Par Eric
Ruiz
Il y a une
loi spirituelle que je ne cesse de prendre en exemple : c’est celle qui
révèle l’état de notre cœur.
Le doigt
de Dieu, n’échappe pas à cette loi (qui révèle lui aussi notre cœur).
C’est
marrant, mais toutes les religions (et même ceux qui disent ne pas en avoir) ont
tendance à nommer l’action de Dieu, ou sa toute-puissance en disant :
« c’est le doigt de Dieu !»
(ce n’est
pas anodin d’ailleurs si « le doigt de Dieu » c’est aussi le
nom qui désigne un très haut sommet des Alpes).
Dieu pour
beaucoup: c’est une puissance surnaturelle inexpliquée, inégalée et
inatteignable ; celle qui nous fait peur, surtout quand arrive une
catastrophe, ou que tout semble échapper à notre contrôle.
Ce doigt
de Dieu d’ailleurs trouble beaucoup : Est-ce un châtiment divin ou une
attaque diabolique ? La confusion
est générale (on ne sait plus de qui provient l’attaque).
Comme si
Dieu n’avait besoin que d’un seul doigt pour agir (son doigt, son index en
l’occurrence, pourrait faire trembler, à lui seul, toute l’humanité, alors que
nous petits humains, avec un seul doigt, on ne peut pas faire grand-chose, sinon
taper sur les touches d’un clavier d’ordinateur).
Donc dans
le sens commun, l’index pointé vers le haut montre la puissance du ciel ;
et l’index vers le bas : c’est le jugement divin implacable, ou l’accusation
dirigée vers une personne, un peuple, une nation, c’est Dieu qui se venge (mais
tout ça c’est le sens commun).
Et la
question qui me vient c’est : Est-ce vraiment ainsi dans la réalité ?
Ce n’est
pas ce que j’ai dans le cœur en tous cas et ce n’est pas ce que nous révèle
aussi Apocalypse 8 :
Il nous
révèle plutôt que ce sont les sacrifices des saints qui par leur odeur de
sainteté déclenchent les hostilités.
(Apocalypse
8 :4)
« La fumée des parfums monta, avec les prières des saints,
de la main de l'ange devant Dieu ; Et l'ange prit l'encensoir, le remplit
du feu de l'autel, et le jeta sur la terre. »
Le ciel fonctionne
en analogie avec ce qui se passe sur terre.
Les parfums qui
montent vers Dieu proviennent des braises des sacrifices brûlés la veille, que
l’on mettait ensuite dans l’autel des parfums à l’intérieur du sanctuaire.
Rien n’a changé depuis.
La consécration des saints, c’est le parfum et l’huile qu’il y a dans
l’encensoir tenu par l’ange.
Leur consécration augmente car
ils persévèrent malgré les persécutions, les maltraitances, les souffrances et
qu’ils continuent à invoquer Dieu constamment. Tout cela provoque une odeur de
feu et un feu sur l’autel qui va être jeté sur la terre.
Ce n’est donc pas le doigt de
Dieu qui agit par des cataclysmes et des catastrophes, mais la puissance de ses
fils qui déclenche cela (les fils montent en puissance).
Ce n’est pas un doigt qui pointe
alors mais tous les doigts d’une main.
Voyez-vous
où je veux en venir ?
Eh bien, que
Dieu nous a fait à sa ressemblance avec des mains. Il ne peut être fort sans
ses 5 doigts à chaque main.
Il ne peut
donc être fort sans ses fils qui forment ses doigts.
La force de la main n’est pas dans la
main, mais dans ses doigts
Une main
sans doigt n’a aucune force, elle n’a aucune habileté, elle ne peut pas
prendre, ni serrer, ni manipuler, ni malaxer… elle est donc inutile.
C’est pourquoi
Dieu se cherche et forme des serviteurs zélés, utiles, qui reçoivent même les
talents des serviteurs paresseux ; et Dieu dit au serviteur méchant et
inutile : « je ne te connais
pas […] jetez-le dans les ténèbres du dehors, là où il y a des pleurs et
des grincements de dents »
En plus,
croire que notre Père n’a qu’un fils unique, s’est encore croire qu’il n’a
qu’un seul doigt.
C’est
oublié sa fonction de sauveur et celle de donner sa vie pour récupérer son
patrimoine en donnant son héritage à ses oints qui sont ses fils adoptés, ses
sarments greffés au cep ; il récupère son patrimoine (qui a pris une grosse
plus-value).
Dieu par
Jésus-Christ est venu récupérer sa plus-value, ses 5 doigts.
Dieu est
venu reprendre ses enfants devenus Fils, non pas parce qu’il a changé d’avis et
qu’il s’est attendri sur sa création ;
Mais parce
que nous sommes dès le départ en lui et que sa création retourne à la fin en
lui, avec une autre puissance, avec une plus-valu.
L’épreuve
de la vie terrestre lui permet de récupérer 5 doigts d’une puissance
démultipliée.
Dieu
évolue et prend de la force grâce à nous « hommes spirituels ».
Continuons :
La Bible
nous dit que les tables de la loi en pierre furent écrites avec le doigt de
Dieu.
Est-ce un
symbole fort de son autorité suprême, ou simplement juste pour montrer que
c’est lui et lui seul l’auteur et le transcripteur ; Et qu’il n’a eu
besoin ni d’un ustensile ni d’un homme comme Moïse pour l’écrire?
Quelle est
la croyance qui va nous faire obéir aux lois divines ?
Obéir,
parce qu’on a peur du châtiment divin, ou obéir, parce que nous savons tout
simplement que ce qui vient de lui est bon, juste, miséricordieux et correspond
à nos aspirations les plus profondes ?
Pourtant,
Jésus de Nazareth n’a pas hésité à utiliser l’image « du doigt de
Dieu », Pourquoi ?
Examinons
le contexte dans lequel il dit cela :
« Si c’est par
le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Royaume de Dieu est arrivé
pour vous » (Luc 11.20);
Jésus n’a pas pris ce terme au hasard, il avait en face de lui, des gens
incrédules, hautains, l’accusant de chasser les démons par Belzebuth, le prince
des démons.
Le fils de Dieu, donc, n’a fait qu’utiliser la loi spirituelle que je
vous ai annoncée au début de ce massage.
Il a utilisé la même expression et la même vision de Dieu que ces
accusateurs, en leur montrant qu’il est,
lui, l’expression du Royaume de Dieu et de sa puissance et qu’il en est
même le doigt, l’expression incarnée.
Jésus en allant dans leur sens avait l’intention qu’ils se rendent
compte de leur incohérence et qu’ils voient que le doigt de Dieu est peut-être
venu pour guérir, délivrer, pardonner et non pour accuser et condamner comme
eux le font.
Alors,
derrière cette image, il y a bien-sûr une réalité, celle de vouloir réduire
inconsciemment Dieu à lui-même.
Dieu n’aurait
pas besoin des autres pour être fort puisqu’il se suffit à lui-même.
Son doigt montrerait
alors une autorité céleste, d’une autre dimension, éloigné de sa création mais par
moment perçant le voile terrestre, pour venir oppresser un peuple bien inférieur,
et qu’il lui soit soumis par la force.
Dans les
textes plus anciens de la Bible, il y a un passage qui évoque le doigt de Dieu,
c’est lorsque les magiciens de Pharaon essayent d’imiter le prodige de Moïse en
créant eux aussi, une prolifération de
poux ; mais eux, n’y parviennent pas.
Alors, épouvantés
et croyant à un jugement sans appel : «… les magiciens dirent à
Pharaon: C'est le doigt de Dieu! » (Exode 8 :19).
Donc, le
commun des mortels voit Dieu et son doigt, comme Pharaon et ses magiciens le
voient.
Il voit un Dieu, qui exerce sa puissance d’en haut, depuis un
lieu inaccessible et qui vient déverser son courroux, son feu dévorant, sa
toute-puissance sur un peuple pécheur.
Son doigt signifie (un peu quand même) une certaine
arrogance voir un certain mépris pour ceux qui se trouve visés par lui.
Çà c’est
la vision de « l’homme-animal », toujours en train de se cacher, car
il a honte de lui devant Dieu et sa culpabilité le rattrape sans cesse.
Il est
évident que nous péchons de multiples manières et souvent sans même en prendre
conscience, nous manquons le but à notre insu.
Pourquoi ?
Simplement
parce qu’il faut naître de nouveau, naître d’en haut pour avoir les yeux
ouverts sur son état, et s’éloigner du péché, non pas parce que c’est une loi,
mais parce que la vie animale ne nous attire plus, alors, elle est pour notre
vielle nature, celle de « l’homme irrégénéré», mais pas pour
« l’homme spirituel » qui a un tout autre but, lui.
Quand Jean
Baptiste disait : « repentez-vous
car le royaume de Dieu est proche », c’est « Metanoeo », le
mot grec employé pour dire repentir, c’est : changé d’état d’esprit.
L’onction
a un pouvoir sur le converti c’est qu’il ne pense plus du tout pareil
qu’autrefois, parce qu’il a revêtu une nouvelle mentalité.
Alors maintenant
nous arrivons au cœur du message : l’apôtre Pierre, en posant une question
à Jésus va lever un autre voile sur « le doigt de Dieu ».
Pierre s’approcha de Jésus pour lui
demander : « Seigneur, lorsque mon
frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui
pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept
fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ».
Chose curieuse, Jésus parle ici directement du
doigt de Dieu, mais personne n’en prend conscience.
Le doigt de Dieu ce n’est pas la vengeance comme tout le
monde pense, mais c’est le pardon.
Jésus ne dit pas à Pierre : si ton frère
malgré le fait de lui avoir pardonné une fois, puis une deuxième fois, continue
à t’offenser, éloigne toi de lui, coupe toute relation avec lui car c’est moi
ou mon Père qui va le châtier.
Non, il demande une action qui humainement est
impossible, car si on est capable de pardonner une fois, au mieux une deuxième
fois, jusqu’à sept fois s’il le faut, mais que l’offense persiste toujours, qui
peut continuer à pardonner indéfiniment ?
Je vais encore renverser une idée reçue, mais…
Le doigt de Dieu contrairement à ce que l’on pense, n’est pas
pur, intact, ou immaculé, il est entaché de sang.
Le livre des Lévites, des repentis, nous le
révèle, Lévitique chapitre 4.
Ce doigt : c’est le sacrificateur qui
l’avait ainsi quand il aspergeait sept fois dans la tente d’assignation, le
sang du taureau sacrifié en direction du voile.
Le pardon
ne s’exerçait pas une seule fois, mais sept fois de suite au temps de Moïse, (C’est
d’ailleurs pour cela que Pierre pose la question à Jésus en pensant en toute
légitimité au chiffre 7 : « Dois-je lui pardonner jusqu’à sept
fois ? »)
Lévitique
4 :5-6 donne le sacrifice d’expiation pour celui qui pèche
involontairement, sans s’en apercevoir
« Le sacrificateur ayant reçu l'onction prendra du sang du
taureau, et l'apportera dans la tente d'assignation; il
trempera son doigt dans le sang, et il en fera sept fois l'aspersion devant
l'Eternel, en face du voile du sanctuaire »
Donc sept fois, correspondait à un pardon
selon la loi….mais pour qui ?… pour tous ?
Non, uniquement pour les frères, ceux qui
exercent une communion réelle avec Dieu (dans le texte c’est pour le
sacrificateur et l’assemblée seulement).
Lévitique 4 nous montre un sacrifice qui a
commencé à l’extérieur du sanctuaire, puis qui continue à l’intérieur, avec une
aspersion du sang sur le voile.
Il y a une profondeur dans le pardon entre
frères qui va beaucoup plus loin que le pardon accordé aux étrangers.
Pour les autres, le doigt ensanglanté du
sacrificateur passait uniquement sur les cornes et la base de l’autel des
sacrifices, sur le parvis, à l’extérieur du sanctuaire, mais le sang ne
rentrait pas dans le temple.
Ce qui signifie qu’au moment où nous recevons
l’onction de repentance, notre pardon devient le même que celui du
sacrificateur qui aspergeait le voile sept fois. Nous sommes pardonnés comme
nous pardonnons sept fois s’il le faut.
Mais Jésus va plus loin, il parle de naître
d’eau et d’esprit à Nicodème (on n’oublie
« et d’Esprit »).
Le pardon se fait alors dans le sanctuaire
mais pas devant le voile, derrière lui, dans le lieu très saint, car le voile
du temple a été déchiré à la crucifixion ; et là le pardon se fait EN
Christ. Nous pardonnons comme lui pardonne (70 fois sept fois).
Le doigt
de Dieu, le doigt du pardon, s’applique pour tous mais à des degrés différents.
Pour un repentis, né d’eau il pardonnera jusqu’à
sept fois, mais pour celui qui est né aussi d’esprit, le pardon est infini.
En plus pour les repentis, le sacrifice était
plus important, c’est un jeune taureau qu’il devait être immolé et en extraire
la graisse (la richesse).
Pour les autres, les animaux immolés avaient
moins de valeur (bouc, chèvre, agneau, etc..).
Et pensez-vous qu’en Christ le sacrifice est
moins important. C’est l’inverse c’est Jésus-Christ le sacrifice parfait le don
pour nos fautes. Nous devons personnellement en être à la hauteur.
Nos renoncements doivent être profonds et
complets.
Or, Aujourd’hui nous sommes en pleine
confusion, puisque de nombreux chrétiens se disent saints mais pèchent
volontairement et par là montrent qu’ils sont comme des étrangers. Ils
s’attachent à la chair et par conséquent le doigt de Dieu ne peut venir les
purifier, ils ne donnent pas gloire à Dieu, mais à leurs instincts primaires.
Ils sont sous la loi de (Nombres 15 :30-31)
« si quelqu'un, indigène ou étranger, agit
la main levée, (au yeux de tous et en toute impunité) il outrage l'Eternel; celui-là sera retranché du milieu de son peuple. Il a méprisé la parole de l'Eternel, et il a violé son
commandement: celui-là sera retranché, il portera la peine de son iniquité ».
Vous voyez, il n’y a pas de pardon pour celui
qui viole volontairement les commandements de Dieu.
Donc, le doigt de Dieu ne peut plus s’exercer
sur les faux frères, les faux pasteurs, les faux enseignants, les faux
prophètes.
Ils portent, eux, le châtiment de leur
égarement.
Avec
Jésus, le pardon s’exerce indéfiniment, mais sur ceux qui n’outragent pas Dieu.
C’est le
fameux blasphème contre l’esprit qui coupe la chaîne du pardon et qui ne permet
pas au blasphémateur de se repentir.
Jésus est
l’animal immolé et son pardon se veut sans limite.
Donc
Jésus, fils de Dieu, a le doigt constamment ensanglanté de nos fautes, mais
c’est quand même son sang qui coule, et qui s’est sacrifié et qui coule
incessamment dans le lieu très saint pour ceux qui croient en lui.
Une
personne qui a l’esprit de Christ en elle, a la même intention, elle pardonne
indéfiniment son frère ou sa sœur, puisque ce n’est plus elle qui vit mais
Christ qui vit en elle.
Elle porte
sa croix en pardonnant malgré les outrages, les trahisons et les insultes, les
brimades.
Jésus sur
la croix a dit pour tous ceux qui avaient participé de près comme de loin à sa
crucifixion : « Père
pardonne-leur ils ne savent ce qu’ils font ».
Jésus
montrait à ce moment-là le doigt de Dieu. Le doigt du pardon.
Ce doigt
qui montre le pécheur, pas pour l’accuser mais pour que lui réalise son état
inique et qu’il se repente.
C’est
ce qui s’est passé d’ailleurs lorsque le voile du temple s’est déchiré et que tous
ceux qui avait vu la scène de la crucifixion partirent. Ils s’en allèrent en se
frappant la poitrine.
Donc,
ne limitons pas le doigt de Dieu et sa puissance.
Sa
véritable puissance se matérialise au travers du pardon de nos péchés, le
pardon qu’exercent des sacrificateurs (qui ne font plus parti du règne animal,
mais d’un nouveau règne spirituel).
Ceux
qui continuent à craindre le doigt de Dieu, ne font que dévoiler leur jugement.
Ils refusent de changer de mentalité et ils subiront les conséquences
désastreuses de leur opposition.
Le
doigt de Dieu désigne donc l’état intérieur ; Car c’est encore de là que
doit sortir notre véritable trésor : de l’intérieur.
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