n’oublie pas les Cananéens, ceux de Jéricho qu’il va préparer.
Et Elohim (comme à son habitude) ne vient pas rassembler un peuple par un roi, ou par un homme illustre, mais ici, par une femme et qui plus est : est une prostituée, une femme de mauvaise vie.
Alors, Certains sûrement vont se joindre à Rahab la prostituée, car sa maison, seule, sera épargnée.
Le signe de protection et de reconnaissance sera un cordon rouge qu’elle mettra à sa fenêtre comme un signe de son sacrifice (le sang, la couleur rouge, le sang de la circoncision, mais celle de son cœur).
Rappelez-vous l’alliance de Dieu est une alliance de sang, elle se fait au moyen du sacrifice. Le sacrifice des élus, c’est celui de l’agneau immolé.

Maintenant, observons bien les étapes liées à la préparation :

-Les rois des Amoréens, les rois des cananéens, ont commencé à avoir la crainte de l’Eternel, quand ils apprirent les prodiges que l’Eternel avait fait pour Israël, « ils perdirent courage et furent consternés, leur cœur se fondit » (Josué 5 :1) ;
-Certains de Jéricho auront la crainte de Dieu, rien qu’en voyant les murailles s’effondrer au son des trompettes.
D’autres au contraire s’endurciront davantage et prépareront leur propre perte et celle de leur famille en s’équipant pour le combat.

Ceux qui éprouvent de la crainte dans Jéricho vont d’abord pendant sept jours (les jours pendant lesquels les sept sacrificateurs sonnaient de la trompette en faisant 6 fois puis à la fin 7 fois le tour de la ville) avoir le temps de prendre conscience de leur état, de s’humilier en voyant l’armée de Josué défiler en criant derrière l’Arche de l’Alliance ; il vont avoir le temps de se souvenir de ce que l’Eternel a fait en les faisant sortir d’Egypte, puis en passant à sec dans le Jourdain ; et bien sûr ils auront le temps de se repentir (rappelez-vous les sept jours de repentance de Lévitique 12, les mêmes jours que pour une femme impure mettant un enfant mâle au monde, cet enfant ici : c’est la nouvelle nature, c’est l’homme nouveau qui renaît).

Le Dieu d’Israël, nous montre toujours comment s’établit son alliance (et c’est le même procédé que l’alliance faîte plus tard avec Jésus-Christ),
-Il n’arrive pas dans un lieu sans informer les habitants de son plan, en sonnant de la trompette ;
-Il n’intervient pas sans donner les moyens à tous de se préparer à la délivrance.
-Il laisse du temps, il attend que la crainte saisisse les uns et les autres.
-Il est rempli de compassion pour ceux qui ont un cœur brisé et humble.
Il l’a fait avec Ninive quand Jonas est venu avertir, que dans quarante jours Dieu viendrait détruire la ville. Jonas connaissait parfaitement les plans divins : le signal de la destruction fait appel à la repentance. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Et ce qui devait arriver arriva, il y eut de nombreuses conversion dans la grande cité de Babylone.

Croire alors, que seul Josué et les fils d’Israël sont seuls héritiers de la promesse, c’est encore restreindre considérablement Dieu et ses projets.
C’est oublier encore qu’il est celui qui greffe un autre bois au bois de Juda ; qui greffe un autre sarment au cep d’Israël. C’est oublié qu’il y a deux figuiers : Un figuier sec et un figuier fertile ; Et c’est mal connaître le caractère de notre Dieu qui se complaît dans le fait de sauver un misérable, un laissé pour compte, qui se complaît aussi à délivrer un prisonnier de ses chaines, un opprimé de ses oppresseurs. 
Dans le cadre de Jéricho, il y avait un bois à sauver, un bois à greffer sur le bois d’Israël.
Josué n’incarne pas seulement avec son nom : « l’Eternel est sauveur », c’est le plan du salut qui est dévoilé, ici avec lui. Et c’est en toute logique que l’entrée en Canaan va dévoiler comment et pour qui s’exerce le salut divin.

Car, du côté des enfants d’Israël, il y aura aussi, parmi eux un bois, qui sera émondé et mis au feu.
Parce qu’il n’y a rien d’automatique et de prédestiné dans le projet divin.

Dès le chapitre 7 du livre de Josué, le châtiment tombe. Il tombe sur Acan fils de Carmi, de la tribu de Juda qui s’empara de choses dévouées par interdit à Jéricho ; il s’est mis à voler, mentir et cacher de l’or et de l’argent consacrés à l’Eternel : Résultat : les enfants d’Israël s’enfuirent devant l’ennemi et beaucoup tombèrent dans un combat qu’ils auraient dû gagner haut la main.
Et ce n’est pas tout… on fit à Acan la même chose qu’aux habitants de Jéricho : Acan et toute sa famille, ses bœufs et ses ânes furent brûler et lapider (bref : massacré).
Je vous rappelle ce que j’avais écrit sur Moab qui est vis-à-vis de Jéricho, la première ville de Canaan, là où Moïse campa en vis-à-vis et y fit le dénombrement de son peuple et où coulaient d’abondantes eaux.

Moab comme Jéricho est sur la frontière ; et cette frontière (le nombre19) sert à séparer les justes des impies.

Dieu a envoyé souvent Moïse sur cette frontière pour juger son peuple.
Moïse y avait reçu l’ordre d’attribuer les terres et l’héritage pour chaque tribu.

Vous voyez, le temps du jugement venu, le trie se fait. ; Et il se fera de chaque côté de la frontière (d’un côté comme de l’autre).
Le prophète Jean Baptiste montrait lui aussi parfaitement cette justice, quand il répondit aux pharisiens : «  produisez donc des fruits dignes de repentance et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : nous avons Abraham pour père ».
C’est trop facile de dire : « ce qui nous sauve, c’est que nous avons tous pour père Abraham ! »
Rien ne se fait par une filiation généalogique ou religieuse, mais tout se fait par des actes dignes de repentance.

Alors c’est vrai : Jésus ne fait que rappeler ce qui s’est déjà passé à Jéricho : « il y a beaucoup d’appelés et peu d’élu ».
A Jéricho, une seule maison fut épargnée et le nombre de personnes qui vont s’y réfugier à la suite sans doute du témoignage de Rahab, la prostituée, n’est pas un nombre impressionnant.
Mais il faut le surligner au trait rouge : Rahab a été la seule personne rassembleuse à Jéricho, la seule à exercer un ministère d’évangéliste (Elohim se choisit toujours une personne, et c’est toujours une voix d’archange qui rassemble les élus)  ; Rahab était la seule voix d’archange, la seule à avoir les épaules assez larges pour accueillir les élus chez elle. « Large » c’est ce que signifie son nom, mais c’est aussi pour montrer que sa force morale, son courage aussi était particulièrement large et imposant pour pouvoir endurer toutes les difficultés liées à sa position sociale et à son amour pour le Dieu d’Israël (tout allait contre elle).
A cause d’elle, Josué a été contraint d’enlever ses chaussures, car il entrait sur une terre sainte.

Pourquoi à cause d’elle ?
Parce que d’abord la prise de l’héritage de Canaan ne commence pas dans la cruauté et la barbarie, (ça c’est l’apparence) mais en premier dans la justice et…aussi l’amour.
Oui vous avez bien entendu : l’amour,
Rahab la cananéenne incarne l’alliance de Dieu avec les hommes, car elle fera bientôt alliance avec Salmon un Judaïte et ils auront un fils Boaz qui sera ni plus ni moins que le grand père du roi David (Matthieu 1 :5 Généalogie de Jésus-Christ :« Salmon engendra Boaz de Rahab ».

Elohim rassemble ses familles ; et en Jéricho, il y a avait la famille du fils de Dieu : Jésus-Christ. (encore un clin d’œil divin, car aujourd’hui nous somme le 16 février : 16, c’est le nombre des familles rassemblées)

Alors ne soyons pas obnubilés par le sang répandu après la chute des murailles de Jéricho.
L’odeur de mort qui s’est répandue là-bas, n’est pas la faute d’un dieu cruel, mais bien d’un peuple rebelle, endurci, qui a fait un choix terrible en préférant son plaisir plus que Dieu et donc qui a préféré la guerre à la paix, la mort à la vie.

Aujourd’hui, ne croyez pas que le jugement de Jéricho soit dépassé et du passé.
Nous sommes sur la même frontière du jugement. Les mêmes justes et les mêmes faux justes ou impies sont et seront dénoncés, dévoilés et pour finir trier comme on sépare le bon grain de l’ivraie.
Notre Dieu, nous dit simplement comme à Josué : « fortifie-toi et prends courage en agissant fidèlement selon la loi. »
Amen.

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