dimanche 19 juin 2022

DEUTERONOME 28

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Par Eric Ruiz

Je somnolais devant la TV quand une réplique d’un film m'a réveillé et saisi. Elle disait que la plus grande cause de décès du castor, c'est l’arbre qu'il a rongé lui-même.

Et c'est vrai ces accidents surviennent très fréquemment pour les castors : ils meurent tués par ce qu'ils ont mangé auparavant et pas forcément par leurs prédateurs naturels.
En quelques heures ils peuvent ronger la base d'un arbre de 25 centimètres de diamètre et l'abattre comme une vulgaire branche ; Et parfois, ils se retrouvent écrasés, piégés sous l'arbre.
Ils se font surprendre par leur propre nourriture.

Et, je me disais que l'espèce humaine était, elle, loin de pouvoir en rire et de s'en moquer puisque elle aussi meurt de sa propre nourriture.

C’est presque devenu une banalité que de dire : Nous mangeons en grande quantité ce qui va nous tuer.

Cette réalité n'est pas très réjouissante c'est vrai, mais c'est un constat à faire.
Les scandales autour du glyphosates et des autres substances toxiques, ou plus récemment autour des chocolats Kinder ou des pizzas Buitoni en France ne sont hélas pas révélateurs de faits isolés et rares.
La surproduction alimentaire mondialisée, met le profit au centre des intérêts et non la santé.


J'en ai fait auparavant un message la première trompette de l'Apocalypse intitulée : « 
Les terres brûlées ».

La référence : « Le premier ange sonna de la trompette…et le tiers de la terre fut brûlé » (Apocalypse 8 :7)
La trompette avertie d'un danger imminent.

Ce danger est plus ancré qu’un acte, c’est une mentalité : L’amour de soi.

La maladie de l'amour de soi, provoque le cancer dans nos organes digestifs ; cancer de l’œsophage, cancer du foie, cancer de la rate, du pancréas, des intestins, de l'estomac…

La liste est longue, mais c'est la maladie numéro1 de notre société ;

Et la contradiction de l'homme "irrégénéré" est qu'il dépense autant d'énergie et d'argent pour produire que pour guérir ce qu'il a produit de mauvais.

Alors incriminer le diable, la société corrompue, l'homme imbu de lui-même, l'industriel peu scrupuleux, le politique avides de richesses et gloire ou celui qui se moque de l’écologie, ce n'est évidemment pas la solution.
Cela ne changera rien, on le sait pertinemment.
Cela ne fait que d’attiser les combats, qui de nos jours sont sans pitié pour dénoncer un coupable et le lyncher sur les réseaux sociaux.

Mais la nourriture est aussi représentée par la parole de Dieu. Et elle aussi peut tuer.

C'est une épée à double tranchant. Elle sépare celui qui a une haute estime de lui-même avec celui ou celle qui a brûlé sa chair avec ses envies et ses passions et qui vit les lois de Dieu au présent.
L'amour de soi est comme le cancer il fait se multiplier des cellules mortes ; plus ça va et plus on ne s'intéresse qu'à soi-même.

Les autres et leur besoins ne correspondent plus à aucune cellule qui vit en soi.

Il y a aussi un effet de « surproduction de la parole de Dieu », mais elle est devenue toxique par ses fausses interprétations.

Cette nourriture empoisonnée a inondée tous les milieux.
Aujourd'hui alors que tous les voyants sont au rouge (maladies, épidémies, climat, pollution, problèmes d’emplois, catastrophes naturelles, scandales, dénonciations, délinquances, violences verbales et physiques, guerres…) la trompette que l'on entend est celle d'un réveil par la louange.
Mais c'est une louange détestable.
Pourquoi ?
Parce que le réveil, se réfère normalement à un peuple saint qui obéit vraiment aux lois divines. Et est-ce le cas ?
Bien sûr que non, sinon la terre et les âmes qu’elle porte ne seraient pas dans un tel chaos.

Et pour celles et ceux qui pensent encore être privilégiés, parce qu’ils sont protégés par leur croyance, ils continuent à vivre aveuglés et à être dans un déni total.

Le réveil par la louange n’est qu’un réveil religieux et Jésus l’a comparé au réveil d’une vierge folle.

Le chapitre 28 du livre du Deutéronome est si révélateur de ce que nous vivons dans cette période de forte canicule (la Bible parle elle d’un feu dévorant ; d’une fournaise dans Jérusalem ou du feu dans Sion).

Ce chapitre 28 est destiné au départ à ceux qui sont sortis de l’esclavage d’Egypte et se sont engagés à suivre Dieu dans le désert, en suivant Moïse ; mais c’est aussi pour tout croyant, pour l’Église, l’Israël d’aujourd’hui, plus précisément au circoncis, au baptisé, bref à celui qui s’est engagé à suivre Dieu et ses lois.

Or, ce chapitre est souvent pris comme une prophétie, un encouragement, une bénédiction pour un futur très proche. « Il faut avoir la foi, cela va se concrétiser très bientôt, si seulement tu crois ».

Et dans les assemblées se référant à la Bible, on arrête la lecture au verset 14.

 «2 Voici toutes les bénédictions qui se répandront sur toi et qui seront ton partage ».

Qu’est-ce qu’on aime entendre ce genre de paroles tournées en boucle de la part de nos élites ou de nos frères et sœurs de foi.

Et on chante et on scande à tue-tête et on s’écrit des petits mots en prophétisant ce verset 2 : « les bénédictions  vont se répandre sur toi et les tiens »… et on s’approprie le verset 3 ainsi : « Tu seras béni dans ton travail, dans tes affaires et partout où tu iras »…

Verset 4 : « tout ce que tu as fait, tout ce que tu as semé comme bonnes choses vont maintenant devenir une réalité, tu vas en manger les fruits »… et puis on peut continuer ainsi jusqu’à la fin du verset 14.

« Dieu  te donne la victoire sur tes ennemis, tous ceux et celles qui s’en prennent à toi vont maintenant s’enfuir par sept chemins…Les autres vont commencer à voir quel croyant tu es et ils vont te respecter et te craindre parce que ta foi est grande…Toi, tu ne vas faire que croitre… Tout ce que tu toucheras va passer de la stérilité à la fécondité. Dieu a ouvert du ciel, son trésor pour te l’apporter là maintenant et il est visible aux yeux de tous…

Tu seras tellement bénis financièrement que tu pourras prêter aux autres.. Dieu fera de toi la tête et non la queue, tu seras toujours en haut et tu ne seras jamais en bas ».

Alors, je ne suis pas en train de dire que ces paroles sont fausses.

Non, cette nourriture est bonne si notre condition l’est aussi ;

Or, ces paroles sont fausses car elles sont formulées par des cœurs qui ne plaisent pas au Seigneur et qui pensent chasser leur malheur en prophétisant le bonheur à venir.

Alors, la suite du chapitre 28 est bien souvent oubliée. Et si elle n’est pas prise comme une référence pour les soi-disant croyants, c’est parce qu’ils sont persuadés que la malédiction concerne les autres ; c’est pour les non croyants, les impies, ceux qui croient en des dieux étrangers au leur.

Mais ils se trompent, ce passage les concernent directement.

Il concerne directement ceux qui ont perdu leur premier amour et pas seulement ceux qui se disent apôtre et ne le sont pas (pour plagier l’Église d’Ephese dans l’apocalypse).

Ce n’est pas juste pour nous faire peur, comme un père qui gronde fort son enfant et puis après qui vient essuyer ses larmes en le reprenant dans ses bras.

Non, les faits présentés ici sont sérieux et graves.

« 15Mais si tu n'obéis point à la voix de l'Eternel, ton Dieu, si tu n'observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd'hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage: »

Et là on assiste à l’inverse du sens des versets du départ avec le mot maudit remplaçant celui de béni.

« Tu seras maudit (et non béni) dans ton travail, dans tes affaires et partout où tu iras ». 

Et comme si cela n’était pas suffisant Dieu rajoute du malheur au malheur pour celui qui a abandonné son Dieu.

«20 jusqu'à ce que tu sois détruit, jusqu'à ce que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté de tes actions, qui t'aura porté à m'abandonner ».

Et la suite de ces malédictions se reconnaît aujourd’hui dans les détails de la vie de tous les jours.

On lit à la suite dans le texte, ces mots durs : «L'Eternel enverra contre toi la malédiction, le trouble (la terreur) et la menace, au milieu de toutes tes entreprises…  L'Eternel te frappera de consomption ( maladies infectieuses), de fièvre, d'inflammation, de chaleur brûlante, de desséchement, de jaunisse(maladie du foie) et de gangrène, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu périsses ».

23Le ciel sur ta tête sera d'airain, et la terre sous toi sera de fer »

Tu n’auras personne qui va te parler et qui va te fortifier venant du ciel, car le ciel sera d’airain ; et la terre ne te donnera rien pour te fortifier vraiment car rien ne pousse sur du fer. 

« 24L'Eternel enverra pour pluie à ton pays de la poussière et de la poudre; il en descendra du ciel sur toi jusqu'à ce que tu sois détruit ».

Récemment nous avons connu le sable du Sahara africain, chargé de pollution et nous l’avons reçu à la place de la pluie. On le sait, il ne transporte pas la santé avec lui 

Au verset 27, on lit que Dieu te frappera de maladie dont tu ne guériras pas mais aussi il te frappera de délire, d’aveuglement de ton esprit ;

Et la suite est encore remplie de détails sordides, je ne souhaite pas vous lire tout, mais faites-le, ayez le courage de le lire, vous y verrez bien le monde dans lequel nous vivons et la propagation du mal qui n’épargne pas grand monde de ces malheurs.

L’apostasie a un prix (l’apostasie, c’est déchirer l’alliance faite avec Dieu, s’est lui avoir écrit une lettre de divorce)… et ce prix dépasse la simple réprimande, qui a déjà été faite.

« 34 Le spectacle que tu auras sous les yeux te jettera dans le délire (la folie) ».

Tout ce que nous ferons….ou ce que ferons ceux qui nous imitent auront les mêmes conséquences destructrices.

C’est le castor qui meurt de ce qu’il a rongé

Mais avant, c’est la captivité : se sentir coupé de ses racines ou bien c’est vivre l’enfermement, l’asservissement avec ceux qu’on trouve sans loi, sans conscience, sans cœur ; avec ceux qui nous promettent la prospérité et l’égalité alors que la réalité n’est que mensonge, mépris et chaos.

Et au verset 47, Dieu revient encore sur la cause du mal

« 47Pour n'avoir pas, au milieu de l'abondance de toutes choses, servi l'Eternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur, »

La question principale revient : qu’avons-nous fait de ses bénédictions, celles qui nous avaient été données au départ ?

Les avons-nous partagés avec un bon cœur ou avons-nous servi Dieu en nous satisfaisant d’une loi dure, sans joie, sans envie, aimant notre prochain parce qu’il le faut bien, parce que c’est écrit ; ou l’aimant pour nous-mêmes ?

Parce que là aussi les conséquences de notre ingratitude nous amènerons à le servir…mais comment ?  Dans quel état ?

« 48 tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, de la nudité et de la disette de toutes choses, par tes ennemis que l'Éternel enverra contre toi. Il mettra un joug de fer sur ton cou, jusqu'à ce qu'il t'ait détruit ».

« 66Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence.

L’inquiétude, le stress permanent, le questionnement vis-à-vis de Dieu (entend-t-il mes prières ? que vais-je devenir ?)

Toutes ces questions n’auront de réponses que dans le verset suivant :

« 67Dans l'effroi qui remplira ton cœur et en présence de ce que tes yeux verront, tu diras le matin: Puisse le soir être là! et tu diras le soir: Puisse le matin être là! 

Alors, ce constat effroyable semble un combat perdu. C’est vrai pour beaucoup. Mais avec Christ l’amour triomphe de la mort, il triomphe de l’abandon, il triomphe du découragement.

Et Dieu répond à celui qui se tourne vers lui parce qu’il n’a plus de solution et parce qu’il veut à tout prix revenir pratiquer ses premières œuvres (transparence, repentance, conversion) ;

Parce qu’il veut retrouver le chandelier qu’on lui a ôté des mains ( je cite là l’ange qui parle à l’Église d’Éphèse, la première Église).

A celui ou celle qui s’est attiédi, Dieu lui demande de se souvenir à quelle moment il est tombé ; et de se rappeler des causes de sa chute, afin qu’il trouve la petite porte de sortie, celle de son cœur, là où se trouve son nouveau temple.

Alors, si notre foi est tiède changeons de cap avant qu’il ne soit trop tard.

Amen

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