dimanche 6 octobre 2019

LES ÉPINES DU CROYANT

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Par Eric Ruiz

Non, je ne suis pas devenu triste et dépressif, mais je constate que les ténèbres deviennent plus noires que jamais.
L'air est devenu irrespirable, ne croyez-vous pas?

Depuis plusieurs semaines mon nez est bouché et je n'arrive qu'à respirer que par la bouche.
Le matin je me réveille la bouche complètement desséchée.
Cela faisait bien longtemps que cette sensation m'avait quitté, et qu'être enrhumé était du passé.
Ne vous moquez pas de mes propos
Tout ce qu'un croyant vit a du sens.
Aucun détail, aucune mésaventure n'est à sous-estimer et mépriser.
Notre Père céleste nous parle ; Et c’est toujours dans l'humilité que nous pouvons recevoir sa parole.
Croire qu'il nous parle qu'à travers la Bible, qu'en priant, uniquement dans certains lieux (l'église), ou certains moments (le dimanche) ne sont que des à priori qui ne reflètent pas du tout la réalité.

Que souhaite nous dire le Seigneur ?
Qu'est-ce qui est devenu irrespirable ?
L'atmosphère autour de nous ? La pollution extérieure ?!!

Ou peut-être aussi, nous-mêmes, moi-même ? Mon atmosphère, ma pollution intérieure?
Mais vu, que le pardon est dans mon cœur et pas seulement sur mes lèvres, vu que je n'ai personne dans le nez, que mon combat n'est surtout pas contre la chair et le sang mais contre les esprits mauvais, je ne pense pas que le problème vienne de moi.

Je pense qu'au contraire beaucoup ne peuvent plus me sentir.
Le nombre de mes abonnés vidéos stagne ; l'évolution du nombre de mes vues, elle aussi n'est plus ce qu'elle était il y a quelques mois, et les insultes augmentent dans les commentaires...alors, je crois que ce n'est pas une simple intuition: mais on me juge sans valeur, et j’inspire de la répugnance.
Mes messages empestent, polluent l'atmosphère de beaucoup de croyants, qui ne me supportent plus, qui ne me portent plus en odeur de sainteté.

Je pense que mes messages vont trop à contre-courant de leur credo et cela leur montre trop souvent les choses qu'ils refusent de changer ; et qu'ils préfèrent les ténèbres à la lumière.
Je ne suis pas le premier à qui cela arrive, ni le premier à le constater.
Tous les prophètes les uns après les autres se sont fait railler et critiquer pour leurs discours en décalages.
Mais rassurez-vous ça ne me décourage pas pour autant.
Ce que j'ai à dire de la part du Seigneur passe en premier dans mes intentions.

Alors pour en revenir à ce qui est irrespirable (à part moi)...

Les innombrables incendies de cet été ont rendu l'air étouffant, irrespirable, et dernièrement on a le scandale de cette entreprise ; Lubrizol classée à haut risque de pollution, et même « Seveso » c’est-à-dire à haut risque de catastrophe sanitaire par les produits dangereux et toxiques qu’elle accueille et dont les gaz ont pourri l'atmosphère à plus de 200kms aux alentours.

Ferrat chantait déjà en 1965 dans la chanson : la voie lactée: "Jésus, Marie, quelle décadence, quelque chose est pourri dans mon royaume de France... Je suis considéré autant qu'un camembert"
Aujourd'hui c'est désolant, mais le
camembert vaut plus cher que la valeur de beaucoup de personnes.
Quand des millions de gens sur la planète n'ont plus accès à l'eau potable et que (sans le nommer) le grand lobby Coca Cola en profite pour s'implanter en colonisant le pays et à imposer sa seule boisson potable (et même plus parfois : le seul aliment à prix abordable) ; Et que cela créé de nouvelles maladies, de nouveaux fléaux, il y a de quoi mesurer le cœur de l'homme naturel.

Le péché est à son comble, l’iniquité a atteint son paroxysme.

C'est vrai que les produits marchands sont mieux considérés que l'espèce humaine.
Et nous ne sommes plus en 1965 ; 54 ans après, les choses sont devenues pires, abjectes, répugnantes, vomissables.

C'est clair, tout s’évalue, tout a un prix.
On doit, pour avoir de la valeur : être productif, compétitif.
L'être humain est considéré uniquement par cette échelle des valeurs: la productivité.
Le reste n'est que du bavardage ou des mots prononcés soit par des utopistes rêveurs ou soit par des manipulateurs qui continuent à user et abuser de l'hypocrisie.

En éducation, dans l'enseignement (ma profession), il y a ce mot abjecte qui m'irise le poil: l'efficience.
« Être efficient »: veut dire justement productif avec cette plus-value de performance.
Il faut produire un résultat positif, mais pas seulement : le plus rapidement possible.
On va valoriser l'élève qui apprend et restitue la connaissance le plus vite.

Si vous ne faites pas parti de ce critère vous devenez un "cassos", comme on dit, un marginal, un laissé pour compte, un rebut de la société.
Certes on vous aidera au début, histoire de soulager sa conscience, puis la société vous laissera tomber comme une vieille chaussette.
Au passage, dans ma profession comme ailleurs,  on entend que des nouveaux suicidés, on constate aussi  des compagnies aériennes qui font faillites entraînant avec elles d'autres entreprises.

Et le monde va bien dans tout ça ?

Sauf que l'oppression agit sans arrêt rendant de plus en plus difficile les conditions même d’existence dans des pays soi-disant : « développés, industrialisés, modernes et progressistes ».

Pourquoi tout va crescendo ? Et que le milieu chrétien, qui devrait être à part, n’y échappe pas?

Jésus donne la réponse dans une parabole : sur celle du semeur venue semer une partie de sa semence.
Au verset 7 de Luc chapitre 8 nous lisons : «  une partie (de la semence) tomba parmi les épines : les épines montèrent avec elle et l’étouffèrent ».
Ce verset m’amène tout naturellement une question :
Pourquoi le sol, le terrain est si peu fertile chez le croyant ?

Parce qu’il laisse croître les épines et les chardons qui sont de mauvaises herbes, et qui finissent par étouffer la bonne semence.
On en revient toujours à la même chose : ce n’est pas à Dieu d’arracher les épines avant qu’elles viennent nous étouffer.
Et prier pour que les épines ne poussent pas, là aussi, c’est une prière futile.
Notre terrain, c’est un jardin qui demande de l’entretien et c’est à nous et à nous seuls de le cultiver.

Jésus nous dit précisément ce que représentent ces épines, sept versets plus loin dans le texte (Luc 8 :14)
« Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui ayant entendu la parole, s'en vont et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité ».

Donc prier est une bonne chose, mais dans le sens de : prier pour voir les épines et ensuite les arracher soi-même ; c’est cela chasser les démons (le démon de richesse, le démon de l’incrédulité, de la luxure, celui de l’orgueil, etc).
Et se laver, par l’eau de la repentance entretient son jardin.
Oui, je sais que j’agace en insistant toujours et encore sur la repentance ; mais dans les derniers temps, dans les temps difficiles le peuple à le cou raide, il croit tout savoir et méprise l’instruction.
Nous sommes exactement dans la même situation que l’était le prophète Jérémie à son époque :
« Les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils m'ont tourné le dos, ils ne m'ont pas regardé; On les a enseignés, on les a enseignés dès le matin; Mais ils n'ont pas écouté pour recevoir instruction. Ils ont placé leurs abominations dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué, afin de la souiller ».
La raison de tout cela ?
Timothée l’explique concrètement. Il montre ce que font ces épines dans le cœur, dans le terrain des croyants.
Voilà le processus de l’étouffement expliqué par Timothée (2Timothée 3 :1)

« Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.  Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là ».

Voilà les épines qui ont grandi et qui sont venues étouffer aussi, ceux qui restent auprès de tels esprits, auprès de telles influences et qui refusent de s’éloigner d’elles.
Jésus n’a pas pris l’exemple des épines au hasard. Une personne qui a des épines, elle fait forcément mal aux autres. Elles piquent ceux qui s’y frottent (l’expression : qui s’y frottent s’y piquent leur est très approprié). Donc ceux qui fréquentent, qui portent intérêt aux épineux, reçoivent alors des injures, des paroles dures, du mépris. La sévérité des épineux n’est pas de la sagesse. Leurs réprimandes blessent et sont injustes ; et bien-sûr leur fruit de l’esprit n’est qu’apparence et leur amour manigance.
Et croire que les épineux ne sont pas dans les églises, c’est tout aussi absurde que de se croire invincible parce qu’on à la foi.

Donc les actes des disciples sont bien là : s’éloigner des choses et des êtres qui font le mal.

Attention, si vous continuez à dire « Amen » à leur propos, à leurs désirs, à leurs flatteries, vous ne faites que d’alimenter la croissance de vos épines à vous.

Lisons Nombres 33 :55
(d’abord à partir du verset 50)
« L'Eternel parla à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho….Lorsque vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous chasserez devant vous tous les habitants du pays…55 Mais si vous ne chassez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez seront comme des épines dans vos yeux et des aiguillons dans vos côtés, ils seront vos ennemis dans le pays où vous allez vous établir. »
Vous voyez, s’éloignez de ceux qui vous piques n’est pas juste un choix possible, une simple alternative, c’est le devoir du disciple, qui n’a pas à s’associer avec les ronces et les épines, et donc, à faire des compromis avec le mal.

Vous savez, il n’y a pas que dans un seul verset où la Bible évoque les épines ou les ronces.
On trouve le mot grec akanka (qui signifie épines) 173 fois.
L’auteur de la lettre aux Hébreux y voit même la cause principale de la répudiation et de la malédiction, car dit-il « on finit par y mettre le feu » (Hébreux 6 :8).

Mais, ce qui est surprenant, c’est de voir Jésus avec une couronne d’épines sur la tête, lui qui n’est pas un homme naturel, mais qui est sans péché donc sans épines.
Dans Jean 19 :2, nous voyons que ce sont les soldats qui tressèrent eux-mêmes une couronne d’épines et la posèrent sur sa tête.
Pourquoi notre Père céleste inspire-t-il cet acte d’apparence injuste à ceux qui mettent son Fils unique sur la croix ?
La réponse : c’est qu’ils ne savent pas à ce moment-là qu’ils agissent selon la justice de Dieu.
Ils font une œuvre qui les trompe.
Ils pensent au contraire se moquer de Jésus et l’humilier davantage.
Mais la raison principale… c’est pour qu’au moment de leur jugement, ils reconnaissent celui qu’ils ont humilié, méprisé, celui à qui ils ont percé les mains en agissant comme Timothée le montre, en ayant laissé étouffer la semence par leurs épines.
Ils reconnaîtront alors que le châtiment qu’ils ont reçu était juste et mérité.
Parce qu’ils recevront le châtiment de leurs actes.

Donc si vous-mêmes, vous vous êtes senti un jour comme trahi par des porteurs d’épines, ne vous méprenez pas, l’injustice que vous aurez vécu servira de témoignage à la justice rendu par Dieu. C’est pour cela que notre attitude doit être irréprochable dans les bonnes comme dans les mauvaises circonstances.
Car, tout est au service de la vérité ; Et le meurtre, le mensonge, la calomnie et la trahison sont en fait des armes de justice qui serviront au jour de la lumière à révéler les ténèbres de ceux qui les ont choisies.

Alors pour terminer j’aurai un conseil à nous donner.
Ne soyons pas une épine pour notre prochain, « une occasion de chute » pour l’autre, mais arrachons nos piquants en faisant le bien, en confessant nos fautes les uns aux autres, en évitant aussi de blesser qui que ce soit par des paroles dures et accusatrices.
Soyons plutôt, celui qui console, qui exhorte dans la douceur et l’amour ; ne soyons pas celui qui ressort sans cesse le même plat, celui des fautes des autres, en leur montrant leurs imperfections, leurs échecs passés et leurs défauts.
Prions plutôt pour que notre Seigneur leur ouvre les yeux.

Aujourd’hui cela fait, jour pour jour, 2 ans que ma mère s’est endormie en Christ.
Son souvenir reste encore comme un parfum, une odeur de sainteté et de réconfort pour moi et pour les autres : Elle était toujours à relever celui ou celle qui est attristé et jamais à se plaindre de ses douleurs. Ce parfum de gentillesse et de dévouement se manifestait par des gestes délicats et attentionnés de sa part. C’est ce qui faisait d’elle une sœur appréciée par tous. On recherchait sa présence, on se confiait facilement à elle ; Elle qui aimait les fleurs était comme une rose.

Soyons comme une rose, et plus précisément la fleur, dont l’éclat embellie le lieu, dont le parfum crée une attirance pour les insectes pollinisateurs… mais aussi, dont le parfum repousse les prédateurs. Et enfin évitons d’être un parfum irrespirable, une pollution pour l’autre, Ne soyons pas l’épine, le chardon qui pique et qui blesse celui qui vient à notre contact.
Amen.

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