dimanche 11 mai 2025

LA MARQUE DES FAUX PROPHETES

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Par Éric Ruiz


« La paix c’est la guerre.

La liberté c’est l’esclavage.

L’amour c’est la haine ».

Ces 3 slogans pourraient tellement être prononcés par ceux que la Bible nomme : les faux prophètes.


Ils prophétisent la paix pour un peuple saint… et ils sont à l’origine de la guerre. Ils annoncent  la liberté grâce à la foi…mais ils attachent avec des chaînes ceux qui les suivent ; Ils disent que Dieu est amour, qu’il est miséricordieux et que son peuple porte les mêmes caractères divins… mais c’est la haine qui va germer à travers eux.

 

Quand un prophète annonce des prophéties, beaucoup d’entre elles se réalisent. C’est ce qui séduit son entourage. « Regardez ce qu’il avait prédit s’accomplit là sous nos yeux ! ».

La vérité c’est que le prophète n’est pas celui qui annonce une parole de Dieu seulement, c’est aussi et surtout celui qui vit en conformité avec ce qu’il annonce. Esaïe le grand prophète de « l’Ancien Testament », dont les paroles étaient souvent reprises par Jésus-Christ lui-même, vivait ce qu’il annonçait pour Juda et Jérusalem.

Matthieu 15 :7-9 voilà ce que dit Jésus d’Esaïe : « Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit:8Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.9C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes. ».

Esaïe a été élu par Dieu parce qu’il avait en horreur l’hypocrisie. Esaïe portait déjà en lui ce trait de caractère de l’agneau : l’intégrité. Le mensonge qu’il voyait dans les dires et les faires des Israelites, lui, il ne pouvait le voir sur lui et l’accepter. Dès que les tâches noires de l’hypocrisie se voyaient sur ses vêtements, il les lavait aussitôt. Esaïe 6 :5 « Alors je dis: Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures… ». Esaïe ne peut se sentir bien dès que l’impureté le touche. Le mal le foudroie et le pousse à terre. Il invoque son Dieu pour l’en délivrer. Mais la boue du péché commence par la bouche, par des lèvres impures. Elle commence par des mots qui diffèrent du cœur : ça c’est l’hypocrisie.

L’hypocrisie : c’est la marque des faux prophètes. Ce sont des loups ravisseurs déguisés en brebis nous rappelle Jésus de Nazareth. Quand ils viennent à Dieu, ils ne se sont pas débarrassés de ce vêtement impur qui consiste à cacher leurs mauvaises intentions. Ils aiment toujours autant comploter, former des projets iniques, agir en secret et tendre des pièges. Ils ne font pas ce qu’ils disent qu’ils font. Jésus parla au peuple et à ses disciples, et leur dit: Observez donc et faites tout ce qu'ils vous disent d'observer; mais ne faites pas comme ils font, parce qu'ils disent et ne font pas. » ( Matthieu 23 :1-3)

Le faux prophète est un mercenaire. Il n’agit que dans son propre intérêt. Mais pour séduire son entourage et avoir son soutien, il sait prophétiser juste. Il sait faire des miracles.

Balaam prophétisait juste. Il annonçait que le peuple qui suivait Moïse était béni de Dieu et qu’on ne pouvait le maudire. Mais son hypocrisie se manifesta à travers des actes impurs. Il frappa par trois fois son ânesse pour qu’elle suive un mauvais chemin. Il poussa une partie d’Israël à l’impudicité et à l’adultère.

De nos jours, on entend tellement de faux prophètes prophétiser à l’identique. Ils prophétisent juste. Ils disent que le malheur tombe sur tout un peuple qui se détourne de Dieu et qui aime l’iniquité. Ils affirment aussi qu’un peuple saint est mis à l’écart, sanctifié et que ce peuple ne connaitra pas ces malheurs. En cela comment leur reprocher un mensonge ? Comment voir qu’ils sont faux ? Ils disent vrais.

Tite 1 :16 « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne œuvre. »

Leurs œuvres mauvaises les trahissent. Ils vont faire une œuvre qu’ils ne pensaient pas faire. Ils pensent agir pour le bien, mais le mal est attaché à leur cause et les voilà réunissant un peuple pour un combat qui n’est pas le leur. Tout un peuple se rassemble autour d’eux pour louer Dieu, pour chanter des cantiques, pour célébrer la gloire de Dieu avec la bouche impure. Car ce peuple montre ses œuvres. Il commence à se haïr. Des divisions sont visibles, les disputes deviennent plus nombreuses, les injures et les calomnies fusent, leurs péchés ne sont plus confessés. C’est l’œuvre du faux prophète. Il a prophétisé juste pour un peuple qui aime l’iniquité. Mais là où sa prophétie est fausse, c’est que le malheur le touche lui et ceux qui ont aimé l’iniquité à travers lui. L’idolâtrie a mis à part un peuple. Le peuple « saint » est devenu ce que le faux prophète avait prophétisé comme mal. Il s’est trompé de peuple. Il ne s’est pas vu lui-même être celui qui ouvre la porte des malheurs. C’est celle-là la voie de Ballam. Ce qu’ils ont prophétisé pour d’autres leurs arrivent. Et ils sont en sommes les premiers entrepreneurs de leur destruction.

Alors en quoi leur prophétie est-elle fausse ?

Parce qu’elle ne s’est pas accomplie pour eux et pour ceux qui les idolâtrait. La prophétie de bénédiction s’est bien accomplie mais pour d’autres.

Balaam est tombé avec ceux qui sont tombés, les impudiques, les adultères. Esaïe, lui n’est pas tombés avec les hypocrites parce qu’il est intègre.

Parmi les prophètes, il y a aussi beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Beaucoup reçoivent des paroles de Dieu, Mais ils montrent par leur compromis avec le mal qu’ils ne sont pas élus. Leurs fruits témoignent que leur arbre est sec, comme leur cœur.

Alors aujourd’hui comme autrefois, tout le monde court après un prophète. Pourquoi ?

Eh bien pour recevoir une récompense de prophète. « Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, » (Matthieu 10 :41) Et la très grande majorité manquent de discernement puisqu’ils suivent des loups ravisseurs. Le faux prophète « a séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image ». (Apocalypse 19 :20)

Ce verset est important pour comprendre que l’idolâtrie du faux prophète sert à identifier un peuple qui est adultère et qui se complait à servir leurs idoles.

Dieu met à l’épreuve ses enfants quand il laisse parmi eux un faux prophète prendre le pouvoir.

Deutéronome 13 : «1 S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t'annonce un signe ou un prodige, 2et qu'il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t'a parlé en disant: Allons après d'autres dieux, -des dieux que tu ne connais point, -et servons-les! 3tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c'est l'Eternel, votre Dieu, qui vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Eternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. ».

 

Le faux prophète a bien entendu un rôle majeur à jouer. La mise à l’épreuve aboutit à entrainer deux peuples dans la confusion. Un peuple qui aime le mensonge et qui s’en abreuve goulument et un petit reste qui subira dans un premier les effets de sa tiédeur, mais parce qu’il réside au fond de son cœur la crainte de Dieu, il fuira le faux prophète et se sanctifiera au moment choisi par Dieu. Tout comme le prophétisait Esaïe au chapitre 65.

« 2J'ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses pensées;3 Vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face…8Ainsi parle l'Eternel: Quand il se trouve du jus dans une grappe, On dit: Ne la détruis pas, Car il y a là une bénédiction! J'agirai de même, pour l'amour de mes serviteurs, Afin de ne pas tout détruire.9Je ferai sortir de Jacob une postérité, Et de Juda un héritier de mes montagnes; Mes élus posséderont le pays, Et mes serviteurs y habiteront ».

Chaque prophète (celui de la vérité comme celui du mensonge) participe activement à la moisson de Dieu.

Alors comme l’ivraie protège le bon grain, ne partons pas en guerre contre les faux prophètes. Ils ont leur utilité. Les deux semences doivent croitre ensemble. Tous servent Dieu à leur manière. Les faux prophètes s’égareront avec un peuple qui s’égarera pour les mêmes raisons qu’eux. Parce qu’ils aiment par-dessus tout servir leurs propres intérêts.

 

Mais pourquoi alors l’apôtre Pierre (dans sa deuxième épitre au deuxième chapitre) prévient qu’il s’introduira parmi le peuple de faux prophètes ?  Pourquoi a-t-il besoin d’autant de versets pour expliquer la voie de Balaam, si au final, ceux qui doivent se perdre les suivront et ceux qui doivent s’échapper de leurs griffes le feront aussi ?

D’ailleurs Jésus ne donne aucune ambiguïté sur le pouvoir de séduction de ces imposteurs sur ses élus. Matthieu 24 :24 : « Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus»

Par conséquent, je le répète, pourquoi insister autant sur l’élévation de ces faux prophètes ? Parce que la vérité doit toujours poindre et elle sert de témoignage. Elle témoigne de l’amour de Dieu et de sa justice qui rejettent les ténèbres. Dieu est lumière. Il éclaire les ténèbres. Et sa parole est vérité : Jean 1 :2 « La Parole était au commencement avec Dieu. 3Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. 4En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. 5La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. ». Il y a un peuple qui ne reçoit pas la lumière parce que leurs œuvres sont mauvaises. Mais il y a un peuple qui reçoit la lumière. « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, 13lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. »(Jean 1 :12).

 

Pour résumer : la marque des faux prophètes n’est pas le signe d’annoncer des prophéties qui ne s’accomplissent pas. Cette marque traduit une cause plus profonde : un caractère, l’hypocrisie (un caractère qui mobilise son énergie à servir ses propres intérêts). Et je peux le dire sans prendre de risque : l’hypocrisie est le dieu de ce monde. Combien aiment se montrer en étant masqué.  Les masques ne sont pas tombés avec la fin de l’épidémie du Covid. 

L’hypocrite, c’est un peuple, Un peuple qui aime cette marque de la bête, qui adore cette image et qui se presse de servir ce faux dieu en FAISANT SEMBLANT DE SE SANCTIFIER et en faisant semblant D’OBEIR A DIEU. Alors à quoi sert-il de perdre ses forces à vouloir convaincre ceux qui s’entêtent à suivre la voie du mal ?

Ils ne vous écouteront pas parce que Dieu les a rendus sourd.

Pour Balaam, même le fait d’utiliser des prodiges jusqu’à faire parler d’une voix d’homme son âne

sse, jusqu’à mettre un ange en travers de sa route, son repentir n’était que du bluff, rien ne l’a dissuadé de changer de voie. Ces imposteurs ont les yeux pleins d'adultère et sont insatiables de péché.

Annoncer la vérité, c’est juste rendre témoignage à la lumière. C’est permettre simplement à ceux qui reçoivent la lumière de pouvoir devenir selon la volonté de Dieu le Père, une nouvelle créature en Christ. Pour les autres je laisse l’apôtre Pierre le dire, car il le formule très bien dans sa deuxième épitre au chapitre deux : « si, après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. 21Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. 22Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier. »

Amen

dimanche 4 mai 2025

PARENTS ET ENFANTS IDOLATRÉS

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Par Éric Ruiz

 

Proverbes 29 :15 «La verge et la correction donnent la sagesse, Mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère. ».


L’enfant qui est peu puni, ou libéré de la correction n’est pas sujet à une bonne éducation selon ce proverbe biblique. Tôt ou tard, ce problème d’éducation fera honte à la mère ou à l’éducatrice qui est en charge de l’enfant. En fait, liberté et amour ne font pas bon ménage dans une famille qui croit dans les valeurs bibliques.

Or, nous vivons dans une époque très particulière où l’amour rime avec liberté. Où la correction (la violence verbale comme la violence physique) rime souvent avec malveillance et maltraitance. En France, nous pouvons aimer qui nous voulons, sans interdit, en brisant les anciens codes moraux. Cet amour libéré est plus qu’’un droit, il est devenu un devoir aussi. Le devoir d’accepter toutes différences. Aimer demande à reconnaitre l’autre dans toutes ses particularités, même les plus honteuses. Aimer son prochain, aimer sa famille, ses enfants, pour beaucoup de français c’est une réalité qu’ils vivent au quotidien. Ils aiment comme les chrétiens, à leur manière. Des parents qui se présentent au collège pour contester la punition où les notes que leur enfant a reçu, se targuent pourtant d’aimer leur enfant comme de bons parents le font.

D’autres pensent qu’ils vivent les valeurs de l’évangile en aimant leurs proches, alors qu’ils se réclament athées. Et bien-sûr des chrétiens habitués à obéir à des rites religieux, ne voient aucun manque d’amour dans la relation qu’ils ont avec leur conjoint ou leur enfant, (Ils sont stricts et sans compromis avec tout écart qui ne colle pas à leur vision de la morale chrétienne).

Quelle confusion générale ! Babylone montre encore ses hautes murailles.

Des murailles qui en s’écroulant dévoilent de nombreux cadavres, car c’est un moment catastrophique où les enfants se retournent contre leurs parents.

Matthieu 10 :21 « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir »

Matthieu 10:35 : « Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère ».

Michée 7:6 « Car le fils outrage le père, La fille se soulève contre sa mère, La belle-fille

contre sa belle-mère; Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. ».

Cette prophétie si souvent répétée dans la Bible, pourquoi prend-elle autant de lumière et de place aujourd’hui ?

 

La réponse tient en une seule phrase : Une société idolâtre aboutit à ce genre de malédiction. 

Paul le formulait ainsi dans sa lettre aux Romains : « Ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, ».

Quelle créature a été adorée ?

Eh bien pour que les enfants se soulèvent contre leurs parents, ce sont eux les enfants qui ont servi d’idole. Ce sont eux, les créatures adorées, eux qui se font servir comme des maitres ou des princes, eux qui voient leurs parents venir se prosterner ou se mettre à genoux.  Leurs enfants sont des anges, ils ne peuvent commettre de fautes intentionnelles. Et s’il leur arrive malencontreusement d’en commettre, c’est forcément qu’ils n’ont pas eu de chances ou que gens mal intentionnés les y ont contraints.

Même les pédiatres, les pédopsychologues, les professionnels de l’enfance, le disent d’une même voix : Les enfants ne sont plus aimés dans de nombreuses familles, ils sont adorés.

Une réflexion d’un enfant tyrannique reprise par un neuropsychiatre donne cela : « Mon père m’adorait, j’aurai préféré qu’il m’aime…Il vénérait tout ce que je faisais ; alors je l’ai méprisé, je lui en veux ».

Les enfants ne deviennent pas des tyrans par hasard, ils le deviennent stimulés par l’attitude permissive et passive de leurs parents. Ils s’érigent en maitre absolu face à des parents dépassés.

Ne minimisons pas les mots ;  Des adultes refusant de contrarier leur p’tit bout de chou tout en le surprotégeant d’une manière étouffante et frustrante  (puisque l’enfant est empêché de s’accomplir personnellement) agit comme un démon le ferait ; le démon pousse à l’opposition, au mépris, à la révolte et à la violence.

 

Alors, les parents maltraités sont souvent entrainés dans une spirale infernale. Eux, n’osent en parler, ils ont honte de la situation. Ils ont honte que leur progéniture adorée soit devenu un objet de scandale ; et puis, ils ont honte d’être devenu des victimes et d’avoir échoué là où d’autres réussissent parfaitement avec  leur enfant. Ils passent aux yeux des autres comme de mauvais parents, disqualifiés. Ils se sentent démunis et la société actuelle ne les aide pas du tout. Elle maintient leur tête sous l’eau. La société fait qu’ils ne peuvent plus changer l’état des choses. Notre société progressiste est régit par les valeurs du wokisme qui prône l’écoute, le dialogue raisonné, et la valeur sacrée de l’enfant.

Mon enfant m’insulte, me bouscule, me frappe, me menace. La pensée woke leur dit : votre enfant cherche à vous faire passer un message.  Discuter avec lui, ne le prenez pas en grippe. Et puis, dans votre discours, employez des phrases comme « Je t'écoute, je suis à ta disposition », « Je comprends que tu as besoin de moi (d'être écouté), je suis là pour toi », « J'entends que tu te sentes blessé (tu es en colère) », « J'ai envie de te faire un câlin, moi aussi j'en ai besoin ».

L’enfant à ce moment-là n’a-t-il pas plutôt besoin d’un adulte fort, qui n’explique pas mais qui montre en étant strict et déterminé qu’il a posé les limites à ne pas dépasser ? L’adulte n’est pas un copain, c’est un référent. Et si l’enfant le maltraite c’est parce que les murs familiaux n’ont pas été posés et que tout est branlant. Les parents ont changé l’usage naturel en ce qui est contre nature. Très souvent la mère est devenue trop proche et intrusive, tandis que le père a sacrifié son autorité.

Ce malheur touche tout le monde : chrétiens comme non chrétiens, croyants comme athée. C’est une fatalité pour celles et ceux qui ont préféré les plaisirs charnels à la bonté de Dieu.

Mais la colère de Dieu s’enflamme surtout contre ses enfants idolâtres. Parce qu’ils ont piétiné l’Evangile qu’ils ont reçu  « puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces » (Romains 1 :21).

Cela signifie clairement que la grâce n’est plus rendue par celles et ceux qui devraient la rendre naturellement. Le fait de choyer ses enfants à l’excès, d’en faire le centre du monde démontre un réel manque d’amour et de communion avec Dieu d’abord. Le don de la grâce reçu gratuitement n’est plus donné. Et paradoxalement sans ce don, nous ne sommes plus sensibles à notre prochain. Nous ne voyons que notre enfant et plus personne d’autres n’existe alors, ou ne réclame notre attention. C’est comme si on n’arrêtait pas de rendre grâce uniquement pour son enfant, comme si la seule action de justice ne pouvait que le concerner.

 

Matthieu 10 :37 : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; ».

Si les enfants dépassent les bornes avec leurs parents, c’est que eux (les parents) en premiers ont franchi les bornes posées par les préceptes divins. Par conséquent ce loupé des parents ne s’arrête pas juste au manque d’éducation de leurs enfants. La racine du mal est beaucoup plus profonde. C’est un apostat, un divorce au sens littéral avec Dieu.

 

Mais cette idolâtrie infantile s’étend encore plus. Elle détruit adultes et enfants. L’enfant, puisque dans bien des cas, il est sacrifié. Il est sacrifié dans le sens où il n’a pas d’identité propre. Il n’est qu’une simple projection des désirs des parents. Il n’est pas lui-même ; mais ce que son père et sa mère voient à travers lui.

 

Alors, loin d’être une terrible condamnation, je dirai plutôt… heureusement, quel grâce encore de Dieu de venir avec l’épée de sa justice séparer les familles, les diviser.

Matthieu 10 :35 : « Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère ». Cette division est salutaire en premier pour le parent (le père ou la mère). En séparant les familles, Dieu est venu arracher l’œil ou couper la main droite qui était l’occasion de chuter. Derrière le châtiment, se révèle l’intention : Dieu vient révéler ainsi qu’aimer passionnément est destructeur.

Ce nombre 37 de Matthieu 10 :37 est un empressement à bien agir. Et nous voyons à travers ce verset qu’aimer son fils ou sa fille plus que Dieu a obligatoirement (non pas des conséquences, mais) des causes terribles : l’apostasie, puisque déjà dans le cœur la relation avec Dieu est brisé. Mais ce brisement n’est pas une condamnation définitive. C’est un empressement à la repentance, c’est un plaidoyer à la conversion. Le parent martyrisé doit se rendre compte rapidement de sa folie à avoir préféré son enfant à l’Evangile, pendant qu’il en est encore temps pour lui, car des enfants possédés deviennent des meurtriers. 

 

Cette semaine, j’ai lu un livre d’Honoré de Balzac, un célèbre romancier français du 19ème siècle. Dans ce livre (un classique), il met en scène l’histoire du père Goriot. Cet homme vertueux montre qu’à l’heure de sa mort le bilan est une tragédie : Veuf et très âgé, il a absolument tout sacrifié : fortune, vivres, ambition personnelle, sa santé et jusqu’au dernier sou pour ses deux filles. Ces deux filles ont provoqué sa mort en le rendant responsable de leurs dettes. Il réalisa qu’en retour, elles l’avaient abandonné et n’avaient cessé de le méprisé. Il réalisa aussi qu’il devait expier son péché de les avoir trop aimés, trop vénérés même, en les plaçant au rang des anges. Ces filles c’était son vice. Vous voyez, l’amour humain n’a pas de vertu, il tombe rapidement dans des vices et des travers tragiques.

 

Maintenant, remarquez bien que le verset 37 du 10ème chapitre de l’Evangile de Matthieu pose le problème aussi pour les enfants. « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi».

Combien d’enfants ne parviennent pas à couper le cordon avec leurs parents. Même une fois à l’âge adulte, ils continuent à se préoccuper d’eux comme s’ils étaient leurs propres enfants.  Ils font tout pour ne pas les contrarier. Ils s’imposent même des obligations, sous forme de coutumes. Ils ne prennent aucune décision pour eux-mêmes sans qu’ils aient obtenu leur accord. J’ai vu cette idolâtrie dans une famille chrétienne avec des enfants déjà mariés et eux-mêmes parents. Leur mère faisait alors office de juge et partie sur tout. Leur mère était une vraie caricature de la « mamma juive » qui joue avec la culpabilité pour resserrer encore plus les liens autour d’elle. Cette idolâtrie est la même pour les enfants que pour les parents.

Heureusement, à ce moment-là aussi, Dieu peut se servir de grandes épreuves, de grandes tribulations pour faire réaliser aux enfants la folie de leur passion destructrice. Dieu soufflera très fort sur l’édifice familial pour le faire tomber.

Alors, pour résumer, on pourrait dire aux parents : n’aimez pas vos enfants pour vous-mêmes. Laissez-les trouver leur voie par eux-mêmes. Que votre piété leur inspire la crainte du Seigneur. Lâcher prise, et soyez juste. Poser des limites claires et rendez grâce à Dieu pour l’éducation qu’il leur donne avec vous. 

Enfants, mettez votre confiance en Dieu. Soumettez-vous à ceux qui vous éduquent. Mais ne remettez pas un lien qui a été brisé après l’enfance en dépendant de vos parents.

Ils ne décident pas de vos choix et de vos orientations d’adulte. Vous ne leur êtes pas redevable. Vous leur devez néanmoins le respect, la reconnaissance et si cela est dans vos possibilités, qu’ils ne manquent de rien. Mais aucun être humain, enfant ou parent ne doit être l’objet d’adoration. Aimer son prochain c’est le voir à travers l’amour de Christ qui aime sans passion, mais dans la vérité.

Amen

dimanche 27 avril 2025

LES 7 COMMENCEMENTS DE LA FOI

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Par Éric Ruiz

 

 La nouvelle naissance spirituelle. Elle nous fait revêtir l’homme nouveau.

Certes, nous sommes réellement une nouvelle créature ; Et cette nouvelle créature débute par l’esprit. Un nouvel esprit est né : Christ en nous. 

Mais en marchant en Christ, nous allons passer d’un renouveau à un autre. D’un commencement à un autre. La créature de foi va évoluer dans sa nouvelle naissance.  

Or, cette nouvelle naissance est expliquée très succinctement par Jésus à Nicodème (Jean 3) qui lui apprend qu’il doit naitre d’eau et d’esprit. Il ne lui dit rien d’autre. Il laisse planer un mystère qui a donné mille interprétations.

Jamais Jésus-Christ n’a eu l’intention de réduire cette naissance à un évènement unique et accompli : c’est le début d’un processus de transformation. Il peut débuter à un moment donné et puis s’arrêter-là. Mais le but de ce processus est d’aboutir à une autre réalité. Laquelle ? Et comment comprendre cette réalité ?

 

Prenons tout d’abord l’exemple d’une maison. Notre être spirituel se bâtit comme les étapes de la construction d’une maison. Le nouvel être qui nait à partir de notre repentance et de notre conversion a posé les fondations de notre maison. Cette fondation est essentielle. Mais elle est un point de départ, elle ne s’arrête pas là dans notre édification. Chaque nouvelle partie de la maison se construit comme un nouveau commencement. Chaque étage, une nouvelle entreprise. Les fondations ne ressemble en rien au premier étage, qui ne ressemble pas au deuxième et ainsi de suite jusqu’au toit qui est en tout point différent des autres étages. Et le toit vient comme couronner le bâtiment, comme le sceller.

En tout, il y a 7 nouveaux commencements.

Pourquoi 7 ?

Parce qu’il y a 7 tonnerres divins qui ont fait entendre leur voix (Apocalypse 10 :3).

Et ce mystère caché s’accomplit uniquement si le disciple ne se complait pas dans sa situation, si le disciple cherche à évoluer vers son accomplissement final et parfait.

Voilà ce que dit Jésus : Matthieu 7 : 24 : « C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc ».

Bâtir sa maison sur le roc consiste à suivre des étapes spirituelles essentielles : 7 tonnerres (7 puissances), 7 marches (comme 7 chapitres), 7 mises en pratique de la foi.

Ces tonnerres sont de nouveaux actes de la foi. J’insiste, ce ne sont pas des croyances, ou de nouveaux rites religieux révélés. Mais des actes de foi. Naitre d’eau et d’esprit consiste à réaliser ses actes de foi.

 

Première fondation : le jugement. La remise en question de soi-même. La prise de conscience de ses ténèbres va provoquer des actes inhabituels. Ce fondement est suivi d’un autre, la repentance, puis vient la conversion, ensuite la justice qui amènera à exprimer des actes de pardon, de réconciliation, d’entre aide. Le cinquième tonnerre est lui-aussi un nouveau commencement avec le baptême d’esprit. Le sixième, qui concerne cet état d’adoption par notre Père céleste est lui aussi une nouvelle étape qui nous amènera à vivre des évènements très différents des autres. Et enfin cette dernière étape qui montre la fusion parfaite entre l’Epoux (le Père) et son épouse (ses fils semblable à son fils unique Jésus-Christ).  Cette dernière étape, elle-aussi, est en tout point, différente des autres.

 

Alors bien-sûr, il y a le roc, c’est-à-dire les matériaux de construction ; eux ne changent pas. L’eau et l’esprit issus de la grâce que nous avons reçues et manifestés dès le départ ; l’eau et l’esprit nous amène à la maturité. Car le passage d’une étape à une autre, comme le passage d’un étage à un autre, se fait par la maturation.

 

Pour donner du concret, reprenons l’image de la maison en construction. Un maçon sait très bien qu’il ne peut pas commencer la construction d’un étage supérieur, sans que l’étage inférieur soit consolidé et apte à recevoir une charge plus lourde, sinon tout s’écroulerait comme un château de cartes. Le ciment doit avoir séché. Mais pas seulement. Il est nécessaire que la structure existante puisse supporter le poids supplémentaire d’une surélévation. Un ingénieur en structure devra le plus souvent évaluer la solidité des fondations et des murs porteurs pour s’assurer de la faisabilité du projet. Et cela demande plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon les cas.

Eh bien pour chaque nouveau commencement, un délai de temps aussi long est nécessaire. Dieu le Père qui est l’ingénieur suprême, lui-seul évalue nos fondations spirituelles et la solidité de nos murs porteurs (Et Christ en est la pierre angulaire) ; Et comment le fait-il ?

En nous faisant traverser et vivre de nouvelles expériences, de nouveaux projets mais aussi et surtout de nouvelles épreuves, des tribulations plus fortes, plus intenses et beaucoup plus impressionnantes. La maison doit résister à de fortes intempéries (des vents très violents, des inondations, une chaleur excessive, bref un climat des plus hostiles…) ; Matthieu 7 : « 25La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. ».

C’est pourquoi, un disciple ne doit pas craindre de marcher sur l’eau, parce que l’évolution de sa foi l’amènera à vivre des choses totalement nouvelles et imprévues le mettant fortement à l’épreuve. Je ne suis pas en train de décourager mes frères et sœurs en Christ, mais d’essayer de leur ouvrir les yeux sur le degré de sacrifices qu’il faudra faire pour grandir dans la foi. Ce degré passe par une confiance de plus en plus grande en Christ malgré une réalité devenant de plus en plus sombre et déstabilisante. La confiance en Dieu doit être éprouvée par notre vécu.  

C’est le sens de ce que Jésus dit dans Luc 14 : «28 Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, 29 de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, 30 en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever? ».

Par conséquent, quel échec pour un disciple s’il s’imagine qu’avec Dieu, une fois que les fondements sont posés (repentance, confession de foi, baptême) tout est beaucoup plus simple. Parce que Jésus-Christ a tout payé à la croix et par conséquent que la dépense pour sa maison étant une grâce, elle ne nécessite que peu de sacrifice.

De même, c’est aller droit à l’échec de penser que Dieu repousse tout ennemi loin de nous, c’est aussi incohérent et faux que de penser qu’une maison se construit en premier par le toit.

Aujourd’hui trop d’hommes et de femmes de foi ont commencé à construire et se sont arrêter en chemin, comme trop pensent qu’ils sont nés de nouveau en Christ et par conséquent que leur maison est finie, que le toit est déjà posé et que leurs prières vont repousser l’ennemi pour aplanir leur sentier.

Mais l’ennemi est un bien que Dieu laisse agir pour que le disciple vive une nouvelle expérience de foi.

« Oui, mais Dieu ne permettra pas que son enfant souffre et qu’il soit atteint d’un mal grave » ; cette croyance est fausse, car elle nait et elle est entretenue uniquement par la peur de souffrir.

Croyez-vous que prier pour que les vents ne soufflent pas trop forts, prier pour que la pluie ne produise pas d’inondation, ou que la chaleur et la sécheresse ne produisent pas des incendies, c’est la volonté de Dieu qu’il en soit ainsi ?

Croire que la souffrance, c’est satan, le diable qui en est l’origine et s’opposer en nombre à elle, c’est refuser de grandir dans la foi ; C’est refuser de vivre de nouvelles expériences aussi douloureuses soi-elles. En réalité, c’est déjà montrer que sa maison est bâtie plus sur le sable que sur le roc. Et qu’elle va s’effondrer à la moindre tempête.

Dans la réalité, juste après que les fondations soient posées, la construction s’arrête. La peur des malheurs, les croyances refuges dans des dogmes sans foi, font croire au disciple que la solidité de sa maison bâtie sur le roc le protège. Dieu aurait lui-même posé ce toit insubmersible et inaltérable. Or, c’est notre foi qui agit. C’est une foi qui doit nous aider DANS les catastrophes et non à les éviter.

Parce que ce sont ces 7 matériaux qui chassent les démons et que nous lisons dans Galates 5 :22-23 : Ce sont l’amour, la joie, la patience, la paix, la douceur, la bonté, la bienveillance, qui vont avoir raison du mal.

C’est ce caractère de l’agneau qui chasse les démons. Ce ne sont pas des prières empreintes de peur et de suffisance qui chassent le diable.

 

Alors revenons à Luc 14, à ce que dit Jésus au sujet de cette tour que l’on a bâtie sans vouloir calculer la dépense. Au verset précédent 27 comme au verset qui suit cet exemple de foi, Jésus donne le pourquoi de l’échec. «27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple…33 quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. ». Je le répète encore : Que possède un disciple de si important qui le retient dans ce monde ? Chacun pense à l’argent, ou à ses biens, mais il y a des choses plus précieuses : sa famille, mais aussi son propre péril, sa propre santé, (je suis bien placé en ce moment pour le savoir), ou encore (je pense à mes frères du Congo dont la vie est entre les mains des rebelles du M23).

La situation qui nous fait échouer c’est : de ne pas être prêt à mettre sur l’autel des sacrifices ce qui nous est le plus cher, là dans le moment présent. Il nous faut regarder sans s’effrayer, ce qui nous met en péril. La voilà cette dépense dont parle Jésus pour construire cette tour. Cette dépense, correspond à cette mise à mort, qui est cruciale pour notre caractère, afin que la plénitude de Christ vive en nous.

 

Cette plénitude de Christ est révélée par le livre de l’Apocalypse où l’agneau qui a été mis à mort correspond à un être accompli ; et cet être, c’est Christ et chacun de ses disciples (c’est moi, c’est toi, ce ces sont ceux qui souhaitent calculer la dépense juste pour terminer la tour).  Et voyez-vous la voix des anges, des anciens, de plusieurs millions annonçant que cet agneau immolé « est digne de recevoir puissance, richesses, sagesse, force, honneur, gloire et louange. » (Apo 5 :11-12).

Ces 7 éloges (de la puissance à la louange) correspondent chacune individuellement à 7 nouveaux commencements, à 7 étapes qui ne se franchissent pas aléatoirement, comme on le souhaite ou dans le désordre.

Quand je parlais juste avant : que beaucoup pensent avoir atteint le toit de leur maison (la louange et la gloire) alors qu’ils manquent cruellement de force et de sagesse, et qu’ils n’ont pas eu leur vie en péril, cela signifie que l’agneau en eux (le caractère de Christ) est encore loin d’être immolé. Et même pour certains que l’animal, symbole de leur caractère s’identifie plus à un lion qu’à un agneau, au vu de leur instinct prédateur toujours aussi présent.

La course du disciple, j’en avais parlé, n’est pas une course de vitesse ou un sprint final. C’est une épreuve d’endurance qui nous demande de la patience et de la persévérance dans l’effort. Le but n’est pas de franchir à toute vitesse les étapes, mais de vivre chaque moment de foi dans son intégralité et dans ce qu’elle demande de sacrifice, sachant que chaque épreuve fera grandir notre foi et notre amour.

Et  (ce n’est pas fini) l’espérance qui nous anime sera elle aussi confortée. L’espérance d’atteindre cette stature parfaite du disciple. L’espérance doit demeurer avec la foi et l’amour. L’espérance qui doit vivre intensément en nous est : de pouvoir être un jour un sujet de gloire et de louange. D’être loué pour ce caractère de l’agneau immolé, le caractère de Christ ressuscité en soi.

Amen

dimanche 13 avril 2025

L’AMOUR, LA FACE CACHEE DE LA GRANDE TRIBULATION

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Par Éric Ruiz

Nous sommes arrivés au moment où Babylone montre partout ses fissures. Et Babel signifie confusion. La foi n’est pas épargnée par cet état de trouble. Elle aussi est confuse. Nous devons revenir à ce qui est authentique et essentiel dans la foi. La foi possède un seul devoir, un devoir qui devrait être un rite ou une coutume.


Jean 15 :17 : « Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres » ; Et c’est Romains 13 :8 qui nous le redit ensuite : « Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. ».

Trop souvent, les journalistes insistent sur le côté négatif des guerres, des catastrophes, des maladies, des combats en tout genre. Ils nous montrent alors des chiffres chocs, comme par exemple : l’explosion du nombre de décès.

De même, à la fin de chaque guerre, par exemple, les historiens remarquent une explosion de divorces. La guerre a séparé, endeuillée les familles, elle a transformé les villes en ruine.

Mais a contrario, la guerre a un côté très positif et ce côté-là passe complètement inaperçu des médias : elle a resserrée des liens d’amour ou d’amitiés.

Pour celles et ceux qui ont vécus et affrontés ensemble de fortes hostilités, leur lien d’attachement s’est renforcé. Et même de nouveaux liens se sont créés avec de nouvelles rencontres. Un peu comme quand on vole au secours d’un naufragé, ou quand on héberge des personnes ayant perdu leur logement, ou encore quand on a caché des fugitifs condamnées à morts (juifs, maquisards, résistants…). Tous ces malheurs ont un côté positif : ils resserrent les liens d’affection où ils créent de vrais liens d’amitié.

Ce qui m’amène naturellement à considérer le réveil des âmes. Le réveil spirituel qui nait dans les Eglises à la suite d’une prise de conscience subite, n’est en réalité qu’un emballement général suscité par un sentiment d’extase, un vent prodigieux. C’est un nouveau chef, une nouvelle image qui nait dans l’âme alors : l’idolâtrie.

Le véritable réveil spirituel est un réveil de l’âme. Celui-là est moins visible (pas de mouvement de foules, pas de grandes exclamations publiques) mais un phénomène beaucoup plus pragmatique : On s’est entraidé, on s’est serré les coudes, tendu la main pendant un temps fort d’épreuve.

Résultats : la chaleur affective, les liens fraternels se sont noués. Le réveil des cœurs a sonné. Pendant qu’une société s’effondre, ou qu’une catastrophe climatique sévit, qu’elle plonge la majorité dans une situation désécurisante et angoissante, de petits groupes par-ci, par-là se forment et se sauvent les uns les autres. Ils agissent alors véritablement comme des frères et des sœurs d’une même famille.

Combien d’épreuves tant redoutées, combien de grandes tribulations annoncées comme diaboliques ont été de véritables aubaines, en créant un groupe fraternel bouillant les uns pour les autres.

Des chrétiens amorphes, tièdes, en perte totale de relations affectives, rendus infirmes par une empathie engourdie, se sont soudainement réveillés en étant plongés au milieu d’un drame. Ils ont eu là des personnes à aimer ou ils ont été réveillés eux-mêmes par l’amour des autres.

Oui, mais le réveil, ne commence-t-il pas à partir d’une nouvelle semence : la repentance ?

Se repentir : c’est réaliser que l’on a fait fausse route et se convertir qui est l’acte qui va avec la repentance : c’est changé de chemin ou revenir vers la voie de la vérité.

Le problème avec les croyances religieuses, c’est que tout est sans cesse spiritualisé, analysé puis au final déformé. Comme si tout se faisait d’abord par la conscience. Connaître avant tout une loi pour suivre un cheminement codifié (jeûner, prié, étudié des versets,…) ou par suivre un passage absolument obligatoire comme un rite initiatique à l’image du baptême.

La REPENTANCE est manifestée par la conversion : un changement radical de notre façon de penser et d’agir.

Alors si je suis habitué à être seul dans mon coin ou à être écarté des autres, bref à être inutile, et voyant un être en pleine détresse je me mets à le secourir, à lui venir en aide comme un sauveur le ferait, n’est-ce pas un changement radical dans ma façon d’agir ? N’ai-je pas accompli la loi en venant au secours de mon prochain ? Ne suis-je pas en train d’accomplir le commandement de Jésus-Christ de Jean 15 :17 ?

N'est-ce pas cet ouvrier de la onzième heure qui se tient sur la place du marché sans rien faire et qui à la dernière heure se lève pour aller travailler dans le cépage du Vigneron propriétaire du vignoble ? (c’est le Seigneur ce propriétaire).

Cette parabole biblique, relatée dans l’Evangile de Matthieu décrit un vigneron qui durant toute la journée cherche des ouvriers pour travailler à sa vigne. Cette parabole qui concerne le royaume des cieux devrait nous faire réagir sur l’amour qui est le véritable travail du croyant bien plus que la fidélité dans la pratique des coutumes chrétiennes, bien plus que les campagnes d’évangélisation. Je me permets cette comparaison parce que travailler dans la vigne du Seigneur, c’est souvent le moyen d’exhorter le chrétien à multiplier ses interventions et ses explications aux athées, aux païens, (mais aussi à ceux qui ont d’autres croyances, sur la vérité de l’Evangile). On leur prêche que s’il aime Dieu, l’évangélisation en est la preuve.

Les croyances ont remplacé la foi. La preuve, c’est qu’il existe tellement d’interprétations de cette parabole. Quelles intentions se cachent derrière elles? L’intention la plus fréquente est de réveiller ou de maintenir un engouement à servir les desseins des dirigeants du groupe religieux. En pointant que la vigne du Seigneur c’est son église, et c’est là que résident des frères et sœurs, la vigne s’est transformée, sans que ses membres en soient conscients, en une véritable secte.

Or, travailler à la vigne du Seigneur, (et je le rappelle cette parabole ressemble au royaume des cieux Matthieu 20 :1), c’est simplement exercer l’amour envers tous. C’est cet amour qui séparera les bons grains des mauvais. C’est cet amour et le vigneron (Dieu) qui greffera les nouveaux serments et émondera les mauvais. C’est cet amour aussi qui récompensera chaque ouvrier de la même manière en les rémunérant du même salaire. Dieu ne comptabilisera pas les actes et le temps que nous aurons exercé sa justice, il regardera le cœur, l’âme. Est-elle régénérée ?

Prenons  un exemple réel, celui d’un mauvais grain ayant l’apparence d’un bon : il y a des croyants qui accablés par les épreuves disent se repentir et avouent leur péché devant l’assemblée. Là aussi la question est : N'y a-t-il pas encore une intention séductrice cachée derrière cet acte juste ?

Parce que même confronté à de grandes tribulations, ces croyants bourrés de vanité et de gloire ne baisseront pas la garde.

Leur repentance devrait se manifestée par des actes, par un changement radical dans leur comportement. Et cela passe bien-sûr par cesser de convoiter une meilleure place à l’église, cesser de se nourrir de levain. Mais aussi et surtout : cesser directement d’opprimer son entourage. Un croyant qui s’humilie publiquement à l’église mais qui une fois la porte fermée chez lui, continue d’opprimer sa femme ou ses enfants, montre qu’il ne s’est pas repenti. La loi mosaïque de Deutéronome 24 :14 est alors manifesté clairement aux yeux de tous. « Tu n'opprimeras point le mercenaire, pauvre et indigent, qu'il soit l'un de tes frères, ou l'un des étrangers demeurant dans ton pays, dans tes portes ».

Le bon grain se voit dans la fournaise de l’épreuve.  La tribulation agit radicalement sur le cœur. Le brisement est total.

 Je vais vous relater une histoire, celle d’un jeune ado de 14 ans. Adrien, ce jeune garçon était très souvent désagréable avec son entourage. Il avait des réactions négatives, des maux brutaux et méprisants à l’égard de ses parents et de ses frères et sœurs. Les recommandations des uns et des autres l’irritaient. Les mots doux de sa mère le crispaient. Il était sans cesse tourné vers lui-même. Insociable, les autres ne l’intéressaient pas. La dernière année de sa vie, il fut méconnaissable. Souffrant d’un cancer incurable, la fin de sa vie a été une merveilleuse histoire d’amour avec ses proches. Son cœur s’est mis à lui dire : « le temps est court c’est aujourd’hui qu’il faut aimer ».

Au milieu de ce drame, Adrien a accompli la loi de Christ, il s’est mis à aimer.  Il a agi comme ces ouvriers qui à la dernière heure sont allés travailler dans la vigne. Dans les faits, le sentiment brûlant qui allait avec la perte de sa vie a activé chez Adrien le besoin immédiat d’une relation profonde et vraie.

Alors ne soyons pas troublé, chaque chrétien va vivre ou peut-être qu’il vit déjà cette tribulation forte annoncée par les prophètes. Mais soyons renouvelé par l’Esprit saint, car cette tribulation arrive pour chacun, mais elle n’arrive pas seule… elle vient avec un renouveau de l’amour.

Romain 8 :33 «Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie!...35 Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? ».

En lisant ces versets, je vous demanderais de ne plus les lire en les interprétant (comme je le faisais moi-même autrefois) comme une confession de foi : « Personne ne peux m’accuser parce que je suis un élu et que j’aime Christ. Même pendant les grandes épreuves de ma vie, je ne renierai pas son nom ». Mais le lire en l’interprétant, c’est-à-dire en le rendant dynamique et vivant. « Qui m’accusera de ne pas aimer comme un élu de Dieu? C’est Dieu qui me justifie, parce que l’amour de Christ se manifeste au milieu de ma tribulation, au milieu de l’angoisse, au milieu de ma persécution, du manque de nourriture, de ma misère, des dangers ou même face à un meurtrier.

Je manifeste l’amour de Christ pour mon prochain qui voit Christ vivre en moi ; comme de la même façon je vois l’amour de mon prochain s’exercer d’une manière prodigieuse. L’action a supplanté l’émotion. L’action d’amour prouve que Christ intercède pour moi.

Ce qui veut dire aussi que l’amour ne se commande pas. Il sera là ou pas. Comme il est écrit dans Jean 15 :16 : C’est Christ qui choisit, « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit ». Jean 15 :17 : « Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres ». Vous voyez la relation directe entre le choix de Dieu et l’amour. C’est donc lui qui donne l’amour et qui nous commande de l’exercer, parce que ce don prodigieux est en nous. L’amour est la seule preuve que nous avons été choisis. Dans le contexte, Dieu ne parle plus à des serviteurs, mais à des amis (Jean 15 :15). Porter du fruit en ne cessant d’aimer fait de nous des amis de Dieu. La relation d’intimité est alors au plus proche.

Pourtant, comme dit le cantique des cantiques ; « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour, avant qu'elle le veuille. » C’est Dieu le Père par le Saint-Esprit en nous qui réveille l’amour. On parle du coup de foudre amoureux mais, c’est ainsi que Dieu fait naître ce sentiment pour nous amener à agir, et à rendre sa justice.

Alors, loin d’être passif, nous devons préparer nos cœurs pour qu’au moment de l’épreuve nous puissions aimer comme Christ et ne pas laisser la peur ou la haine nous envahir.

Romains 8 : 36 « selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 
» La preuve qu’il nous a aimé se trouve où ? Eh bien cette preuve se trouve dans l’amour qu’il nous donne déjà et qu’il nous donnera dans nos tribulations. Nous serons témoin que nos actes prouvent alors cette vérité de Luc 6 : 38 : «  Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; » ; Cette mesure, (ce n’est pas une mesure de foi, une mesure de miracles, des bénédictions matérielles) c’est une mesure d’amour et rien d’autre. Et elle déborde.

Notre don de soi sera alors décuplé dans les tribulations. Nous ferons des œuvres d’amour comme jamais nous aurions imaginé. L’amour, c’est la seule chose qui restera éternellement (1Corinthiens 13). Un athée, un blasphémateur même en a conscience et d’ailleurs à la fin de sa vie, cette personne rend témoignage que c’est sa c’est seule raison d’existence ; Et que bien souvent c’est là qu’elle a péché ou que son entourage l’a déçu.

Prenons conscience, que sans le don d’amour, la foi ne sert à rien. C’est une croyance religieuse morte. L’amour c’est l’œuvre de la foi. C’est l’amour qui rend notre foi vivante. « si je n'ai pas l’amour, (je ne suis rien) je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. » (1 Corinthiens 13 :1).

Ne cessons d’exercer l’amour, même là ou tout devrait s’anéantir.

Amen