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Par Eric Ruiz
Nous avons vu dans le message précédent que la confusion entre langue et langage montre un mensonge au sujet de la Tour de Babel. Maintenant, bénir une personne, qui plus est dans la langue de la Bible, c’est-à-dire en hébreu, c’est peut-être un langage du diable.
Surprenant ? Oui, mais dans qu’elles circonstances ?
C’est ce que je vais montrer avec ce message.
Mais tout d’abord, parlons de la langue.
LA LANGUE DES NATIONS
La langue est un enjeu planétaire aujourd’hui. Il se joue une
bataille au niveau mondial : une bataille de pouvoir entre l’occident et
l’orient. Ce duel pour la domination se concrétise dans les 2 langues les plus parlées au monde
que sont l’anglais et le chinois (le mandarin). L’occident est dominé par les
américains et l’orient par la Chine. Ces deux grandes nations se font une
guerre commerciale et économique sans répit pour être le premier mondial.
Or, on est en droit de se demander si cette domination
linguistique est, elle aussi, ressentie à partir des écrits bibliques ?
La langue au sens linguistique, est un dialecte qui permet à un
groupe social de communiquer entre eux, mais aussi d’être reconnu par les autres.
Beaucoup de croyants ont des idées très arrêtées sur les langues. Avec cette
fausse croyance que même dispersé, un peuple dominant serait sorti de la tour
de Babel. Ils pensent qu’il y a eu une distribution des langues, comme une
distribution des récompenses au moment où Dieu a décidé de la dispersion des
peuples sur la terre. Le peuple des élus
aurait semble-t-il reçut une langue significative, plus proche de celle des
anges.
Il y aurait donc des langues saintes et d’autres impures ou des
dialectes plus propices à se rapprocher de Dieu. Ils ont placé souvent le grec,
l’araméen, et surtout l’hébreu en haut de la pyramide, parce ces dialectes sont
à l’origine du plus grand livre : LA BIBLE ;
Et parce que ces langues sont rattachées à un peuple, une culture
sainte, la fameuse lignée d’Abraham.
Alors cette intrusion de plus en plus grande de la langue anglaise
dans le français se remarque aussi dans l’intrusion de l’Hébreu dans le
français pour certains chrétiens. Ils se saluent dans la langue de Moïse. Ils louent
Dieu en hébreu, ou chantent des cantiques avec une dominante hébraïque.
Mais pour Dieu il n’existe aucune
langue plus pure ou impure.
LE PARLER EN LANGUES (LES LANGUES INCONNUES)
Parlons justement du parler en langues, que bon
nombre de chrétiens considèrent comme pur.
Ce don certes,
nous le recevons de l’Esprit Saint. 2 sortes de dons existent (c’est ce qui a
été manifesté à la pentecôte). Un don pour répandre l’évangile au-delà des
frontières. C’est un don surnaturel (mon frère Benito, Congolais, le possède à
l’évidence puisqu’il parle au moins 6 langues et traduit mes messages dans
plusieurs langues sans avoir suivi des cours d’apprentissage. Il a une facilité
déconcertante pour apprendre vite et bien. Lorsqu’il a été pour la première
fois au Rwanda, voir des frères en Christ, les gens là-bas croyaient qu’il
était Rwandais et non congolais puisqu’il parlait sans accent) ;
L’autre don, c’est un don
de communication avec Dieu dans un langage inconnu. Il sert à notre
édification. Mais ces deux dons ne sont
pas forcément purs. Ils peuvent aussi être souillés et devenir des langages de
démons.
Le problème est qu’ils peuvent devenir un subterfuge, c‘est-à-dire,
un moyen habile et détourné pour se croire soi-même saint et inspiré, alors que
l’on cache un cœur impur.
Il est à remarquer l’importance grandissante du don du parler en
langues, ce don que personne ne comprend (ou parfois seulement quand une
prophétie en langue est interprétée).
Mais l’importance se voit dans la place que cette langue occupe
dans les cultes évangéliques ou dans les messes charismatiques.
On accorde à un langage
incompréhensible le signe du baptême du Saint-Esprit. Pourquoi
le fait de parler en langues inconnues confère-t-il à ceux qui ont reçu ce don,
le sceau du Saint-Esprit ?
J’ai moi aussi reçu ce don,
mais je sais que ce langage ne témoigne pas de ma consécration. Il ne purifie pas mon être, non plus. C’est
simplement une aide à mon édification ou à celle d’autrui. Encore faut-il que je reste à l’écoute et que
j’obéisse aux paroles que je reçois par l’esprit.
D’ailleurs, il est très intéressant de constater cette dérive de
la foi qui met en avant les mystères, les émotions, la sensation d’être plus
fort. Parce qu’en parlant en langue en élevant la voix avec des mots qui sorts
sans qu’on les contrôle, avec un débit de paroles démultiplié ou saccadé, les
sensations sont décuplées. L’impression de grande ferveur, de grande ardeur, de
grande combativité trompent complètement sur la réalité.
Par conséquent, la langue qui est pure se trouve ailleurs.
Ce qui est pur ou impur n’est ni
un don des langues surnaturel, ni la langue de nos ancêtres, c’est le langage
que nous employons.
LES LANGUES IMPURES
Par exemple : secourir une personne dans la détresse fait
partie du langage de la foi quel que soit la nationalité et la langue employée.
L’hébreu n’est pas supérieur à l’arabe par exemple.
Le roi de Perse Assuérus qui allait épouser la juive Esther avait bien compris qu’aucune langue ne devait s’imposer à la place les autres. Elles ne doivent pas être un instrument de domination. Dans le livre d’Esther, nous lisons:
« qu’il (Assuérus) envoya des lettres à toutes les provinces du royaume, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue; elles portaient que tout homme devait être le maître dans sa maison, et qu'il parlerait la langue de son peuple. »
. Dès le premier chapitre du livre, à partir du verset 21, le
ton de l’humilité est donné et surtout le cœur de ce roi Perse se présente
comme juste et droit.
Alors où se trouve la
langue impure ?
Maudire, juger, condamner, même bénir si c’est dans le but de
mettre un lien, un joug sur les épaules de l’autre, c’est un langage satanique quel que soit la langue
utilisée.
Avoir un langage double même en disant « Yeshoua Ha Mashiah »
(Jésus le Messie en hébreu), c’est la pensée de satan qui est véhiculée.
Beaucoup se disputent en affirmant comme une révélation, que
Yeshoua c’est mieux que Jésus, mieux que Issa ou Salvador, mais ces batailles
linguistiques ne cachent-elles pas une arrogance spirituelle qui elle-même ne
cache-t-elle pas une soif de gloire personnelle ?
Si nous voulons alors nous
présenter comme plus instruits, nous devenons des imposteurs.
L’être humain aime sauver les apparences en prenant un habit de
sainteté.
C’est pourquoi la religion n’est pas un mal en soi. Ce qui est mal,
c’est de mentir et de cacher ses fautes en se couvrant d’un manteau de
religion. Ce manteau est cousu alors avec une doublure de langues impures.
Si je parle hébreu et que je prononce plein de mots de
bénédictions sous un manteau religieux, je ne fais que couvrir ma honte.
Suis-je pour autant un bon témoin de Christ ?
LE LANGAGE DE BALAAM
Ne croyez pas que ce mensonge répandu vous sauvera. Dire des mots
saints, pour agir mal ensuite, c’est se jeter tête baissée dans l’égarement de
Balaam.
Moi, je crois ce que l’apôtre Pierre dit dans sa deuxième épitre «
Après avoir quitté le droit chemin ; ils se sont égarés dans la voie
de Balaam ».
Qu’est-ce que faisait Balaam ? Balaam prophète du roi de Moab
Balak bénissait Israël avec des mots justes. Mais ce n’était qu’un manteau
saint cachant des mensonges, puisqu’ils poussaient les femmes Israelites à
l’adultère avec les Moabites, de l’autre côté. Pour Dieu, Balaam avait un
langage de démons.
Vous savez, la Bible évoque
très peu la langue en tant que dialecte du peuple.
La langue possède d’autres sens qui la rendent plus lumineuse ou
ténébreuse. L’apôtre Jacques n’hésite pas à dire que « la
langue c’est le monde de l’iniquité ».
Par conséquent, Notre Dieu sait très bien que la langue, ce petit
organe composé de 17 muscles que l’on a dans la bouche, sert à tuer. Elle sert trop
souvent à mentir plutôt qu’à prononcer la vérité.
Les Psaumes, c’est le livre de la Bible qui nous parle le plus de
la langue : 33 versets. La vérité émane de ses textes où la très grande
majorité des versets parle négativement de « la langue », et c’est (écoutez bien) de cette manière : « ils
ont sur la langue des paroles flatteuses…il y a sous sa langue de la
malice et de l’iniquité…la langue discourt avec arrogance…Nous
sommes puissants par notre langue…. Il Jette
l’opprobre et la calomnie avec sa langue…A ma langue s’attache des
paroles trompeuses…Tu aimes toutes les paroles de destruction,
langue trompeuse ! …la langue est un glaive tranchant…».
LES LANGUES DE LA FOI
Alors si l’on suit ce que pointe notre Dieu, eh bien plutôt
que d’être des experts en linguistiques, en étudiant les langues de la Bible
par exemple, en décortiquant chaque mot, chaque expression, nous devrions plutôt
devenir des experts des langues divines qui servent à nous éloigner du mal,
pour répandre la vérité, ou ôter les chaines de nos frères, ou encore à
témoigner en toute transparence.
Psaume 37 :30 : « la
bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice ».
Proverbes 12 :18 : »…la
langue des sages apporte la guérison ».
La véritable
sagesse n’est donc pas dans les mots que l’on prononce, mais avec quel cœur et
quelles intentions nous prononçons ces mots.
Les conséquences bénéfiques sont autant pour celui qui reçoit
ses mots, que pour celui qui les émet. Tous deux reçoivent leur guérison.
L’arroseur est lui-même arrosé (Proverbes 11 :25).
Alors la sagesse, c’est d’avoir le même langage.
Mais attention pas un langage répétitif,
appris par cœur. Il ne s’agit pas de répéter bêtement les mêmes doctrines ou de
se référer aux mêmes versets.
Paul le dit ainsi : « Je
vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir
tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à
être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. »(1 Corinthiens 1 :10).
Paul insiste sur une forme de langage commun
à tous disciples. Celui d’avoir des mots qui favorisent l’unité, l’union, la
bonne entente plutôt que d’en avoir d’autres qui favorisent la division.
Quel que soit la langue que nous utilisons,
les mots que nous prononçons doivent aller dans ce sens. Je dirais doivent
aller naturellement dans ce
sens.
Il n’y a pas besoin de penser à ce que l’on
va dire avant, mais simplement à préparer son cœur dans la prière.
Une autre remarque concerne le début du
verset où Paul dit : « Je
vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ». Paul n’emploie pas
le nom de Jésus-Christ comme une signature ou un sceau pour donner plus de
poids à ce qu’il dit, mais la subtilité est là : Jésus-Christ est nommé pour
l’associer au langage juste qu’ils ont et que nous avons. Nous parlons
en accord avec Jésus-Christ, le même langage que lui parle, et cela quel que
soit notre langue d’origine. Nous sommes tous unis alors dans un même
esprit.
Et lorsqu’il écrit être « unis
dans un même sentiment… » De quel sentiment parlait Paul ici ?
Un sentiment qui va avec le sens de notre langage, à savoir : un sentiment
de bien-être, de se savoir aimé, encouragé, exhorté en toute amitié ; un
sentiment d’inclusion, où chacun dans cette communion à l’impression de tenir
la main de l’autre, ou bien un sentiment saint par le fait de ressentir les
bienfaits du geste d’avoir donné ou d’avoir reçu avec une main généreuse.
Avec ce sentiment amical, nous devons tous ressentir un
sentiment de bonne conscience, le même sentiment que nous avons eu à notre baptême. La bonne conscience : C’est un sentiment
qui nous donne une pleine satisfaction d’avoir été aidé ou d’avoir aidé une
autre personne dans ses besoins. Ce sentiment alors est vrai parce que nous
ressentons un état d’irréprochabilité. Parce que nous avons agi avec amour et
justice.
Nous sommes très (très) loin alors de la communion
superficielle et oppressante que nous
avons connu autrefois ;
une communion où nous nous reprochions d’avoir mal agi. « Ah, mais
j’aurai du faire comme cela, je n’aurai pas dû lui parler sous la colère, dans
l’emportement, j’aurai dû être plus gentil, moins cassant, plus patient, moins
empressé, plus conciliant, moins distrait, plus à l’écoute, etc… ».
Alors, je pense que tous nous l’avons compris, le langage
dépasse de loin la langue de notre groupe social. Le langage donne le sens, le
ton juste, vrai, à notre relation.
Le langage de la foi ne s’apprend pas, il se reçoit comme
un cadeau divin ; et il se reçoit petit à petit. C’est notre persévérance
dans la fidélité à notre Dieu qui nous enseigne les mots ; Des mots qui,
rappelons-le émergent au milieu d’actes profonds, vécus par les élus.
Amen
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