dimanche 10 juin 2018

LE VRAI MOBILE, POUR AGIR ….QUEL EST-IL ?


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Par Eric Ruiz

« Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean 4 :13-14)

Jésus-Christ savait très bien que sa parole serait reçue différemment d’un lieu à un autre, qu’il serait très loin de faire l’unanimité partout où il irait.
Il savait surtout que les vrais adorateurs ne sont pas légions, car la porte qui mène à la vie éternelle n’est pas large… elle est étroite.
QU’EST-CE QUE RENDRE TEMOIGNAGE AUJOURD’HUI ?

Rendre témoignage aujourd’hui pour les croyants : c’est dire ce que Dieu a fait dans leur vie.
Ou alors, c’est prendre des versets bibliques pour les expliquer en rapport à ce qu’ils en ont compris ou en rapport à leur vécu.

Mais pour la plupart, ces témoignages ne donnent pas soif.
Parler de l’eau qui coule, de sa structure, de ses effets sur l’organisme, vous donne-t-elle soif ?
Non, la soif ne s’explique pas pour la ressentir, elle ne se commande pas non plus ; c’est un réflexe de l’organisme qui créé ce besoin parce que des récepteurs internes ont détecté un manque.

Si on transpose ce phénomène sur la soif, aux croyants, eh bien les chrétiens dans leur grande majorité se sont dirigés vers la foi en Dieu sans en avoir réellement besoin.
Ils boivent une eau sans avoir soif ou alors une eau qui leur donne encore plus soif.
Ah, mais dans leur témoignage ils vous diront qu’ils avaient eu soif et qu’à un moment donné cette soif s’est étanchée grâce à leur nouvelle foi en Dieu.

Mais ils se sont leurrés sur leur soif. Ils avaient soif oui …mais d’autre chose que d’eau divine.
Ils avaient soif de connaissance, soif d’être séduit par des paroles les amenant à se valoriser en comprenant des choses que d’autres ne comprennent pas, ou en suivant des rites et des coutumes que d’autres ne pratiquent pas.
Ils avaient soif de domination, de recevoir une autre lumière sur eux, ou d’être rassuré en se sentant sous la protection d’un groupe ou d’un savoir bien intentionné qui prône l’amour et le salut.

Mais la soif, c’est autre chose : c’est un réflexe de survie.
Etre priver d’eau, se déshydrater peut avoir des conséquences dramatique pouvant aller jusqu’à la mort.
Donc répandre de l’eau divine comme cela un peu partout en se disant que ceux qui auront soif la prendront, c’est un peu faire comme Jésus le disait : donner des perles à des pourceaux.
« Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent ».
On remarquera que ce qui est d’autant plus important, ici, c’est le contexte dans lequel Jésus dit cela ; Dans Matthieu 7, il met en garde contre un mauvais jugement, une manière de voir hypocrite, où on ne discerne même pas la poutre dans son œil.
Par conséquent notre témoignage n’est pas à donner comme ça au hasard, en pâture à n’importe qui, car c’est agir en parfait hypocrite que de le faire ainsi, mais, nous devons avant tout répondre à des besoins précis.
Alors que la forme de témoignage la plus rependu aujourd’hui, est de parler de sa foi à tout va, comme on jetterait son pain à la surface de l’eau ; mais c’est pour répondre, en fait, à un besoin de soulager sa conscience en se prouvant à soi-même qu’on sait faire le bien (c’est encore agir en hypocrite).

Rendre témoignage : cela devrait être indépendant de notre volonté, c’est être au bon endroit, avec la bonne personne, et savoir que c’est le Saint-Esprit qui remplit notre bouche et qui nous rend utile en permettant d’être une aide pour l’autre.
Reconnaissons que notre témoignage n’a aucun mérite. La couronne c’est celle de notre Dieu. C’est lui qui rend témoignage à travers nous.

Les Evangiles nous donnent un très bon exemple avec la femme de Samarie qui vient puiser de l’eau au puit de Jacob.
Jésus n’a rien prémédité. Il devait passer par la Samarie pour retourner en Galilée. Il s’est assis, là, près d’une fontaine parce qu’il était fatigué de son voyage nous dit le texte biblique et ses disciples étaient partis en ville acheter des vivres pour le voyage. Jésus ne leur a pas demandé de le laissé seul, parce qu’il avait quelque chose d’important à faire. Rien n’était prévu.
Il ne savait même pas ce qu’il allait dire à cette femme de Samarie.
Lorsqu’il lui a dit : « tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari »,  eh bien ces paroles de connaissances sont arrivées subitement pendait qu’il ouvrait la bouche ; elles ne sont même pas passées par une réflexion ; ces paroles sont arrivées de la même manière qu’elles sont arrivées à Moïse ou aux prophètes :

« lI n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Eternel. » (Nombres 12 :7-8)
Par conséquent,  le Père qui est dans les cieux avait lui en toute évidence préparé la situation, il avait organisé la rencontre entre Jésus et la femme de Samarie.

Il est là le vrai témoignage !
Se laisser conduire par notre Père céleste sans vouloir toujours préméditer, arranger nous-mêmes les choses, à notre façon.
Le mauvais témoignage n’est pas forcément dans ce qu’on dit de vrai ou de faux, c’est le plus souvent dans ce qu’on VIT, qui est vrai ou faux.

Forcer les choses, forcer le destin, vouloir toujours tout contrôler, c’est rendre un faux témoignage.
Laisser agir le Seigneur en se laissant diriger par lui, c’est le vrai témoignage.

Alors vous me direz : l’un n’empêche pas l’autre, car nous avons besoin dans notre vie d’anticiper les choses, de prévoir, pour mieux organiser.
Oui, sauf que dans nos sociétés occidentales, nous fonctionnons exclusivement sous ce modèle très paralysant.
Nous sommes complètement assujettis à un modèle strict de gestion et de contrôle. On programme tout, pas seulement les ordinateurs, mais son cerveau, son emploi du temps.
L’agenda est devenu la référence de l’homme et de la femme moderne.

On nous a appris dès l’enfance, dès l’école (à la maternelle) à organiser les choses. Il faut planifier son temps, son travail, son énergie, ses repos, ses loisirs, ses vacances, ses projets, ses idées.
Où est la place à l’imprévu ?
Ceux qui laissent la place à l’imprévisible passent pour des improductifs, des paresseux et même des idiots, dénués de toute forme d’intelligence.
Même le chrétien est invité lors d’enseignements à planifier son témoignage. On lui demande de parler chaque jour de sa foi à au moins une personne, par exemple ; de lire sa Bible plusieurs fois par jour, de prier aussi à certaines heures de la journée.
On lui expose le plan du salut (à dupliquer autour de lui) selon une méthode bien définie en 3,4 étapes (grand 1 petit a, etc), pareil pour la guérison, pour les baptêmes, tout doit suivre une logique très méthodique… pas de place à l’improvisation.

Dans les sociétés orientales, rien n’était fait de la sorte.

Les disciples lorsqu’ils se sont mis à aller par deux dans les maisons n’avaient pas grand-chose comme indication. Rien sur leurs lieux de rencontre, rien sur ce qu’ils devaient dire, rien sur le nombre de jours à passer. Juste une consigne sur la paix qu’ils devaient annoncer sur la maison accueillante et de la poussière qu’ils devaient secouer de leur pieds en cas de mauvais traitement.
C’est un peu léger comme programmation, vous ne trouvez pas ?

Jésus, non plus, dans ses déplacements ne prévoyait pas à l’avance ce qu’il allait dire ou faire.
Certaines dates et fonctions étaient, c’est vrai, planifiées comme par exemple : aller à Jérusalem pour la Pâque. Les fêtes marquaient un moment bien spécial pour se réunir et pour se préparer spirituellement.

Mais le plus souvent, Jésus nous montre, dans ses déplacements, qu’il les faits parce que la situation le lui oblige ; Parce qu’il n’a pas vraiment le choix de faire autrement. S’il reste, c’est que sa dernière heure est arrivée.
Il part d’un endroit parce qu’il est chassé ou poursuivi par des religieux. Il va (dans le contexte de la femme de Samarie) en Galilée, non pas parce qu’il a une mission spéciale à faire, mais parce que le nombre croissant de baptisés (plus important encore qu’avec Jean le baptiste) gène considérablement les pharisiens.
Alors sentant poindre l’opposition, refusant d’être confronté à la violence, Jésus décide de partir.

C’est la situation présente, le contexte qui nous montre ce qui est mieux de faire et de ne pas faire.

Et pour celles et ceux qui se laissent conduire par notre Seigneur, vous remarquerez ou vous avec déjà peut-être remarqué qu’à ce moment-là, Dieu pourvoit très rapidement à nos besoins (à tous nos besoins).
Avec notre projet de déplacement vient tous les moyens (l’envie, le faire et le vouloir et aussi le financier, la logistique, l’humain, etc…). Bien souvent les difficultés s’estompent d’un seul coup pour laisser la place à un déroulement logique et qui coule de source.
C’est pourquoi ceux qui se disent : « il faut que je déménage et que j’aille ailleurs », sans savoir trop où, mais pour faire comme les autres, ils ne réalisent pas que les choses sont beaucoup plus simples et naturelles que cela.
Dieu fait toujours en sorte que cela devienne évident.

Prenons le voyage de Paul à Rome.  Dieu a commandité depuis le début qu’il irait à Rome. Tout a commencé dans le livre des Actes au chapitre 23 versets 11 : C’est pendant la nuit suivant une forte persécution qui aurait pu lui couter la vie, que le Seigneur fortifia l’apôtre en lui annonçant qu’il ira rendre témoignage à Rome, comme il l’a fait à Jérusalem.

Mais Paul ne se doutait pas dans quelles circonstances il irait témoigner.
Il était loin de s’imaginer que ce sont les persécutions qui vont finalement l’emmener devant les grands gouverneurs de ce monde, pour qu’il se défende.

Un tribun, un commandant militaire vint à le protéger d’une foule meurtrière, puis l’esprit l’inspira à parler de sa nationalité romaine pour échapper aux fouets, sans parler des complots pour l’assassiner qu’il a esquivé en rendant encore témoignage aux différents gouverneurs et rois.
Son voyage pour Rome avait comme but de se défendre d’accusations de religieux juifs devant César. 
Donc c’est en tant que citoyen romain prisonnier qu’il franchit les frontières ; et qu’il est escorté et placé sous haute protection jusqu’à Rome (comme un homme important). Il fut sous la garde d’un officier militaire, un centurion, nommé Julius et d’une escorte. Mais pendant son voyage, ses chaînes furent plus symboliques que réelles ; et elles ne l’empêchèrent aucunement d’être à l’origine de prodiges et de de miracles.
D’un mal, le fait d’être prisonnier, Dieu s’est joué de la situation pour qu’elle soit un avantage pour le témoignage de Paul. C’est dans ce sens que « tout concoure ensemble aux biens de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein ».

Paul n’a pas rendu témoignage en se pavanant des bénédictions que Dieu lui a accordé. Il n’était pas là endimanché, devant une foule d’admirateurs à raconter ses miracles et ses abondantes bénédictions.
Il a rendu témoignage comme devant prouver qu’il n’est pas un criminel, à la façon d’un avocat, en se défendant, et en montrant que sa foi en Dieu est justice ; qu’il était, lui, autrefois un pharisien, persécuteur des chrétiens et ennemi du bien et qu’il est devenu un défenseur de ceux qui cherchent la paix et la justice en Christ, sans nuire pour autant à personne.
Mais parmi tous ceux qui écoutèrent son témoignage, lui aussi fut comme Jésus : il ne fit pas l’unanimité.
Pourtant, des miracles, des actes de délivrances, des assemblées se sont constituées par lui… il en avait fait des choses avec le Seigneur.

Non, décidément, ce n’est pas ce que nous faisons ou pas, ce que nous disons ou pas, ni la portée de nos arguments qui convainc de justice, mais le Saint-Esprit seul.

A Rome, Paul avait loué une maison et recevait beaucoup de monde.
Nous lisons dans les dernières lignes du livre des Actes, la chose suivante :

« … les uns furent persuadés par ce qu’il disait, et les autres ne crurent point ».

Et là Paul, reprenait les mots prophètes, comme Esaïe, pour réaffirmer que le cœur de ce peuple étant devenu insensible et dur, c’est pour cette raison qu’ils ne croient point, qu’ils ne comprennent rien et qu’ils ne se convertissent pas.

Arrêtez de chercher dans tel verset, ou dans tel credo religieux les bases de votre foi. La foi est EN Jésus-Christ ou pas.
Tous les prophètes ont été traités de menteur, d’usurpateur et de fou.
Jean le Baptiste n’a pas échappé à la règle.
Quand Jésus parlait de son témoignage c’était pour montrer qu’il n’était, lui aussi, pas bien reçu.
Jean disait dans Jean 3 :31 : « Celui qui est venu d'en haut, est au-dessus de tous; celui qui est venu de la terre, est de la terre, et il parle [comme venu] de la terre; celui qui est venu du ciel, est au-dessus de tous il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. ».
Vous voyez personne ne prend véritablement au sérieux ce qui vient vraiment du ciel (les prophètes, les apôtres).
On méprise ce qui est saint et on valorise ce qui est vil, sans importance et qui vient de la terre.
On dit : « oui…mais ce prophète dit vrai pour telle chose mais il est charnel pour tel autre parce qu’il n’est pas parfait, il est comme nous tous : faillible ».
Sauf qu’en jugeant de la sorte, un homme ou une femme juge selon la chair, croyant juger selon l’esprit et il se juge lui-même.
Ce que dit l’apôtre Jean au chapitre 3 et au verset 33 est à prendre très, très au sérieux, à méditer même. Il y a une porte qui se ferme ou qui s’ouvre pour vous à ce moment-là.

« Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai; car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. »

Si on croit que ce verset est inspiré, alors : soit un prophète reçoit tout de l’esprit, soit il ne reçoit rien et alors il n’est pas prophète.
Car Jésus-Christ confirme qu’un véritable prophète (qui vient du ciel) ne peut recevoir l’esprit à mesure, par morceau, par petits bouts, un peu de l’esprit et un peu de la chair, un peu du ciel et un peu de la terre, un peu de vérité et un peu de mensonges…et à vous de faire votre propre cuisine.

Il en va de la responsabilité du Seigneur, qui prépare ses  prophètes comme lui-même se prépare.
Si vous penser qu’un prophète est préparé comme un homme venant de la terre, alors vous pensez aussi que la terre est supérieur au ciel. Vous ne voyez pas ce qui descend du ciel.
En fait vous voyez les choses célestes à travers la petite lorgnette de votre propre niveau de spiritualité, car on ne peut juger des choses qu’à travers sa propre vision. Et si cette vision est charnelle, votre spiritualité restera charnelle.

Une chose est sûr en tous les cas : Dieu ne nous demande pas de butiner sa parole comme le font les abeilles en cherchant leur pollen sur les fleurs. Il n’y a pas un tel qui dit un peu vrai pour cela ; et un tel qui dit un peu vrai pour autre chose. Dieu ne veut pas que nous soyons des girouettes, cherchant le sens du vent. Mais au contraire il veut des hommes et des femmes matures qui savent où se trouvent la manne du jour, et qui savent où se trouve la nourriture qui les amènera à persévérer dans les moments difficiles.
 Car en fait : que démontrent ceux qui cherchent partout où se trouve la vérité ?
Ils démontrent simplement qu’ils ne connaissent pas encore le vrai mobile de leurs actes.
 Alors et je dis cela en toute modestie, mais si vous vous poser encore la question, réécouter le message, réaliser-le en partant du début et prier notre Père céleste qu’il vous amène dans un état d’âme propice à l’écoute et à la sagesse. Attention, cet état est  difficilement acceptable par les désirs humains, car nous devons diminuer pour qu’il grandisse.
Qui doit grandir?
Le Saint-Esprit.
Amen

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