dimanche 12 mai 2024

Y-a-t-il une LANGUE DE LA FOI ?

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Par Eric Ruiz

Nous avons vu dans le message précédent que la confusion entre langue et langage montre un mensonge au sujet de la Tour de Babel. Maintenant, bénir une personne, qui plus est dans la langue de la Bible, c’est-à-dire en hébreu, c’est peut-être un langage du diable.


Surprenant ? Oui, mais dans qu’elles circonstances ? C’est ce que je vais montrer avec ce message.

Mais tout d’abord, parlons de la langue.

 

LA LANGUE DES NATIONS

 

La langue est un enjeu planétaire aujourd’hui. Il se joue une bataille au niveau mondial : une bataille de pouvoir entre l’occident et l’orient. Ce duel pour la domination se concrétise  dans les 2 langues les plus parlées au monde que sont l’anglais et le chinois (le mandarin). L’occident est dominé par les américains et l’orient par la Chine. Ces deux grandes nations se font une guerre commerciale et économique sans répit pour être le premier mondial.

 

Or, on est en droit de se demander si cette domination linguistique est, elle aussi, ressentie à partir des écrits bibliques ?

 

La langue au sens linguistique, est un dialecte qui permet à un groupe social de communiquer entre eux, mais aussi d’être reconnu par les autres. Beaucoup de croyants ont des idées très arrêtées sur les langues. Avec cette fausse croyance que même dispersé, un peuple dominant serait sorti de la tour de Babel. Ils pensent qu’il y a eu une distribution des langues, comme une distribution des récompenses au moment où Dieu a décidé de la dispersion des peuples sur la terre.  Le peuple des élus aurait semble-t-il reçut une langue significative, plus proche de celle des anges.


Il y aurait donc des langues saintes et d’autres impures ou des dialectes plus propices à se rapprocher de Dieu. Ils ont placé souvent le grec, l’araméen, et surtout l’hébreu en haut de la pyramide, parce ces dialectes sont à l’origine du plus grand livre : LA BIBLE ;

Et parce que ces langues sont rattachées à un peuple, une culture sainte, la fameuse lignée d’Abraham.

 

Alors cette intrusion de plus en plus grande de la langue anglaise dans le français se remarque aussi dans l’intrusion de l’Hébreu dans le français pour certains chrétiens. Ils se saluent dans la langue de Moïse. Ils louent Dieu en hébreu, ou chantent des cantiques avec une dominante hébraïque.

 

Mais pour Dieu il n’existe aucune langue plus pure ou impure.

 

LE PARLER EN LANGUES (LES LANGUES INCONNUES)

 

Parlons justement du parler en langues, que bon nombre de chrétiens considèrent comme pur.

Ce don certes, nous le recevons de l’Esprit Saint. 2 sortes de dons existent (c’est ce qui a été manifesté à la pentecôte). Un don pour répandre l’évangile au-delà des frontières. C’est un don surnaturel (mon frère Benito, Congolais, le possède à l’évidence puisqu’il parle au moins 6 langues et traduit mes messages dans plusieurs langues sans avoir suivi des cours d’apprentissage. Il a une facilité déconcertante pour apprendre vite et bien. Lorsqu’il a été pour la première fois au Rwanda, voir des frères en Christ, les gens là-bas croyaient qu’il était Rwandais et non congolais puisqu’il parlait sans accent) ;


L’autre don,  c’est un don de communication avec Dieu dans un langage inconnu. Il sert à notre édification. Mais ces deux dons ne sont pas forcément purs. Ils peuvent aussi être souillés et devenir des langages de démons.


Le problème est qu’ils  peuvent devenir un subterfuge, c‘est-à-dire, un moyen habile et détourné pour se croire soi-même saint et inspiré, alors que l’on cache un cœur impur.

Il est à remarquer l’importance grandissante du don du parler en langues, ce don que personne ne comprend (ou parfois seulement quand une prophétie en langue est interprétée).

Mais l’importance se voit dans la place que cette langue occupe dans les cultes évangéliques ou dans les messes charismatiques.

On accorde à un langage incompréhensible le signe du baptême du Saint-Esprit. Pourquoi le fait de parler en langues inconnues confère-t-il à ceux qui ont reçu ce don, le sceau du Saint-Esprit ?


J’ai moi aussi reçu ce don, mais je sais que ce langage ne témoigne pas de ma consécration. Il ne purifie pas mon être, non plus. C’est simplement une aide à mon édification ou à celle d’autrui.  Encore faut-il que je reste à l’écoute et que j’obéisse aux paroles que je reçois par l’esprit.


D’ailleurs, il est très intéressant de constater cette dérive de la foi qui met en avant les mystères, les émotions, la sensation d’être plus fort. Parce qu’en parlant en langue en élevant la voix avec des mots qui sorts sans qu’on les contrôle, avec un débit de paroles démultiplié ou saccadé, les sensations sont décuplées. L’impression de grande ferveur, de grande ardeur, de grande combativité trompent complètement sur la réalité.

Par conséquent, la langue qui est pure se trouve ailleurs.

Ce qui est pur ou impur n’est ni un don des langues surnaturel, ni la langue de nos ancêtres, c’est le langage que nous employons.

 

LES LANGUES IMPURES

 

Par exemple : secourir une personne dans la détresse fait partie du langage de la foi quel que soit la nationalité et la langue employée. L’hébreu n’est pas supérieur à l’arabe par exemple.

Le roi de Perse Assuérus qui allait épouser la juive Esther avait bien compris qu’aucune langue ne devait s’imposer à la place les autres. Elles ne doivent pas être un instrument de domination. Dans le livre d’Esther, nous lisons:


 « qu’il (Assuérus) envoya des lettres à toutes les provinces du royaume, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue; elles portaient que tout homme devait être le maître dans sa maison, et qu'il parlerait la langue de son peuple. »


. Dès le premier chapitre du livre, à partir du verset 21, le ton de l’humilité est donné et surtout le cœur de ce roi Perse se présente comme juste et droit.


Alors où se trouve la langue impure ?


Maudire, juger, condamner, même bénir si c’est dans le but de mettre un lien, un joug sur les épaules de l’autre, c’est un langage satanique quel que soit la langue utilisée.

Avoir un langage double même en disant « Yeshoua Ha Mashiah » (Jésus le Messie en hébreu), c’est la pensée de satan qui est véhiculée.


Beaucoup se disputent en affirmant comme une révélation, que Yeshoua c’est mieux que Jésus, mieux que Issa ou Salvador, mais ces batailles linguistiques ne cachent-elles pas une arrogance spirituelle qui elle-même ne cache-t-elle pas une soif de gloire personnelle ?


Si nous voulons alors nous présenter comme plus instruits, nous devenons des imposteurs.


L’être humain aime sauver les apparences en prenant un habit de sainteté.

C’est pourquoi la religion n’est pas un mal en soi. Ce qui est mal, c’est de mentir et de cacher ses fautes en se couvrant d’un manteau de religion. Ce manteau est cousu alors avec une doublure de langues impures.

Si je parle hébreu et que je prononce plein de mots de bénédictions sous un manteau religieux, je ne fais que couvrir ma honte. Suis-je pour autant un bon témoin de Christ ?

 

LE LANGAGE DE BALAAM

 

Ne croyez pas que ce mensonge répandu vous sauvera. Dire des mots saints, pour agir mal ensuite, c’est se jeter tête baissée dans l’égarement de Balaam.

Moi, je crois ce que l’apôtre Pierre dit dans sa deuxième épitre « Après avoir quitté le droit chemin ; ils se sont égarés dans la voie de Balaam ».

Qu’est-ce que faisait Balaam ? Balaam prophète du roi de Moab Balak bénissait Israël avec des mots justes. Mais ce n’était qu’un manteau saint cachant des mensonges, puisqu’ils poussaient les femmes Israelites à l’adultère avec les Moabites, de l’autre côté. Pour Dieu, Balaam avait un langage de démons.

 

Vous savez, la Bible évoque très peu la langue en tant que dialecte du peuple.

 

La langue possède d’autres sens qui la rendent plus lumineuse ou ténébreuse. L’apôtre Jacques n’hésite pas à dire que « la langue c’est le monde de l’iniquité ».

 

Par conséquent, Notre Dieu sait très bien que la langue, ce petit organe composé de 17 muscles que l’on a dans la bouche, sert à tuer. Elle sert trop souvent à mentir plutôt qu’à prononcer la vérité.

Les Psaumes, c’est le livre de la Bible qui nous parle le plus de la langue : 33 versets. La vérité émane de ses textes où la très grande majorité des versets parle négativement de « la langue », et c’est  (écoutez bien) de cette manière : « ils ont sur la langue des paroles flatteusesil y a sous sa langue de la malice et de l’iniquitéla langue discourt avec arroganceNous sommes puissants par notre langue…. Il  Jette l’opprobre et la calomnie avec sa langueA ma langue s’attache des paroles trompeusesTu aimes toutes les paroles de destruction, langue trompeuse ! …la langue est un glaive tranchant…».

 

LES LANGUES DE LA FOI

 

Alors si l’on suit ce que pointe notre Dieu, eh bien plutôt que d’être des experts en linguistiques, en étudiant les langues de la Bible par exemple, en décortiquant chaque mot, chaque expression, nous devrions plutôt devenir des experts des langues divines qui servent à nous éloigner du mal, pour répandre la vérité, ou ôter les chaines de nos frères, ou encore à témoigner en toute transparence.

 

Psaume 37 :30 : «  la bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice ».

Proverbes 12 :18 : »…la langue des sages apporte la guérison ».

 

La véritable sagesse n’est donc pas dans les mots que l’on prononce, mais avec quel cœur et quelles intentions nous prononçons ces mots.


Les conséquences bénéfiques sont autant pour celui qui reçoit ses mots, que pour celui qui les émet. Tous deux reçoivent leur guérison. L’arroseur est lui-même arrosé (Proverbes 11 :25).


Alors la sagesse, c’est d’avoir le même langage.  


Mais attention pas un langage répétitif, appris par cœur. Il ne s’agit pas de répéter bêtement les mêmes doctrines ou de se référer aux mêmes versets.

Paul le dit ainsi : « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. »(1 Corinthiens 1 :10).


Paul insiste sur une forme de langage commun à tous disciples. Celui d’avoir des mots qui favorisent l’unité, l’union, la bonne entente plutôt que d’en avoir d’autres qui favorisent la division.

Quel que soit la langue que nous utilisons, les mots que nous prononçons doivent aller dans ce sens. Je dirais doivent aller naturellement dans ce sens.

Il n’y a pas besoin de penser à ce que l’on va dire avant, mais simplement à préparer son cœur dans la prière.


Une autre remarque concerne le début du verset où Paul dit : « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ». Paul n’emploie pas le nom de Jésus-Christ comme une signature ou un sceau pour donner plus de poids à ce qu’il dit, mais la subtilité est là : Jésus-Christ est nommé pour l’associer au langage juste qu’ils ont et que nous avons.  Nous parlons en accord avec Jésus-Christ, le même langage que lui parle, et cela quel que soit notre langue d’origine. Nous sommes tous unis alors dans un même esprit.


Et lorsqu’il écrit être « unis dans un même sentiment… » De quel sentiment parlait Paul ici ? Un sentiment qui va avec le sens de notre langage, à savoir : un sentiment de bien-être, de se savoir aimé, encouragé, exhorté en toute amitié ; un sentiment d’inclusion, où chacun dans cette communion à l’impression de tenir la main de l’autre, ou bien un sentiment saint par le fait de ressentir les bienfaits du geste d’avoir donné ou d’avoir reçu avec une main généreuse.


Avec ce sentiment amical, nous devons tous ressentir un sentiment de bonne conscience, le même sentiment que nous avons eu à notre baptême.  La bonne conscience : C’est un sentiment qui nous donne une pleine satisfaction d’avoir été aidé ou d’avoir aidé une autre personne dans ses besoins. Ce sentiment alors est vrai parce que nous ressentons un état d’irréprochabilité. Parce que nous avons agi avec amour et justice.


Nous sommes très (très) loin alors de la communion superficielle et oppressante  que nous avons connu autrefois ; une communion où nous nous reprochions d’avoir mal agi. «  Ah, mais j’aurai du faire comme cela, je n’aurai pas dû lui parler sous la colère, dans l’emportement, j’aurai dû être plus gentil, moins cassant, plus patient, moins empressé, plus conciliant, moins distrait, plus à l’écoute, etc… ».

 

Alors, je pense que tous nous l’avons compris, le langage dépasse de loin la langue de notre groupe social. Le langage donne le sens, le ton juste, vrai, à notre relation.

 

Le langage de la foi ne s’apprend pas, il se reçoit comme un cadeau divin ; et il se reçoit petit à petit. C’est notre persévérance dans la fidélité à notre Dieu qui nous enseigne les mots ; Des mots qui, rappelons-le émergent au milieu d’actes profonds, vécus par les élus.

Amen

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