dimanche 22 juin 2025

L’AVENTURE, UNE REALITE POUR LE CHRETIEN ?

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Par Éric Ruiz

 

L’AVENTURE

 

Proverbes 19 :21 «  Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de projets, Mais c'est le dessein de l'Éternel qui s'accomplit. ».


Le dessein de l’Eternel  si l’on se fie au sens littéral hébraïque, fait appel à une décision, mais bizarrement pas forcément une décision prise en solo mais à plusieurs. Comme s’il y avait un engagement de plusieurs forces pour un même projet. Dieu s’unit. C’est une union entre deux esprits pour une seule âme. Une union entre son esprit et le nôtre.

Alors peut-on ramener les desseins de Dieu à une aventure dont l’homme serait le principal sujet ?

D’abord, parler d’aventure et de vie chrétienne semble tellement absurde dans l’esprit des croyants en général. Pourquoi ?

Parce que la notion « d’aventure » est tellement reliée au divertissement, à ce qui est excitant, inconnu, propre à la jeunesse ; une jeunesse qui aime les expériences inhabituelles, présentant des risques, aller là où l’on n’est jamais allé. S’évader, partir sans but, sans argent, sans savoir de quoi sera fait le lendemain et se laisser guider par son instinct et par les rencontres du moment.

Toutes ces formes de projet sont propres à un âge qui aime casser avec la routine et qui aime le jeu comme dans une aventure amoureuse où on joue avec les sentiments des autres….

 

Alors ce comportement est forcément révolu pour le chrétien. Pour lui, la foi c’est du sérieux ; on ne joue pas avec ce genre de jeu. Peu de place à l’imprévu. Sa vie est ordonnée, et même les heures et les jours sont dictées par des routines. Ne jamais se lever et se coucher sans prier ou lire un verset de la Bible ; Ne jamais terminer sa semaine sans aller à l’église ; Les temps libres doivent être des moments où l’on se consacre à un projet commun de l’église comme un temps collectif où l’on part évangéliser, où encore un temps destiné à faire un pèlerinage ou que sais-je.

Une parenthèse pour dire que le pèlerinage n’a que de petits côtés aventureux. C’est un voyage organisé, dont les étapes sont sélectionnées à l’avance, avec des passages dans des lieux précis parce qu’ils revêtent une signification spirituelle ou religieuse et où on laisse toutefois une petite part à de nouvelles rencontres.

Mais rejeter l’aventure spirituelle c’est annuler la parole de Dieu au profit des traditions (Matthieu 15 :6).

Parce que loin de dénigrer tout ce que j’ai dit plus haut sur les routines, l’aventure va beaucoup plus loin ; elle nous plonge littéralement dans le lâcher prise et l’inconnu.

Or, le don de la foi nous permet des prouesses. Quelles prouesses peut-on faire en s’abandonnant à l’aventure ?  

L’aventure, je pense que ce mot, je l’ai très bien choisi parce qu’il va beaucoup plus loin que les préjugés qui s’y rattachent.

L’aventure : c’est l’expression même du Saint-Esprit. On ne sait où il va nous conduire et surtout, tout est imprévu et il y a une prise de risque réelle. Notre vie peut-être en danger.

L’aventure chrétienne c’est une confrontation avec trois choses : l’inattendu, le risque et la découverte.

Qui pourrait aimer ce genre d’aventure ? Dans les faits, peu de personne ; mais la foi nous fait vivre des évènements que notre vue n’a pas soupçonné et même que nous redoutions de vivre.

Les aventures reliées à notre foi nous sortes totalement de notre zone de confort. Nous allons repousser nos limites et remporter de grands défis physiques comme émotionnels.

 

MON AVENTURE HUMAINE & SPIRITUELLE

 

Cette aventure de la foi je l’ai connu. Depuis plus de trois mois maintenant, je vis, jour après jour dans ce contexte où rien ne s’inscrit dans la routine.

Cette aventure a débuté le dimanche 9 mars 2025 au matin. J’ai ressenti de manière continue des brûlures intenses à la poitrine. Ce fut le début de mon arrêt de travail. Mais aussi le début de longues phases d’inactions. D’abord des médecins urgentistes qui ont posé un mauvais diagnostic. Puis une série de rendez-vous médicaux et d’examen impossible à avoir rapidement. Il m’aura fallu attendre ce jour du 29 mars (donc 20 jours plus tard) pour que je puisse faire cet examen essentiel et pour que la vérité sur cette douleur émane. L’aventure aurait pu alors virer au cauchemar vu le diagnostic établi : Plusieurs artères coronaires du cœur bouchées, j’étais passé à deux doigts de l’infarctus. Ma vie ne tenait à pas grand-chose. Mais notre Dieu m’avait épargné et me préparait dans l’ombre à tout ce qui allait suivre. Sans que je le fasse exprès j’avais réservé sur Paris le soir du 29 un diner au restaurant « l’imprévu » (au 30 boulevard de Bonne nouvelle) avec ma femme et une de mes filles Nohémie (qui signifie ma grâce). A ce moment-là j’ai compris le signe de notre Seigneur qui m’annonçait une bonne nouvelle en associant l’imprévu avec sa grâce.

Cette aventure, je ne l’a vivait pas seule ; le dessein de Dieu prenait forme et mon union avec lui dans cette bataille était plus que palpable… mais cette aventure commençait à mettre sérieusement ma foi à l’épreuve. Quelle suite médicale allait se dessiner pour moi ? Une suite assez douce et rapide ou bien une lourde intervention chirurgicale ?

Mes désirs penchaient fortement pour la douceur et la rapidité. Cela m’était beaucoup plus tolérable. Je priais Dieu que la coupe de la lourde intervention s’éloigne de moi.

Alors les jours continuaient à passer, avec des rendez-vous toujours très difficiles à avoir.

Comme si les médecins faisaient exprès de faire traîner les choses, comme si Dieu surtout me disait que j’avais besoin de temps pour me préparer à la coupe que j’allais boire, c’est-à-dire à ce que j’allais connaitre et vivre.

25 jours plus tard, le 23 avril j’obtenais enfin et non sans mal le rendez-vous attendu. Je passais un examen médical décisif qui aurait pu déboucher sur cet acte assez doux qu’est la pose de stents (des petits ressorts dans les artères). Mais il n’en fut rien. Le cardiologue m’informa que le chantier était beaucoup trop important pour le faire ainsi et ce jour-là ; mais que j’aurai dans les jours qui suivent la décision de tout un staff médical.

Et là aussi s’en suivi une incroyable attente. Pourquoi les résultats du staff n’arrivaient pas ? Tout le monde se renvoyait la balle, personne n’était responsable ; les congés des uns, la grève des autres. Un mois passa, puis un jour une secrétaire médicale m’envoya le compte rendu qui ne laissa plus de place au doute : La grosse intervention chirurgicale était absolument nécessaire.

C’était en tous les cas le bon moment parce que j’avais été préparé à recevoir cette nouvelle. L’esprit de Dieu s’est lié à mon esprit pour faire grandir ma foi.

Je savais que j’allais passer par un chemin que je redoutais il y a pas si longtemps, mais qui ne me faisait plus trembler maintenant.

Or, je n’en avais pas encore fini avec l’aventure et ses péripéties inattendues, ces changements de dernières minutes, ces rebondissements imprévus.  Mon intervention fut repoussé d’une semaine, puis chose incroyable la compagnie de taxi me court-circuita dans son agenda, et enfin le chirurgien, désolé de cet exceptionnel empêchement ne put m’opérer le jour même et repoussa au lendemain l’intervention, pour finir par m’opérer le 6 juin.

Après le 6 juin je fus soigné à l’hôpital pendant 11 jours pour ce triple pontage coronarien.

 

Mais chaque jour qui passait ne me troublait pas. Je savais que j’étais encore et toujours confronté à cette aventure humaine et spirituelle avec son lot d’inattendu, de risque et de découverte.

La découverte fut pour moi importante. D’abord un service médical fait d’anges accourant au moindre besoin et s’occupant de moi 24h/24, comme si j’étais un être exceptionnel. J’ai été touché par un grand nombre d’actes et de mots bienveillants, remplis de douceur et de délicatesse. D’une autre manière, j’ai pu aussi partager l’Evangile de manière inattendue avec un chauffeur de taxi musulman, ou avec un prêtre aumônier qui en croisant mon regard dans le couloir de l’hôpital demanda à me voir et qui après notre entretien me remercia chaleureusement pour mon enseignement et pour le soutien spirituel que je lui avais apporté; J’ai pu soutenir plusieurs témoins de Jehova, dans leur affliction. J’ai pu passer du temps avec un frère catholique martiniquais, qui avait été opéré plusieurs fois et qui était sorti miraculeusement du coma après une opération du cœur catastrophique.

 

L’AVENTURE DIVINE, FORCEMENT UN BON DESSEIN

 

L’aventure spirituelle n’est pas forcément un voyage sac à dos à l’autre bout du monde, comme on se le représente habituellement. C’est un voyage de foi accompagné par le Saint-Esprit. C’est notre père céleste qui décide de la forme de l’inattendu, qui connait la gravité des risques et qui ne nous met pas forcément dans une situation facile. C’est même une épreuve terrible si nous la vivons seule, sans notre Seigneur Jésus-Christ, ou sans l’aide de frères et sœurs qui s’unissent dans la prière. C’est le Saint-Esprit qui nous conduit dans cette aventure et qui nous prépare étape après étape à franchir chaque difficulté.

La montagne qui nous paraissait si haute au départ….à la fin, elle n’a pas été si difficile à gravir. Elle ne nous a pas effrayés ! Mais au contraire nous y avons pris même du plaisir.

Avec Christ, c’est la belle aventure en fin de compte. Une épopée médicale qui aurait pu être vécue comme un calvaire et qui est vécu comme une somme de belles histoires à raconter.

La jeune infirmière qui me préparait à l’intervention me proposa un relaxant que l’on injecte dans les veines pour réduire l’anxiété avant d’entrer au bloc chirurgical. C’est avec une grande paix que je lui ai dit que ma foi me suffisait, quel meilleur relaxant que notre foi en Jésus-Christ !

L’aventure divine sert à faire grandir notre foi, soyons-en persuadé. C’est pourquoi la prière des saints à ce moment-là devrait être orientée beaucoup plus sur la foi que sur la guérison. « Père que la foi de notre frère puisse être augmenté durant cette épreuve. »

 

Prier ainsi, c’est s’associer avec le travail que fait le Saint-Esprit dans l’épreuve du croyant. Dans ce but : que « tout concoure au bien de celle ou celui qui aime Dieu et qui est appelé selon son dessein » (Romains 8 :28).

Dieu nous appelle chacun et chacune à son projet. Il veut nous faire vivre des aventures hors du commun.  Il souhaite nous montrer que le danger bien réel, bien apparent, est là, pas pour nous faire périr mais pour notre bien, pour notre foi. Nous sommes alors comme l’apôtre Pierre, l’a été, confronté à une forte tempête, en même temps qu’il voulait marcher sur l’eau … Va-t-il sombrer, va-t-il finir par se noyer ?

Lisons Matthieu 14 « 29Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? 32Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. ».

Cette aventure que l’apôtre Pierre a vécue avec Jésus, tout disciple est amené à le vivre durant sa vie. Mais savoir comment chacun va vivre ces aventures, cela ne nous ait pas donné. Le Père sait ce que nous allons vivre et connait le moment idéal pour chacun. Chacun aura son ou ses moments pour marcher sur l’eau avec Jésus Christ.

Je ne prends pas mon aventure comme l’exemple parfait, à suivre.  Je n’ai pas cette prétention. Mais, c’est l’aventure que Dieu a choisi pour moi.  En voyant l’état aggravée de ma santé et poindre une opération lourde que je devrais peut-être réaliser, j’ai vu le vent se renforcer, les vagues devenir très hautes et mes jambes s’enfoncer dans l’eau. Mais je n’ai pas eu à crier Seigneur sauve-moi, pourquoi ?

Parce que Dieu m’a laissé du temps pour que ma foi grandisse et qu’aucun doute ne me fasse sombrer. Alors ce que j’ai compris de cette épreuve, je veux que cela serve à tout disciple, afin qu’il ne perde pas son temps à se battre avec les éléments naturels mais à accepter ses desseins comme venant de Dieu pour son plus grand bien et pour son édification, pour qu’il soit parfait comme son Père céleste est parfait….sachant que cette aventure se fera à plusieurs. Le Père unit avec ses fils.

Amen

dimanche 8 juin 2025

POURQUOI L’ASCENSION DE CHRIST N’EST PAS UNE CELEBRATION

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Par Éric Ruiz

 

L’ASCENCION : Le CIEL ou LA TERRE ?


Troublant comme titre n’est-ce pas ?  Moi-même je me suis étonné à parler de l’ascension une fois la fête passée.  Pourquoi maintenant ? Pourquoi parler de l’ascension au moment où les chrétiens vont fêter la pentecôte ? Est-ce trop tard ? Ou est-ce au contraire un moment qui a du sens ? Car Dieu à ses raisons que la raison ne connait pas.

Je sais que cela va sans doute choquer parce que je touche à une pierre angulaire de la religion chrétienne. Attention, je tiens tout de suite à être clair. L’ascension de Christ au ciel est glorieuse. Il est maintenant assis à la droite du Père. Ce qui montre son autorité et son égal avec lui. Je suis loin de sous-estimer ce fait et encore plus, loin de vouloir le rabaisser. Car Jésus-Christ est vraiment parti nous préparer une place pour que là où il est nous y soyons aussi. Et si nous sommes là à la première résurrection il nous prendra avec lui. Alors, tout ce qu’il a fait n’est pas à minimiser ou à sublimer mais à prendre selon ce que l’esprit nous enseigne.

Mais je tiens à mettre les priorités là où elles doivent être.  Oui ce qui se passe au ciel concerne aussi l’homme terrestre, mais peut-il changer les choses célestes ? Il est concerné certes par le ciel, sans qu’il puisse en aucune façon interférer sur lui. Le ciel, notre Père s’en occupe et ne nous demande aucune action. Pas de prière, pas de louanges, pas de relations autres qu’avec lui (lui et son fils unique puisqu’ils ne font qu’un).

Il est tellement facile de tomber dans l’occultisme. Par nature le genre humain est idolâtre. Il est très attiré par les choses célestes. La divination et toutes ces pratiques divinatoires ont toujours autant attirée le commun des mortels. Pouvoir communiquer avec les défunts a toujours été très tentant et toujours pour les mêmes causes : connaître les intentions de Dieu à notre égard ou pour nous rassurer sur notre devenir.

 

 UNE FETE PAIENNE ?

 Juste quelques mots sur la fête. Si on regarde les fêtes instituées par L’Eternel Dieu à partir de Moise, leur point de départ commence par une tristesse transformée en joie, par une désolation changée en jour de fête. C’est un moment particulier qui célèbre les victoires acquises avec l’aide de Dieu. La fête de la Paque (Pessah) par exemple pour les Hébreux (la plus importante), célèbre le libérateur, le Dieu sauveur qui est venu délivrer un peuple de l’esclavage et de l’oppression Egyptienne. On célèbre le bras puissant de Dieu comme sa grande miséricorde envers son peuple.

Alors ces victoires nécessitent une attitude de cœur qui va avec. Et comme le souligne la fête de Pourim, une purification est indispensable. S’il n’y a pas une volonté de confesser ses fautes et de s’en détourner, la fête perd tout son intérêt pour Dieu. La célébration véritable c’est toujours une occasion de se remettre en ordre devant Dieu. Elohim hait ce genre de fête où le croyant vient le louer en vêtement sale.

Alors pour en venir à la fête de l’ascension. Où se trouve la victoire de l’homme acquise avec l’aide de Dieu ? Cette victoire concerne le fils de Dieu, certes et lui-seul. (je détaillerai cette partie par la suite) Et fêter une victoire sans la complicité avec l’humain cela ressemble tellement à celles que font les païens.

La célébration de l’Eternel n’a pas le sens d’un combat céleste entre Dieu et des anges. Nous ne sommes pas au milieu de la mythologie païenne où les dieux grecs ne cessent de se combattre entre eux. Athéna (déesse de la sagesse) qui blesse Arès (Dieu de la guerre) ou Héra (Reine des dieux) qui affronte Atémis (déesse de la chasse).

La célébration de l’Eternel célèbre bien un combat, mais un combat ici sur terre et surtout par une lutte faite à l’intérieur de soi, qui préfigure le temple de Dieu. Pessah qui signifie passer de l’autre bord, montre plus une conversion spirituelle qu’une victoire sur un peuple ennemi. C’est la fête d’un sacrifice bien terrestre, bien charnel qui uni Dieu à l’homme.

 

LA REPONSE DE JESUS A L’ASCENSION

 

Alors si on revient à l’ascension, à cette réalité glorieuse, elle ne peut être une fête pour l’homme de foi parce que l’homme ne peut monter tel qu’il est dans le ciel. Sa condition est impure. Sa chute le maintien au sol, sur le sol terrestre. Sa condition oblige le croyant à s’abaisser, plutôt qu’à s’élever. Jésus-Christ monte seul nous préparer une place que nous ne pouvons connaitre. Et le fait de célébrer une ascension serait comme demander à Dieu ce que deux disciples, Jacques et Jean lui ont déjà demandé dans Matthieu 10 :37-40

«Jésus leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? 37Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire. 38Jésus leur répondit: Vous ne savez ce que vous demandez.(tout comme vous ne savez-pas ce que vous voulez célébrer) Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? 39Nous le pouvons, dirent-ils. Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé; 40mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. ».

Jésus en répondant de la sorte, en leur disant que cela ne dépendait pas de lui, voulait sans doute leur indiquer que leur question ne va pas les aider parce que ce qu’il demande n’est pas la bonne question.

Quelle était alors la bonne question à poser ? «  Comment faire pour être assis à ta droite ou ta gauche ? ou encore Comment feras-tu pour que nous continuions à vivre sans toi, sans Christ à nos côtés, parce que quand tu partiras, nous serons orphelins? Devons-nous attendre un autre que toi ou ton retour ? »

Jésus  répondit à cette question après que Philippe lui ait demandé « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Jean 14 :8  et Jésus lui répondit «  Celui qui m'a vu a vu le Père; et vous si vous m’aimez garder mes commandements car ils viennent du PèreEt moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous…Et le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

Dieu est très pragmatique et notre foi elle aussi doit-l’être. La fête doit nous aider à nous rappeler ce qui est essentiel à être puis à faire. Tout d’abord nous rappeler l’alliance que Dieu a conclue avec nous. Demeurer en lui, lui être fidèle c’est l’honorer.

La fête comme toute célébration concerne avant tout l’alliance que Dieu établit avec sa création. Le louer seul c’est bien, mais l’Eternel n’a jamais demandé à Moïse de le fêter lui seul. Les païens eux le font. Ils fêtent leurs dieux. Ils fêtent leur ascension. Ils fêtent les combats qu’il gagne sur les autres dieux.

Or, le Dieu de la Bible fait que chaque fête que nous faisons sert à évaluer notre foi pour savoir si notre alliance est toujours véritable. Si elle ne l’est plus, alors nous préparer en confessant nos fautes et en convertissant nos cœurs.

 

Alors POURQUOI JESUS A-T-IL ETE ELEVE AU CIEL DEVANT SES APOTRES ?

 

Pour que les anges puissent aussi révéler la vérité : « Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, 11et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? »(Actes 1 :9-11)

Avez-vous vu la comparaison avec ce que Jésus disait juste avant à ses disciples ? « 8 vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous…et vous serez mes témoins… jusqu'aux extrémités de la terre. ». Les païens ont sans cesse les yeux rivés vers le ciel. Est-ce ce que Jésus voulait pour ses disciples ? Rappelez-vous le message sur la sagesse qui vient de la comparaison. Ici Jésus compare leur étonnement à fixer le ciel… avec la puissance qu’ils recevront pour être ses témoins.  La comparaison est claire pour celui qui sanctifie la sagesse divine. La puissance de Dieu pour ses apôtres n’est pas dans l’admiration d’une élévation céleste mais dans la puissance du Saint-Esprit que recevront les apôtres pour leur mission terrestre.(même les deux anges sont sur terre vêtu de blanc, ils ne sont pas en l’air. Encore un signe de l’importance de notre mission terrestre)

 

LA FETE  DE l’ALLIANCE AVEC LE SAINT-ESPRIT

 

Par conséquent, chaque fête nous ramène aux noces de l’agneau, à notre élection, à la gloire que nous partageons avec lui, à l’alliance faite avec notre Dieu. Cette alliance a été concrétisée dans les cieux comme sur la terre en premier par notre baptême mais aussi et surtout lorsque le Saint-Esprit est descendu sur nous.

Alors certes l’ascension du fils de Dieu est importante. Mais dans l’immédiat, ce qui est descendu du ciel l’est beaucoup plus pour nous (le 5ème tonnerre). Si nous n’avons pas le Saint-Esprit qui est descendu sur nous, tout ce que nous vivons ne sert à rien. Sans Christ en nous personne ne peut être sauvé. Ce qui se passe dans les cieux peut-être beau et glorieux mais si le Saint-Esprit est un rêve, c’est que Christ n’est pas ressuscité et « si christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux des hommes et notre foi est vaine ».

 

CELEBRER L’ASCENSION et ses conséquences

 

 Dieu a ses combats qu’il mène avec ses anges dans le ciel ; Mais nos combats à nous sont tous sur terre. Et la preuve c’est que nos prières ferventes concernent ce qui touche nos corps de près. Même nos rêves proviennent de ce que nous vivons ici-bas. Nous sommes comme attachés à cette terre comme un « glébeux » l’est. Ce glébeux c’est le nom d’Adam premier homme, nommé ainsi par André Chouraqui dans sa traduction biblique.

Alors ceux qui célèbrent les anges dans les cieux se trompent. Ils se sont égarés sur un mauvais chemin. A trop spiritualiser les choses d’en haut, à trop idolâtrer les étoiles, à trop mettre de l’importance à ce qui monte dans le ciel, ils ne font que de prouver leur peur et leur fuite face aux combats d’ici-bas. Et donc ils ne célèbrent plus la mise à mort de leurs corps dans la fête. C’est pourquoi tant de fêtes chrétiennes ne sont que des fêtes païennes dans les faits.

 S’inquiéter si nous serons à la droite ou à la gauche de Dieu sous-entend d’autres envies comme savoir si notre place dans le ciel est déjà définie avant que nous ayons été fidèles et persévérant dans la foi. C’est une manière de vouloir lire dans le ciel notre destinée. C’est une porte ouverte vers la divination. Et Jésus n’a laissé entrevoir aucune possibilité à Jacques et à Jean lorsqu’ils lui ont posé cette question. La réponse de Jésus a été très clair malgré les apparences «  , cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. »( Matthieu 10 :40)

 

CELEBRER L’ASCENSION POUSSE A CELEBRER LES MORTS

 

Je crois que célébrer l’Ascension de Christ  et surtout en être très attaché, prouve une chose : que nous avons ouvert des portes interdites au ciel. La séduction de la divination a exercé son pouvoir. La tentation en fait succomber plus d’un. Il n’est pas rare de s’apercevoir pour ceux qui ont ouverts ces portes qu’ils se mettent aussi à ouvrir celles des morts. Certains chrétiens prient ou évoquent les morts, d’autres se noient dans de terribles recherches généalogiques pour prouver une quelconque lignée sainte, d’autres se font baptiser pour eux, et d’autres encore se réunissent aux nouvelles lunes pour bloquer le mal qui se fait au ciel, afin d’éviter qu’il se propage sur terre. Mais ces mêmes personnes pourquoi ne s’occupent-elles pas des vivants, de ces âmes qui vivent sur terre autour d’elles? Parce que bien souvent avoir les yeux vers le haut nous fait oublier ceux qui sont en bas. Que ces frères et sœurs commencent par libérer les captifs qu’ils ont eux-mêmes enchaînés… avant de vouloir libérer le ciel de la mort.

 

LA PRIERE DU « NOTRE PERE »

 

Alors, je finirais par la prière du Notre Père, celle que Jésus-Christ nous a donné en exemple et que nous trouvons dans les Evangiles, et cette prière n’est pas « Père que ton nom soit sanctifié au ciel mais qu’il soit sanctifié sur cette terre et si possible par nos paroles et nos actes. Notre prière n’est pas non plus que ton règne vienne au ciel, puisqu’il y règne déjà, mais qu’il règne ici-bas et si possible à l’intérieur de chacun de nous par le Saint-Esprit.

Que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Cela traduit très bien les priorités, nos priorités celle de notre alliance avec notre Seigneur Jésus-Christ.

Esaie 66 « Ainsi parle l'Eternel: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? 2Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l'existence, dit l'Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole. » Alors, regardons là ou Dieu regarde, portons nos regards sur l’essentiel et laissons le ciel à celui qui y règne. Pour avoir une part avec lui, nous devons porter nos regards sur ceux qui souffrent et qui craignent Dieu.

Amen

dimanche 1 juin 2025

SANCTIFIEZ LE NOM DE DIEU… PAR LA SAGESSE

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Par Éric Ruiz

 

LA COMPARAISON

Dieu aime nous faire comprendre la vérité par la comparaison. Nombre de fois où Jésus commence sa phrase par « le royaume des cieux est semblable à… ».


Les paraboles sont de façon systématique l’occasion à la comparaison. Nous venons de le voir aussi la semaine dernière avec la comparaison des païens avec les disciples. « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, ». Nous l’avons vu aussi avec les religieux. » Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, ».

La prière du notre Père montre le but de cette comparaison. « Que ton nom soit sanctifié ». Dieu sanctifie son nom par la comparaison. Sanctifier c’est un verbe d’action qui consiste à amener à la pureté, en mettant à part, en séparant, en dissociant ou encore en plaçant ce qui est saint dans un lieu différent de ce qui est profane.

Eh bien pour la sagesse, Dieu utilise la même stratégie qu’avec le royaume terrestre et le royaume des cieux, comme avec les païens ou avec les hypocrites, il sanctifie ce qui lui  ressemble, en écartant ce qui ne lui ressemble pas.  Par exemple : les païens s’inquiètent de ce que sera leur lendemain, alors Dieu sanctifie l’absence d’inquiétude de ses enfants obéissants. Des religieux montrent leur hypocrisie, alors nous sanctifions le nom de Dieu en étant sans masque, transparent par nos paroles et par nos actes. La sagesse c’est la puissance de Dieu. Et nous savons que l’ennemi s’est attaqué à cette puissance, en imposant une fausse sagesse. Une sagesse qui ne cesse de vouloir cacher ce qu’elle est. Alors, pour expliquer la sagesse qui vient d’en haut, Dieu nous montre celle d’en bas : la sagesse du peuple, plus généralement celle que tout être humain cherche par sa nature au travers de ce qu’il est.

 Maintenant pour la sagesse, c’est à travers le Saint-Esprit que Jésus va nous donner cette comparaison. A travers le Saint-Esprit qui anime Jacques, le disciple. Dans son épitre au 3ème chapitre, Jacques pose la question à ses frères qui se livrent à une convoitise pour prendre la place d’enseignant, (comme si enseigner serait le graal de la sainteté). Et Jacques exhorte chacun à veiller sur sa langue, à la contrôler ; Jacques pose la question suivante: « Lequel d'entre vous est sage et intelligent? « qu’il le montre par sa bonne conduite, avec « la douceur de la sagesse ». Et il enchaine sur la comparaison : « La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, (Et là il montre l’autre facette de la sagesse) exempte de duplicité, d'hypocrisie. » (Jacques 3 :17).

 

LA SAGESSE HUMAINE : LA PARTIALITE

 

Sans qu’il ait besoin de le formuler directement, la sagesse humaine apparait clairement dans ce verset 17: N’est-ce pas celle qui est pleine de duplicité et d’hypocrisie ? La traduction Louis Segond , elle s’arrête sur un synonyme d’hypocrisie, la duplicité (le caractère de ce qui est double, qui joue double jeu).

Or d’autres versions comme celle de Darby, Ostervald, Semeur, la Liturgique ou encore la dernière version Segond révisée  préfèrent le mot « partialité » à celui de duplicité. Un mot très différent qui est plus proche du grec littéral.

La sagesse humaine est pleine de partialité et de dissimulation.

La partialité : c’est d’emblée favoriser un camp plutôt que l’autre. Et c’est favoriser ce camp par intérêt. Ce type de choix qui inclus le favoritisme est injuste, parce qu’il sert un intérêt.

Cette sagesse-là saute aux yeux à notre époque où les politiques, les élites, les savants, les décideurs servent un double intérêt et …justement parce qu’il existe un conflit d’intérêt, la vérité est bafouée.

Pourtant en ce qui concerne la foi, j’entends beaucoup de chrétiens proclamer leur impartialité. Dieu les as rendu justes et objectifs. Ils sont équitables dans leur jugement, ils ne tolèrent aucune discrimination. Ils ne portent personne en aversion. Sont-ils aussi saints qu’ils le prétendent ? Car nous l’avons vu avec Tartuffe ou les païens, beaucoup trop abusent de leur statut de croyants pour opprimer ou combien font de différences dans la pratique entre païens et eux-mêmes, et aussi entre chrétiens et chrétiens ?

LA SAGESSE HUMAINE : LA GUERRE

Alors en voyant tout ce que possède la sagesse divine ; nous savons par opposition ce que la sagesse humaine n’est pas.

Première chose : la sagesse d’en haut est pacifique. La sagesse humaine n’est pas pacifique, elle est guerrière.

Et Jacques met en garde aussitôt ses frères qui souhaitent enseigner : « si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute,…ne mentez pas contre la vérité » Jacques 3 :14 

Certes nous avons combien d’exemples d’élites ou de prédicateurs de la foi, qui ne cessent de parler de paix. Ils ont ce mot collé à leur bouche comme un slogan. Et ils en parlent si bien, avec une éloquence qui trouble et qui séduit. Mais leurs mots sont-ils forcément exempts de partialité et d’hypocrisie ?

C’est la guerre, par un esprit de dispute que beaucoup cachent dans leur cœur. Ils gardent un zèle amer, c’est-à-dire qu’ils gardent un enthousiasme, un dévouement pour les autres avec en toile de fond, des regrets, de l’amertume, des échecs mal digérés, de l’ingratitude, une absence de pardon.

Jacques le dit de la sorte. « D'où viennent vos luttes, et d'où viennent vos querelles? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres? 2Vous convoitez, et vous ne possédez pas. ».

La frustration est à la base de cette guerre. Et cette guerre est d’autant plus perceptible que les mots choisis dans le verset de Jacques sont loin d’aller avec un esprit de dispute puisqu’il évoque un esprit de douceur « modéré, conciliant, miséricordieux ».

La sagesse d’en haut est pure. Ce qui signifie que celle de l’homme, parce qu’elle est impure, ne peut supporter très longtemps la modération comme la conciliance.

D’ailleurs la conciliance c’est quoi ?

C’est rechercher un accord, c’est trouver un moyen pour se rapprocher de l’autre, trouver un terrain d’entente. C’est même chercher à rendre compatible des choses, des âmes qui semblent complètement contraires ou opposées. Par exemple concilier un membre de sa famille absolument réfractaire à Dieu avec soi et sa foi. Une relation qui parait impossible …et pourtant Dieu nous incite à agir avec sa sagesse, en trouvant des terrains d’entente avec les païens.

Eh bien cette attitude échappe complètement à la sagesse humaine qui plutôt que concilier cherche à imposer, à persuader, à faire changer d’avis et à se séparer de l’autre si l’accord ne va pas dans son sens.

L’homme qui a la connaissance cherche à convaincre ou à nier l’opposant. Il se bat pour ses idées. Il monte au créneau face aux contredisants.  C’est le cavalier du 1er sceau de l’Apocalypse. Il monte un cheval blanc avec un arc pour aller vaincre et pour gagner. Il cherche à remporter une victoire grâce à sa connaissance supérieure.  Ce cavalier rassemble des partisans. Ceux-là se battront à leur tour pour gagner.

Les choses pourraient s’arrêter là et le mal stopper sa progression. Mais la sagesse humaine possède d’autres cavaliers. Et des combattants plus cruels que le premier. Le cavalier qui succède au cheval blanc possède un cheval rouge. Il a le pouvoir d’enlever la paix sur la terre. Puis vient le cavalier noir qui ivre de sa connaissance change les termes de la Parole divine pour que son salut et le salut de ceux qui galopent à ses côtés leur coute moins cher ; Et pour finir apparait le cavalier verdâtre semant la mort avec lui.

 Or, Changement de décor, la sagesse d’en haut ne montre plus de cheval, plus de course effrénée à la gloire ; mais elle montre un ânon marchant au pas et qui porte sur son dos un homme humble et paisible. Cet homme rentre dans la ville pour aller aimer, soutenir, concilier à travers la douceur de ses propos et de ses actes. Jésus entrant dans Jérusalem est assis sur le petit d’une ânesse avec ses intentions là. Sa sagesse n’a rien à conquérir. Pas de couronne d’or à avoir sur la tête. Pas de quoi attirer les regards, ni à engendrer des bouleversements et des révolutions. Et pourtant c’est ainsi que les plus grands changements intérieurs se font : dans l’humilité et la douceur.


LE DON DE LA SAGESSE


 Mais comme le souligne Jacques « La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère?....De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce » (Jacques 3 :11-12). La comparaison entre ces deux eaux (douce et amère) ne montre-t-elle pas une sanctification déjà faite ? Alors à quoi peut bien servir cette comparaison entre la sagesse d’en haut et celle d’en bas, sachant que celle d’en haut n’est pas une compétence à acquérir, mais un don qui vient du ciel. Soit on l’a… soit on en est dépourvu.

Chercher par ses propres force à faire jaillir de sa bouche une eau douce en étant impartial, miséricordieux, modéré, pacifique, ou encore conciliant…ça va un temps. Le tartuffe ne peut que tricher un temps… Car l’eau sera de toute façon une eau amère même en imitant à la perfection l’eau douce. Seul Dieu change notre source. C’est lui le donateur.

 

LE VOLEUR DE SAGESSE

 

Oui, comme le don de la grâce, Dieu nous donne sa sagesse au départ, mais comme tout ce qu’il nous donne, si on ne veille pas, l’ennemi vient voler ce que l’on avait et on se retrouve avec ses anciens principes et sa morale chrétienne de plus en plus dure, de plus en plus légaliste pour cacher sa culpabilité.

Si nous avions tout s’en risque de perte, alors veiller  et prier ne serviraient à rien. Or, le diable est venu pour nous reprendre ce que Dieu nous a légué.

Et revenons à la comparaison du départ, mais ici en comparant le voleur au bon berger divin.

« Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » (Jean 10 :10)

Si nous gardons notre foi comme un berger scrupuleux et aimant qui veille sur son troupeau ou comme une sentinelle, ce soldat qui fait le guet et qui veille sur son domaine du haut de ses remparts, rien ne peut nous nuire.

Juda Iscariote n’a pas voulu veiller.  Ses sentiments humains ont pris le dessus. Le diable lui a volé sa sagesse. « vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. 3Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions ». (Jacques 4 :2-3)

Les propos de Jacques dans son épitre montent d’un ton au 4ème chapitre. Il ne parle plus de bouche à brider,  ni d’une source d’eau différente mais il hausse la voix « adultères que vous êtres ! », Il parle alors d’un esprit meurtrier qui cherchent à se satisfaire charnellement par tous les moyens. Il a en face de lui des frères qui n’ont plus la sagesse d’en haut. Ils se sont livrés malgré eux au diable. Jacques leur dit d’ailleurs « Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. » et son exhortation prend elle aussi un ton beaucoup plus grave et urgent : « Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. 9Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes… Humiliez-vous devant le Seigneur, ».

Perdre la puissance de Dieu se traduit par une soumission au diable. Et qui sait vers quelle destinée meurtrière cette folie peut nous entrainer. Il y a 4 cavaliers et 4 montures de plus en plus meurtrières qui se succèdent dans le sixième chapitre de l’Apocalypse.

Une fois que la source d’eau douce s’est tarie, c’est la source d’eau amère qui reprend vit. Et Dieu ne redonnera pas deux fois une nouvelle source d’eau douce.

 

CONCLUSION

 

Alors pour garder la sagesse donnée par grâce, cette source d’eau douce ; pour faire en sorte qu’elle ne se tarit pas, usons de zèle, mais d’un zèle ardent comparé au zèle amer. Notre Dieu a préparé une place au ciel pour celle ou celui qui est l’exception. Et l’exception rime avec la persévérance à rejeter toute partialité et hypocrisie. N’arrêtons pas de prier et de veiller et ne cessons pas les comparaisons. Comparons notre sagesse avec celle qui vient d’en haut pour savoir si elle vient toujours du créateur; Comparons notre royaume au royaume de Dieu pour savoir si nous sommes toujours un serviteur bon et fidèle… Enfin, comparons pour garder les yeux ouverts sur ce que nous sommes et pour sanctifier le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Et pouvoir prier : Que ton nom est sanctifié. Et que ton règne s’établisse.

Amen

dimanche 25 mai 2025

LES PAIENS, ENTRE AMOUR ET HAINE

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Par Éric Ruiz

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »


A qui s’adresse cette miséricorde ? Notre Père est-il miséricordieux envers certains plus que d’autres ? Dieu a-t-il décidé de ne s’intéresser qu’à celui qui le prie et l’appelle par son nom ?

A écouter l’ensemble des chrétiens, la miséricorde s’adresse à tout le monde. Mais à observer leur comportement, notre Père céleste ferait de grandes différences entre croyants et païens et même entre chrétiens et chrétiens.

Or, je crois qu’il y a une énorme confusion à la base ; un malentendu entre amour et bénédictions.

La religion essaye de cacher sa rébellion, son apostat. Alors elle entretient un flou, un amalgame entre ces deux termes. Pour elle, s’il n’y a pas de bénédiction, c’est qu’il n’y a pas d’amour.

La bénédiction serait la preuve que Dieu nous aime. L’absence de bénédiction serait la démonstration qu’il a cessé d’aimer. Si Dieu nous aime, il nous fait du bien. Comment un bon père pourrait tolérer des malheurs à ses enfants ?

Or, le jugement commence par sa maison. Dieu châtie celui qu’il aime, il le frappe du bâton. Il résiste aux orgueilleux. Il punit celui qui s’élève contre son frère. Il juge plus sévèrement celui qui agit en hypocrite. Il promet aux idolâtres qu’ils souffriront beaucoup. Ils grinceront des dents et pleureront abondamment.

Certes, Dieu est amour, il aime tout le monde et se préoccupe de tout le monde. D’ailleurs je suis toujours aussi étonné de constater combien Jésus met en garde en premier ceux qui désobéissent et trahissent sa parole, qui le renie en mettant des fardeaux aux autres. Jésus s’occupe des enfants de son Père qui se rebellent et qui agissent mal. Il les secoue violemment en leur disant qu’ils ont pour père le diable. Mais il met aussi en garde ceux qui obéissent et qui obtiennent les bénédictions parce qu’ils risquent eux aussi de tomber.

Pourtant, dans les faits pourquoi si peu se préoccupent des autres ?

Nous devrions tous exercer le même amour si nous sommes animés du même esprit saint.

Alors, devons-nous aimer les païens ?

Oui, déjà parce que beaucoup d’entre eux seront nos futurs frères et sœurs. La bonne attitude consiste à être ouvert vis-à-vis d’eux. S’ils se présentent à nous avec un cœur repentant ou rempli de bonté, acceptons-les. S’ils sont en opposition ou agressifs  changeons de chemin à moins que le Saint-Esprit nous amène à un autre choix.

Jésus se réjouissait-il du malheur des païens ?  Etait-il méprisant à leur égard ? Etait-il dédaigneux ?  Non, les païens ont toujours servis de référence face aux croyants. Jésus montrait souvent la différence entre le royaume des païens et le royaume de Dieu. Il disait par exemple que l’inquiétude est un état constant chez les païens qui s’inquiètent de ce qu’ils vont avoir ou ne pas avoir. Alors que le disciple de Christ ne devrait s’inquiéter de rien, bien au contraire puisque son Père céleste le bénit continuellement.

Alors les païens représentent-ils une frontière entre ce qui est vil et ce qui est saint ? Eh bien, pas toujours...

Luc 16 :8 « les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes,(dit jésus)» les païens peuvent aussi nous enseigner notamment en ce qui concerne la gestion des richesses. Comment les répartir pour les besoins de chacun ou comment remettre les dettes par exemple. Ils savent le faire.

Pourtant, aujourd’hui combien de croyants méprisent les païens. Ils sont dans le jugement et la condamnation face à la détresse d’un monde rempli de corruption et subissant les catastrophes ? Combien méprisent les païens les accusant d’avoir laissé un tel monde se dégrader de la sorte ?

Plutôt que de résister aux païens, Jésus n’a-t-il pas dit de rendre à César ce qu’il lui appartient ? Donc donnons leur ce qu’ils demandent.

Alors, Jésus souhaitait au préalable que l’on s’occupe d’abord de sa maison, et c’est ce qu’il ordonna à ses 12 disciples dans Matthieu 10 :5-6 « N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; 6 allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël ».

Avant de faire une doctrine de ce verset, nous devons examiner le contexte, et voir s’il est en contradiction avec cet amour universel du fils de Dieu qui a donné sa vie pour tous afin que tous croient en lui. Si Dieu est le sauveur d’Israël et des nations, son intérêt dépasse largement le cadre d’Israël. Et cette mission, Jésus ne la donne-t-il pas à ses disciples avant son sacrifice ultime ?

Matthieu 28 :19 : « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; [Et] les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusques à la fin du monde. Amen » (Bible Martin).

Entre Matthieu 10 et Matthieu 28, il n’y a pas une doctrine différente, il y a seulement du temps qui s’est écoulé et un ordre allant de la localité à l’éloignement.  D’un peuple où Dieu s’est révélé au départ, vers les autres. Une autre preuve aussi est dans son attitude. Jésus donne certes une primauté à la maison d’Israël, mais a-t-il rejeté un seul païen venant à lui ?

 

Jésus de Nazareth s’est autorisé toute forme de liberté. Il est ébahi face à la grande foi d’un centenier, (un soldat romain) qui vient à lui pour la guérison de son serviteur malade. Jésus guérit la fille tourmentée par un démon pour une femme cananéenne et qui venait se prosterner à ses pieds (alors que ses disciples voulaient la renvoyer). Il se met à guérir tous ceux qu’on lui amène peu importe leur origine. Même une foule qui venait au-delà du Jourdain (l’autre côté du Jourdain c’est la Jordanie ou la Syrie actuelle, ce sont des peuples arabes et non juifs).

Alors, Jésus a-t-il rejeté et dispensé de guérisons ces peuples parce qu’ils étaient étrangers à Israël et que sa mission première ne les concernait pas ?

Et la femme samaritaine à qui Jésus demande à boire. Même elle est choquée qu’un juif lui adresse la parole alors que les deux peuples n’ont aucun contact à l’ordinaire. Mais Jésus se laisse encore une fois conduire par son Père qui lui envoie celles et ceux qui doivent être délivré ;

 

Et il n’y a pas de loi à la délivrance.

 

Et pour aller à la règle : C’est l’exception qui est la règle. La raison est que Dieu veut que l’on s’attache à l’exception et non pas à la règle. L’exception échappe elle à tout contrôle humain. L’exception demande à être à l’écoute du Saint-Esprit. Jésus-Christ enseigne la règle de l’exception à travers les Evangiles. Mais elle a déplu fortement aux religieux parce qu’ils ont un esprit de contrôle et qu’ils refusent de perdre le contrôle. Le contrôle leur permet d’aimer qui ils veulent.

Quant à Jésus, il s’est préparé à être surpris par la foi des païens. Et les exemples cités avant le démontrent.

 

Le fils de Dieu par contre est beaucoup plus sévère avec les pharisiens et les saducéens qu’avec les païens, quand il leur annonce un grand châtiment à vivre. Il met en garde davantage la maison d’Israël des conséquences désastreuses qu’elle va vivre. Il ne parle pas de la maison des païens.

Quant à la maison d’Israël, à ce présupposé sanctuaire, Jésus est loin de la prendre en exemple de sainteté. Il parle même de la détruire et de la reconstruire en 3 jours. Il n’est pas surpris de ce qui s’y passe comme tromperies. Il met en garde celui qui s’approche de Dieu. « …observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Ils disent et ne font pas » Oui, les prédicateurs disent à leurs fidèles d’aimer tout le monde, mais au fond d’eux, ils veulent gagner le monde, puisqu’ils cherchent la gloire et qu’ils n’aiment que ceux qui les aiment. Pourquoi ? Parce que ce sont des pécheurs qui ont pour un temps aimé la repentance, mais qui simulent parce qu’ils sont retournés rapidement à ce qu’ils avaient vomi.  C’est ce que leur reprochent Jésus d’ailleurs : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment . Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi agissent de même» (Luc 6 :32-33).

Alors ces croyants là, concentrent leurs dons et leurs soutiens uniquement envers leur assemblée et pour les choses qu’ils estiment leur être profitables. Ils renient leurs frères se réclamant des autres doctrines. Ils sont méfiants vis-à-vis de celles et ceux qui ne sont pas baptisés selon leur rites. Ils bénissent les rencontres qui leur amènent un intérêt quelconque. Ils ne tolèrent aucune exception à leurs règles de fréquentation, sauf si elles peuvent leur rapporter un intérêt pour eux-mêmes. (Et là ils s’appuieront sur l’exception du Saint-Esprit mais sans en recevoir la force puisqu’ils mettront des liens à la place de la délivrance).

 

Mais alors pourquoi y a-t-il autant de missionnaires de nos jours ? Autant d’hommes et de femmes de Dieu parcourant la planète ?

 

L’esprit fourbe et hypocrite du religieux l’incite à évangéliser tout le monde sans exception avec cette contradiction de faire des choix parce qu’il s’interdit d’aimer le monde et ce qu’il y a dans le monde. Mais, et c’est encore une particularité qui montre qu’il est attaché à son péché, c’est qu’il part en mission à l’autre bout de la planète, alors que tellement de gens sont encore dans le besoin autour de lui. Il va dépenser du temps, de l’énergie, des collectes et des dîmes pour son ministère missionnaire et il est avare avec ses frères, sur tout cela, allant jusqu’à demander à son frère qu’il connait et qui vit à ses côtés de faire des efforts pour pourvoir à ses besoins.

Dans les faits, il aime sa doctrine plus que son prochain, plus que ses propres frères.  Puisqu’il montre qu’il va plutôt vers les brebis perdues de la maison évangélique ; tandis que d’autres iront vers les brebis perdues de la maison protestante ou catholique ou mormone etc.,

Toutes ces maisons n’appartiennent pas à Christ. Dieu a en horreur ce qui s’y passe. Ce sont pour beaucoup, des païens qui se sont convertis, mais qui sont redevenus des païens.

Et la fureur de Dieu est pour ces nouveaux païens. Parce que leur trahison est abjecte. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique pour que quiconque croit en lui … soient sauvés.. »… mais si ceux qui croient en lui retournent à leur première condition ; A quoi sert le sacrifice de son fils unique ?

Alors, oui Dieu les aiment toujours ces nouveaux païens, mais leur condition sera sept fois pire que la première.

Jésus a-t-il dit de se garder des païens, et de ne surtout  pas les fréquenter ? Non, jamais par contre il a été clair au sujet de ces nouveaux païens. Ils possèdent un caractère à vomir et à fuir .

« Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des saducéens ». Le levain c’est l’hypocrisie, la vanité, l’amour de soi.

Aimez les païens, ce n’est pas aimer le monde. Aimer le monde c’est aimer le levain qu’il y a dans le monde.

Oui mais Jésus a dit à ceux qui pèchent et qui refusent d’écouter leurs frères puis ensuite l’Eglise qu’ils soient considérés comme des païens et des publicains. Eh bien oui, c’est aussi les considéré comme des hypocrites et des vaniteux, donc de ne plus leur faire confiance. Leur caractère est démoniaque. Ils cherchent à vous dévorer.

« Vous êtes la lumière du monde », mais vous n'être plus du monde, Etre la lumière du monde, ce n’est pas mépriser les païens ou ceux qui ne croient pas comme vous. La lumière éclaire les ténèbres du monde. Cela veut dire que refuser les ténèbres, c’est ne pas prendre leur caractère et ne pas s’attacher à eux. Bref ne pas se corrompre comme ils le font.

 

Maintenant, la maison d’Israël n’est plus l’objectif de Dieu et elle ne le redeviendra plus (n’en déplaise aux nostalgiques ou aux idolâtres). Non, l’objectif Jean l’a vu en vision dans l’apocalypse. Il concerne une maison qui descend du ciel, la maison de la nouvelle Israël. La différence est grande puisque cette nouvelle Israël ne fait aucune distinction entre les peuples, les religions, ou les nations. Les païens en font partis. Ce qui compte le plus pour faire partie de cette nouvelle maison (la nouvelle Jérusalem, oui plus petite que l’Israël) c’est de changer de caractère et par conséquent de se repentir pour recevoir Christ et de persévérer dans cette nouvelle condition. L’ancienne maison qui était bâtît avec du levain, avec les murs de l’hypocrisie…Elle a été détruite. La nouvelle maison est bâtît avec du verre. Un verre de cristal, un verre pur, avec les murs de ceux qui disent la parole et qui la font. Leurs œuvres sont justes et véritables (transparent comme le verre).

Apocalypse 15 :2 « Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu….et ils chantent le cantique de l’agneau en disant: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!». Je rajoute que ces œuvres grandes admirables justes et véritables qu’ils chantent sont celles de cette nouvelle demeure en Christ. La demeure de l’agneau. Et leurs œuvres sont pour le roi des nations, le roi des païens.

Amen