dimanche 21 novembre 2021

LES DANGEREUSES DERIVES DE L’EXPIATION (2èmepartie)

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Par Eric Ruiz

 

-LE MENSONGE DE l’EXPIATION

La dérive des milieux chrétiens de nos jours est terrible. Cette dérive est comme l’air de ce monde : irrespirable parce que polluée par les mensonges.

Cette expression ancienne n’a jamais été autant d’actualité : « mentir comme un arracheur de dents ».

Un arracheur de dents mentait autrefois en disant à son patient qu’il ferait son acte sans souffrance, alors que l’anesthésie n’existait pas encore.

Eh bien, on ment de la même façon en affirmant qu’un croyant en Christ n’aura pas à souffrir de ses fautes, puisque son péché sera automatiquement purifié.

Il est exempt de tout sacrifice, Christ s’étant sacrifié à sa place. Christ est devenu l’anesthésie des croyants ; il souffre à notre place. Il prend notre péché sur lui.

Ce mensonge est d’autant plus crédible, qu’il est très proche de la vérité et en même temps si éloigné. Proche : parce que c’est vrai, le sacrifice du fils de Dieu nous purifie de nos fautes. Mais si éloigné, car il ne peut le faire sans que nous soyons passé par une repentance profonde et une expiation.

Le grand mensonge c’est de croire que Jésus-Christ est la victime expiatoire de tous les croyants, point.

Rajouter autre chose est vous devenez anathème pour eux.

Dieu est venu par Jésus-Christ porter et effacer TOUTES LEURS FAUTES.

Que pouvons-nous dire, nous à cela ? Rien, tout est dit.

Et, mon dernier message montrant les terribles épreuves d’expiation du roi David sont pour eux d’un autre temps. Ils diraient d’un autre testament.

À quelle justice divine croient-ils ?

À celle qui les arrange.

 

Ils pensent à tort, que le pauvre David, s’il était né après la crucifixion de Jésus-Christ n’aurait jamais connu la mort de ses enfants, ni connu leurs trahisons, ni le viol de ses concubines ou encore, l’opprobre d’abandonner Jérusalem aux mains de son fils traitre et criminel, Absalom et à tous les traitres Israelites qui l’on suivi.

La grâce aurait fait que son crime à peine confessé, Jésus l’aurait effacé.

Ne soyez pas troublé, c’est ce qu’une majorité de croyants évangéliques qui se prétendent descendants de la maison de David croient au plus profond d’eux-mêmes et c’est ce que j’ai cru pendant tant et tant d’années.

Ils croient que : dire leur crime à Dieu et s’en détourner, (mais en se justifiant), en font des justifiés qui sont alors absouts de leur faute.

D’ailleurs quand eux-mêmes ou un des leurs subit des troubles, comme des injustices, des maladies ou des divisions, ils crient aux démons, ils crient au diable.

Ils chassent les démons alors par la prière. Ils ordonnent aux mauvais esprits de ne plus s’attaquer aux enfants de Dieu, qu’ils sont.

Ils donnent même le nom du démon en se targuant d’avoir l’esprit de discernement.

Et ils demandent à celle ou à celui qui subissait tant d’outrage de croire à la puissance de leur prière.

Comme si cette prière, associée au nom de Jésus-Christ allait remplacer toute expiation, comme si elle allait se substituer à la justice de Dieu.

Ils ne vont pas payer leur faute, Dieu l’a fait pour eux !

 

-LE MAUVAIS DISCERNEMENT

 

Alors, ils trouveront certainement dans les Psaumes de David, ce qui leurs permettront de lutter contre ces démons.

Ils diront par exemple, comme le psaume 119 :39 : «  éloigne de moi l’opprobre que je redoute ! car tes jugements sont pleins de bonté,».

Ils ne prendront pas ce qui leur permettrait au contraire de manifester le cœur contrit qu’ils doivent avoir.

Comme le dit le psaume 51 :17

« 17Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: O Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.
18Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem! ».

 

-BONTE ET GRACE DE DIEU

 

Revendiquer la bonté de Dieu ou sacrifier l’essentiel ? Voilà le dilemme. On ne peut avoir les deux ensembles. Il faut l’un avant l’autre.

Face à l’ennemi, nous clamons la bonté de Dieu ;  c’est-à-dire, dès que nous nous sentons attaqués, le premier réflexe, la mauvaise réaction est celle du psaume 119 : 39, c’est de vouloir éloigner l’opprobre, vouloir chasser loin de nous l’oppresseur.

Le verset 39, avec ce nombre 39, montre que nous avons perdu la vue.  Nous avons vu ce qui nous attaque comme l’œuvre du mal et nous voulons à tout prix lutter contre cette attaque, en implorant la bonté de Dieu sur nous.

David, pensait, lui aussi, que Dieu, par sa bonté, lui aurait éloigné l’opprobre malgré ses crimes. Il avait perdu la vue. Dieu ne l’a pas fait.

La honte lui a collé à la peau, à David, pendant des décennies. Mais Dieu dans sa bonté lui a rendu justice… plus tard, après la fin de son expiation (qui correspond à la fin du deuil pour son fils Absalom).

Car, la réaction première devrait être toujours celle du Psaume 51 verset 17 : de prier pour avoir un cœur contrit.

Sans oublier le verset qui le suis, le 18, qui invoque la grâce de Dieu, comment ?  En « bâtissant les murs de Jérusalem » ; 

C’est assez explicite, non ?

Le but premier n’est pas d’éloigner l’ennemi loin de soi, mais de se protéger.

En bâtissant les murs, j’empêche l’ennemi de rentrer en moi. Je dresse des murailles, comment ?

Avec un cœur contrit. Le cœur brisé contrit, c’est (nous l’avons lu) la grâce qui est répandue sur Sion.

On en revient encore et toujours à l’humilité ; s’abaisser pour être élever, en n’ayant aucun désir pour sa vie propre ou comme Jésus le proclamait :

« Heureux les esprits simples, (les esprits brisés) car ils hériteront la terre ».

Il y a un héritage, une rétribution, une bénédiction associé à l’esprit brisé. Mais, c’est pour plus tard, c’est la bonté de Dieu qui s’exerce alors sur nous ; Nous qui avons persévéré dans le psaume 51.

Je résume : nous devons, ne pas chasser l’ennemi parce que nous avons peur de la honte et de l’opprobre qu’il pourrait nous causer, mais nous devons l’empêcher de nous détruire ;

Et comment ?

En priant que la grâce de Dieu répande sur nous un cœur bien disposé et brisé.

Car, avec ce cœur, je ne chasserai pas la honte, puisque je ne redouterai aucun opprobre, rien ne pourra me nuire, je marcherai sur toute la puissance de l’ennemi.

Satan ne brillera plus dans le ciel (dans notre ciel à nous, notre esprit), nous le verrons tomber au sol comme un éclair. Sa puissance sera alors anéantie envers nous.

Ce n’est donc pas la bonté de Dieu dont nous avons besoin en premier, mais de sa grâce et de sa justice.

La rétribution, elle, vient après.

Joseph, fils de Jacob déjà trahi par ses frères, fut trahit une nouvelle fois et emprisonné à tort dans les prisons d’Égypte, à cause de la femme de Potiphar qui l’accusa de viol, alors qu’il se refusait à elle.

Joseph a dépassé la honte, puisque son cœur était maintenu brisé par son état d’esclave et maintenant de prisonnier. Mais à un moment, voilà ce qui arriva :

« L'Éternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison…Et l'Éternel donnait de la réussite à ce qu'il faisait ».

Et de là on connait la suite de l’histoire. Joseph finira par sortir de prison pour être le bras droit de Pharaon.

Jésus, nous l’a montré aussi lors de son supplice sur la croix. Il n’a pas eu honte de mourir comme un malfaiteur, pourquoi ?

Parce qu’il était oint, parce qu’il était Christ : s’abaisser, l’a élevé.

Et pour nous :

Sans Christ, sans s’abaisser :point de grâce et de justice, résultat : nous ne bâtirons pas la muraille.

Nous nous battrons contre des ennemis trop forts pour nous, qui même une fois repoussés reviendront par d’autres côtés. Ils ne cesseront ne nous combattre, de nous envahir et de nous assaillir… et la bonté de Dieu ne pourra jamais s’exercer sur nous.

Vous voyez, on trouve que ce que l’on cherche.

Et la Bible ne fait pas exception. Elle permet à n’importe qui d’y trouver son réconfort et sa propre justice...mais à quel prix !

Beaucoup de grands dictateurs tyranniques, de conquérants qui ont marché vers Jérusalem, comme aussi, les grandes guerres de religion, se sont appuyées sur la Bible pour justifier leur génocide, leur massacre, leurs crimes. Ils étaient comme David, absolument convaincu que la bonté de Dieu justifierait leur faute.

Ils se rachetaient par des actes religieux ensuite. Ils se sont, dans la réalité, accaparés par la force, la grâce et la justice.

Donc, revenons au rachat :

Dieu, par Jésus-Christ rachète tous les hommes, bien-sûr ; il est le « Rédempteur » avec un grand R ; mais la condition est de rester dans Sion, dans cette terre brûlante, sur ce lieu élevé

Pourquoi ?

Parce que le psaume 51 :18, que nous avons lu précise que : Dieu répand par sa grâce ses bienfaits sur Sion. On reste sur cette montagne sainte parce qu’on y a fortifié ses murailles. Les autres, ceux qui ne l’auront pas fait, échapperont au rachat en se disqualifiant eux-mêmes par leur incrédulité.

En se soustrayant à sa grâce, ils ne verront pas la bonté de Dieu sur eux.

Pourquoi ?

Parce qu’ils mettent leur confiance dans leurs sacrifices et à cause de cela, ils se feront alors dépossédés de leur héritage.

 

-LE PLAISIR DANS NOS SACRIFICES

 

Dieu ne prend pas plaisir dans nos sacrifices ; dans aucun de nos sacrifices, car ils sont faits pour obtenir sa grâce. Mais nous ne méritons pas sa grâce. La seule façon de lui plaire, c’est de s’avancer vers lui avec un esprit brisé. Nous devons être brisés, « daka » en hébreu, en morceau. 

Nos désirs doivent être anéantis, éparpillés en morceau, pour réaliser notre petitesse et pour vivre son état de sacrifice à lui, celui de Christ.

Le sacrifice, c’est plus que des mots et des actes mêmes, il devient un état de l’âme.

C’est là, à ce moment-là, que nous sommes rachetés et que sa grâce se réalise. Le sacrifice s’inscrit alors dans notre âme.

C’est ce que tend à nous montrer aussi le verset 19 du psaume 51 « Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, à l'holocauste, et aux sacrifices qui se consument entièrement par le feu; alors on offrira des veaux sur ton autel. »

Les sacrifices faits de bon cœur arrivent…mais, après seulement le sacrifice du cœur brisé (verset 17) et  après le renforcement de nos murailles (verset 18).

Quels sont ces sacrifices consumés par le feu dont parle le psalmiste ?

Nos désirs, nos passions, nos envies, nos peurs aussi, tout ce qui nous rattache à la terre et non au ciel.

Ces sacrifices de justice viennent comme des actes d’amour plein de reconnaissances et non pas comme des actes obligatoires ou des actes démonstratifs dont le but est de montrer notre identité en Christ.

Nous n’avons pas à nous convaincre ou à convaincre les autres que nous sommes des croyants.

On prend plaisir aux sacrifices de justice, c’est tout.

Ces sacrifices de justices donnent une légitimité bien-sûr au sacrificateur que nous-sommes, mais (et c’est là, la nuance) sans que nous recherchons à le faire pour cela.

On ne recherche pas une légitimité on l’a… ou pas.

C’est comme un nourrisson : au départ, il ne parle pas pour communiquer. Il parle spontanément, parce que le langage est en lui et parce qu’il reconnait la voix de ses parents. Cela fait partie du processus génétique normal de son évolution mentale.

Eh bien pareillement, faire des sacrifices nous remplis de satisfaction parce que notre nouvelle créature le manifeste spontanément et parce que nous y avons reconnu la voix du Père, de notre Père céleste.

Et c’est de cette façon que notre témoignage sera éloquent : «  alors on offrira des veaux sur ton autel ».

D’autres animés du même cœur brisé se joindront à notre autel, pour sacrifier aussi par amour, ce qui les tient le plus à cœur sur cette terre.

Amen

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