dimanche 19 mai 2019

LE DOIGT DE DIEU

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Par Eric Ruiz

Il y a une loi spirituelle que je ne cesse de prendre en exemple : c’est celle qui révèle l’état de notre cœur.
Notre cœur est trahi par l’expression de nos pensées et de nos croyances.

Le doigt de Dieu, n’échappe pas à cette loi (qui révèle lui aussi notre cœur).
C’est marrant, mais toutes les religions (et même ceux qui disent ne pas en avoir) ont tendance à nommer l’action de Dieu, ou sa toute-puissance en disant : « c’est le doigt de Dieu !»
(ce n’est pas anodin d’ailleurs si « le doigt de Dieu »  c’est aussi le nom qui désigne un très haut sommet des Alpes).

Dieu pour beaucoup: c’est une puissance surnaturelle inexpliquée, inégalée et inatteignable ; celle qui nous fait peur, surtout quand arrive une catastrophe, ou que tout semble échapper à notre contrôle.
Ce doigt de Dieu d’ailleurs trouble beaucoup : Est-ce un châtiment divin ou une attaque diabolique ?  La confusion est générale (on ne sait plus de qui provient l’attaque).

Comme si Dieu n’avait besoin que d’un seul doigt pour agir (son doigt, son index en l’occurrence, pourrait faire trembler, à lui seul, toute l’humanité, alors que nous petits humains, avec un seul doigt, on ne peut pas faire grand-chose, sinon taper sur les touches d’un clavier d’ordinateur).

Donc dans le sens commun, l’index pointé vers le haut montre la puissance du ciel ; et l’index vers le bas : c’est le jugement divin implacable, ou l’accusation dirigée vers une personne, un peuple, une nation, c’est Dieu qui se venge (mais tout ça c’est le sens commun).

Et la question qui me vient c’est : Est-ce vraiment ainsi dans la réalité ?
Ce n’est pas ce que j’ai dans le cœur en tous cas et ce n’est pas ce que nous révèle aussi Apocalypse 8 :

Il nous révèle plutôt que ce sont les sacrifices des saints qui par leur odeur de sainteté déclenchent les hostilités.
(Apocalypse 8 :4)
« La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu ; Et l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel, et le jeta sur la terre. »

Le ciel fonctionne en analogie avec ce qui se passe sur terre.
Les parfums qui montent vers Dieu proviennent des braises des sacrifices brûlés la veille, que l’on mettait ensuite dans l’autel des parfums à l’intérieur du sanctuaire.
Rien n’a changé depuis.
La consécration des saints,  c’est le parfum et l’huile qu’il y a dans l’encensoir tenu par l’ange.
Leur consécration augmente car ils persévèrent malgré les persécutions, les maltraitances, les souffrances et qu’ils continuent à invoquer Dieu constamment. Tout cela provoque une odeur de feu et un feu sur l’autel qui va être jeté sur la terre.

Ce n’est donc pas le doigt de Dieu qui agit par des cataclysmes et des catastrophes, mais la puissance de ses fils qui déclenche cela (les fils montent en puissance).

Ce n’est pas un doigt qui pointe alors mais tous les doigts d’une main.
Voyez-vous où je veux en venir ?

Eh bien, que Dieu nous a fait à sa ressemblance avec des mains. Il ne peut être fort sans ses 5 doigts à chaque main.
Il ne peut donc être fort sans ses fils qui forment ses doigts.
La force de la main n’est pas dans la main, mais dans ses doigts
Une main sans doigt n’a aucune force, elle n’a aucune habileté, elle ne peut pas prendre, ni serrer, ni manipuler, ni malaxer… elle est donc inutile.
C’est pourquoi Dieu se cherche et forme des serviteurs zélés, utiles, qui reçoivent même les talents des serviteurs paresseux ; et Dieu dit au serviteur méchant et inutile : « je ne te connais pas […] jetez-le dans les ténèbres du dehors, là où il y a des pleurs et des grincements de dents »

En plus, croire que notre Père n’a qu’un fils unique, s’est encore croire qu’il n’a qu’un seul doigt.
C’est oublié sa fonction de sauveur et celle de donner sa vie pour récupérer son patrimoine en donnant son héritage à ses oints qui sont ses fils adoptés, ses sarments greffés au cep ; il récupère son patrimoine (qui a pris une grosse plus-value).
Dieu par Jésus-Christ est venu récupérer sa plus-value, ses 5 doigts.
Dieu est venu reprendre ses enfants devenus Fils, non pas parce qu’il a changé d’avis et qu’il s’est attendri sur sa création ;
Mais parce que nous sommes dès le départ en lui et que sa création retourne à la fin en lui, avec une autre puissance, avec une plus-valu.
L’épreuve de la vie terrestre lui permet de récupérer 5 doigts d’une puissance démultipliée.
Dieu évolue et prend de la force grâce à nous « hommes spirituels ».

Continuons :
La Bible nous dit que les tables de la loi en pierre furent écrites avec le doigt de Dieu.
Est-ce un symbole fort de son autorité suprême, ou simplement juste pour montrer que c’est lui et lui seul l’auteur et le transcripteur ; Et qu’il n’a eu besoin ni d’un ustensile ni d’un homme comme Moïse pour l’écrire?

Quelle est la croyance qui va nous faire obéir aux lois divines ?
Obéir, parce qu’on a peur du châtiment divin, ou obéir, parce que nous savons tout simplement que ce qui vient de lui est bon, juste, miséricordieux et correspond à nos aspirations les plus profondes ?

Pourtant, Jésus de Nazareth n’a pas hésité à utiliser l’image «  du doigt de Dieu », Pourquoi ?  
Examinons le contexte dans lequel il dit cela :

«  Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous » (Luc 11.20);

Jésus n’a pas pris ce terme au hasard, il avait en face de lui, des gens incrédules, hautains, l’accusant de chasser les démons par Belzebuth, le prince des démons.

Le fils de Dieu, donc, n’a fait qu’utiliser la loi spirituelle que je vous ai annoncée au début de ce massage.
Il a utilisé la même expression et la même vision de Dieu que ces accusateurs,  en leur montrant qu’il est, lui, l’expression du Royaume de Dieu et de sa puissance et qu’il en est même le doigt, l’expression incarnée.
Jésus en allant dans leur sens avait l’intention qu’ils se rendent compte de leur incohérence et qu’ils voient que le doigt de Dieu est peut-être venu pour guérir, délivrer, pardonner et non pour accuser et condamner comme eux le font.

Alors, derrière cette image, il y a bien-sûr une réalité, celle de vouloir réduire inconsciemment Dieu à lui-même.
Dieu n’aurait pas besoin des autres pour être fort puisqu’il se suffit à lui-même.
Son doigt montrerait alors une autorité céleste, d’une autre dimension, éloigné de sa création mais par moment perçant le voile terrestre, pour venir oppresser un peuple bien inférieur, et qu’il lui soit soumis par la force.

Dans les textes plus anciens de la Bible, il y a un passage qui évoque le doigt de Dieu, c’est lorsque les magiciens de Pharaon essayent d’imiter le prodige de Moïse en créant  eux aussi, une prolifération de poux ; mais eux, n’y parviennent pas.
Alors, épouvantés et croyant à un jugement sans appel : «… les magiciens dirent à Pharaon: C'est le doigt de Dieu! » (Exode 8 :19).

Donc, le commun des mortels voit Dieu et son doigt, comme Pharaon et ses magiciens le voient.
Il voit un Dieu, qui exerce sa puissance d’en haut, depuis un lieu inaccessible et qui vient déverser son courroux, son feu dévorant, sa toute-puissance sur un peuple pécheur.

Son doigt signifie (un peu quand même) une certaine arrogance voir un certain mépris pour ceux qui se trouve visés par lui.
Çà c’est la vision de « l’homme-animal », toujours en train de se cacher, car il a honte de lui devant Dieu et sa culpabilité le rattrape sans cesse.

Il est évident que nous péchons de multiples manières et souvent sans même en prendre conscience, nous manquons le but à notre insu.
Pourquoi ?
Simplement parce qu’il faut naître de nouveau, naître d’en haut pour avoir les yeux ouverts sur son état, et s’éloigner du péché, non pas parce que c’est une loi, mais parce que la vie animale ne nous attire plus, alors, elle est pour notre vielle nature, celle de « l’homme irrégénéré», mais pas pour « l’homme spirituel » qui a un tout autre but, lui.

Quand Jean Baptiste disait : « repentez-vous car le royaume de Dieu est proche », c’est « Metanoeo », le mot grec employé pour dire repentir, c’est : changé d’état d’esprit.

L’onction a un pouvoir sur le converti c’est qu’il ne pense plus du tout pareil qu’autrefois, parce qu’il a revêtu une nouvelle mentalité.

Alors maintenant nous arrivons au cœur du message : l’apôtre Pierre, en posant une question à Jésus va lever un autre voile sur « le doigt de Dieu ».

Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ».
Chose curieuse, Jésus parle ici directement du doigt de Dieu, mais personne n’en prend conscience.

Le doigt de Dieu ce n’est pas la vengeance comme tout le monde pense, mais c’est le pardon.

Jésus ne dit pas à Pierre : si ton frère malgré le fait de lui avoir pardonné une fois, puis une deuxième fois, continue à t’offenser, éloigne toi de lui, coupe toute relation avec lui car c’est moi ou mon Père qui va le châtier.
Non, il demande une action qui humainement est impossible, car si on est capable de pardonner une fois, au mieux une deuxième fois, jusqu’à sept fois s’il le faut, mais que l’offense persiste toujours, qui peut continuer à pardonner indéfiniment ?

Je vais encore renverser une idée reçue, mais…
Le doigt de Dieu contrairement à ce que l’on pense, n’est pas pur, intact, ou immaculé, il est entaché de sang.

Le livre des Lévites, des repentis, nous le révèle, Lévitique  chapitre 4.

Ce doigt : c’est le sacrificateur qui l’avait ainsi quand il aspergeait sept fois dans la tente d’assignation, le sang du taureau sacrifié en direction du voile.
Le pardon ne s’exerçait pas une seule fois, mais sept fois de suite au temps de Moïse, (C’est d’ailleurs pour cela que Pierre pose la question à Jésus en pensant en toute légitimité au chiffre 7 : « Dois-je lui pardonner jusqu’à sept fois ? »)

Lévitique 4 :5-6 donne le sacrifice d’expiation pour celui qui pèche involontairement, sans s’en apercevoir
« Le sacrificateur ayant reçu l'onction prendra du sang du taureau, et l'apportera dans la tente d'assignation; il trempera son doigt dans le sang, et il en fera sept fois l'aspersion devant l'Eternel, en face du voile du sanctuaire »
Donc sept fois, correspondait à un pardon selon la loi….mais pour qui ?… pour tous ?

Non, uniquement pour les frères, ceux qui exercent une communion réelle avec Dieu (dans le texte c’est pour le sacrificateur et l’assemblée seulement).
Lévitique 4 nous montre un sacrifice qui a commencé à l’extérieur du sanctuaire, puis qui continue à l’intérieur, avec une aspersion du sang sur le voile.
Il y a une profondeur dans le pardon entre frères qui va beaucoup plus loin que le pardon accordé aux étrangers.

Pour les autres, le doigt ensanglanté du sacrificateur passait uniquement sur les cornes et la base de l’autel des sacrifices, sur le parvis, à l’extérieur du sanctuaire, mais le sang ne rentrait pas dans le temple.
Ce qui signifie qu’au moment où nous recevons l’onction de repentance, notre pardon devient le même que celui du sacrificateur qui aspergeait le voile sept fois. Nous sommes pardonnés comme nous pardonnons sept fois s’il le faut.

Mais Jésus va plus loin, il parle de naître d’eau et d’esprit à Nicodème (on n’oublie  « et d’Esprit »).
Le pardon se fait alors dans le sanctuaire mais pas devant le voile, derrière lui, dans le lieu très saint, car le voile du temple a été déchiré à la crucifixion ; et là le pardon se fait EN Christ. Nous pardonnons comme lui pardonne (70 fois sept fois).

Le doigt de Dieu, le doigt du pardon, s’applique pour tous mais à des degrés différents.

Pour un repentis, né d’eau il pardonnera jusqu’à sept fois, mais pour celui qui est né aussi d’esprit, le pardon est infini.

En plus pour les repentis, le sacrifice était plus important, c’est un jeune taureau qu’il devait être immolé et en extraire la graisse (la richesse).
Pour les autres, les animaux immolés avaient moins de valeur (bouc, chèvre, agneau, etc..).
Et pensez-vous qu’en Christ le sacrifice est moins important. C’est l’inverse c’est Jésus-Christ le sacrifice parfait le don pour nos fautes. Nous devons personnellement en être à la hauteur.
Nos renoncements doivent être profonds et complets.

Or, Aujourd’hui nous sommes en pleine confusion, puisque de nombreux chrétiens se disent saints mais pèchent volontairement et par là montrent qu’ils sont comme des étrangers. Ils s’attachent à la chair et par conséquent le doigt de Dieu ne peut venir les purifier, ils ne donnent pas gloire à Dieu, mais à leurs instincts primaires. Ils sont sous la loi de (Nombres 15 :30-31)
« si quelqu'un, indigène ou étranger, agit la main levée, (au yeux de tous et en toute impunité) il outrage l'Eternel; celui-là sera retranché du milieu de son peuple. Il a méprisé la parole de l'Eternel, et il a violé son commandement: celui-là sera retranché, il portera la peine de son iniquité ».

Vous voyez, il n’y a pas de pardon pour celui qui viole volontairement les commandements de Dieu.

Donc, le doigt de Dieu ne peut plus s’exercer sur les faux frères, les faux pasteurs, les faux enseignants, les faux prophètes.
Ils portent, eux, le châtiment de leur égarement.
Avec Jésus, le pardon s’exerce indéfiniment, mais sur ceux qui n’outragent pas Dieu.
C’est le fameux blasphème contre l’esprit qui coupe la chaîne du pardon et qui ne permet pas au blasphémateur de se repentir.

Jésus est l’animal immolé et son pardon se veut sans limite.
Donc Jésus, fils de Dieu, a le doigt constamment ensanglanté de nos fautes, mais c’est quand même son sang qui coule, et qui s’est sacrifié et qui coule incessamment dans le lieu très saint pour ceux qui croient en lui.

Une personne qui a l’esprit de Christ en elle, a la même intention, elle pardonne indéfiniment son frère ou sa sœur, puisque ce n’est plus elle qui vit mais Christ qui vit en elle.
Elle porte sa croix en pardonnant malgré les outrages, les trahisons et les insultes, les brimades.

Jésus sur la croix a dit pour tous ceux qui avaient participé de près comme de loin à sa crucifixion : « Père pardonne-leur ils ne savent ce qu’ils font ».

Jésus montrait à ce moment-là le doigt de Dieu. Le doigt du pardon.
Ce doigt qui montre le pécheur, pas pour l’accuser mais pour que lui réalise son état inique et qu’il se repente.
C’est ce qui s’est passé d’ailleurs lorsque le voile du temple s’est déchiré et que tous ceux qui avait vu la scène de la crucifixion partirent. Ils s’en allèrent en se frappant la poitrine.

Donc, ne limitons pas le doigt de Dieu et sa puissance.
Sa véritable puissance se matérialise au travers du pardon de nos péchés, le pardon qu’exercent des sacrificateurs (qui ne font plus parti du règne animal, mais d’un nouveau règne spirituel).
Ceux qui continuent à craindre le doigt de Dieu, ne font que dévoiler leur jugement. Ils refusent de changer de mentalité et ils subiront les conséquences désastreuses de leur opposition.
Le doigt de Dieu désigne donc l’état intérieur ; Car c’est encore de là que doit sortir notre véritable trésor : de l’intérieur.
 Amen

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