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Par Eric
Ruiz
« Jésus lui répondit: Quiconque boit de
cette eau aura encore soif; mais
celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que
je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la
vie éternelle. » (Jean
4 :13-14)
Jésus-Christ
savait très bien que sa parole serait reçue différemment d’un lieu à un autre,
qu’il serait très loin de faire l’unanimité partout où il irait.
Il savait
surtout que les vrais adorateurs ne sont pas légions, car la porte qui mène à
la vie éternelle n’est pas large… elle est étroite.
QU’EST-CE
QUE RENDRE TEMOIGNAGE AUJOURD’HUI ?
Rendre
témoignage aujourd’hui pour les croyants : c’est dire ce que Dieu a fait
dans leur vie.
Ou alors,
c’est prendre des versets bibliques pour les expliquer en rapport à ce qu’ils
en ont compris ou en rapport à leur vécu.
Mais pour
la plupart, ces témoignages ne donnent pas soif.
Parler de
l’eau qui coule, de sa structure, de ses effets sur l’organisme, vous
donne-t-elle soif ?
Non, la
soif ne s’explique pas pour la ressentir, elle ne se commande pas non
plus ; c’est un réflexe de l’organisme qui créé ce besoin parce que des
récepteurs internes ont détecté un manque.
Si on
transpose ce phénomène sur la soif, aux croyants, eh bien les chrétiens dans
leur grande majorité se sont dirigés vers la foi en Dieu sans en avoir
réellement besoin.
Ils
boivent une eau sans avoir soif ou alors une eau qui leur donne encore plus
soif.
Ah, mais
dans leur témoignage ils vous diront qu’ils avaient eu soif et qu’à un moment
donné cette soif s’est étanchée grâce à leur nouvelle foi en Dieu.
Mais ils
se sont leurrés sur leur soif. Ils avaient soif oui …mais d’autre chose que
d’eau divine.
Ils
avaient soif de connaissance, soif d’être séduit par des paroles les amenant à
se valoriser en comprenant des choses que d’autres ne comprennent pas, ou en
suivant des rites et des coutumes que d’autres ne pratiquent pas.
Ils
avaient soif de domination, de recevoir une autre lumière sur eux, ou d’être
rassuré en se sentant sous la protection d’un groupe ou d’un savoir bien
intentionné qui prône l’amour et le salut.
Mais la
soif, c’est autre chose : c’est un réflexe de survie.
Etre
priver d’eau, se déshydrater peut avoir des conséquences dramatique pouvant
aller jusqu’à la mort.
Donc
répandre de l’eau divine comme cela un peu partout en se disant que ceux qui
auront soif la prendront, c’est un peu faire comme Jésus le disait :
donner des perles à des pourceaux.
« Ne
donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les
pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous
déchirent ».
On
remarquera que ce qui est d’autant plus important, ici, c’est le contexte dans
lequel Jésus dit cela ; Dans Matthieu 7, il met en garde contre un mauvais
jugement, une manière de voir hypocrite, où on ne discerne même pas la poutre
dans son œil.
Par
conséquent notre témoignage n’est pas à donner comme ça au hasard, en pâture à
n’importe qui, car c’est agir en parfait hypocrite que de le faire ainsi, mais,
nous devons avant tout répondre à des besoins précis.
Alors que
la forme de témoignage la plus rependu aujourd’hui, est de parler de sa foi à
tout va, comme on jetterait son pain à la surface de l’eau ; mais c’est
pour répondre, en fait, à un besoin de soulager sa conscience en se prouvant à
soi-même qu’on sait faire le bien (c’est encore agir en hypocrite).
Rendre
témoignage :
cela devrait être indépendant de notre volonté, c’est être au bon endroit, avec
la bonne personne, et savoir que c’est le Saint-Esprit qui remplit notre bouche
et qui nous rend utile en permettant d’être une aide pour l’autre.
Reconnaissons
que notre témoignage n’a aucun mérite. La couronne c’est celle de notre Dieu.
C’est lui qui rend témoignage à travers nous.
Les
Evangiles nous donnent un très bon exemple avec la femme de Samarie qui vient
puiser de l’eau au puit de Jacob.
Jésus n’a
rien prémédité. Il devait passer par la Samarie pour retourner en Galilée. Il
s’est assis, là, près d’une fontaine parce qu’il était fatigué de son voyage
nous dit le texte biblique et ses disciples étaient partis en ville acheter des
vivres pour le voyage. Jésus ne leur a pas demandé de le laissé seul, parce
qu’il avait quelque chose d’important à faire. Rien n’était prévu.
Il ne
savait même pas ce qu’il allait dire à cette femme de Samarie.
Lorsqu’il
lui a dit : « tu as eu cinq maris, et celui que tu
as maintenant n'est pas ton mari », eh bien ces paroles de connaissances sont
arrivées subitement pendait qu’il ouvrait la bouche ; elles ne sont même
pas passées par une réflexion ; ces paroles sont arrivées de la même
manière qu’elles sont arrivées à Moïse ou aux prophètes :
« lI
n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison.
Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il
voit une représentation de l'Eternel. » (Nombres 12 :7-8)
Par
conséquent, le Père qui est dans les
cieux avait lui en toute évidence préparé la situation, il avait organisé la
rencontre entre Jésus et la femme de Samarie.
Il est là le vrai
témoignage !
Se laisser conduire par
notre Père céleste sans vouloir toujours préméditer, arranger nous-mêmes les
choses, à notre façon.
Le mauvais
témoignage n’est pas forcément dans ce qu’on dit de vrai ou de faux, c’est le
plus souvent dans ce qu’on VIT, qui est vrai ou faux.
Forcer les choses, forcer le destin, vouloir
toujours tout contrôler, c’est rendre un faux témoignage.
Laisser agir le Seigneur en se
laissant diriger par lui, c’est le vrai témoignage.
Alors vous
me direz : l’un n’empêche pas l’autre, car nous avons besoin dans notre
vie d’anticiper les choses, de prévoir, pour mieux organiser.
Oui, sauf
que dans nos sociétés occidentales, nous fonctionnons exclusivement sous ce
modèle très paralysant.
Nous
sommes complètement assujettis à un modèle strict de gestion et de contrôle. On
programme tout, pas seulement les ordinateurs, mais son cerveau, son emploi du
temps.
L’agenda
est devenu la référence de l’homme et de la femme moderne.
On nous a
appris dès l’enfance, dès l’école (à la maternelle) à organiser les choses. Il
faut planifier son temps, son travail, son énergie, ses repos, ses loisirs, ses
vacances, ses projets, ses idées.
Où est la
place à l’imprévu ?
Ceux qui
laissent la place à l’imprévisible passent pour des improductifs, des paresseux
et même des idiots, dénués de toute forme d’intelligence.
Même le
chrétien est invité lors d’enseignements à planifier son témoignage. On lui
demande de parler chaque jour de sa foi à au moins une personne, par
exemple ; de lire sa Bible plusieurs fois par jour, de prier aussi à
certaines heures de la journée.
On lui
expose le plan du salut (à dupliquer autour de lui) selon une méthode bien
définie en 3,4 étapes (grand 1 petit a, etc), pareil pour la guérison, pour les
baptêmes, tout doit suivre une logique très méthodique… pas de place à
l’improvisation.
Dans les
sociétés orientales, rien n’était fait de la sorte.
Les
disciples lorsqu’ils se sont mis à aller par deux dans les maisons n’avaient
pas grand-chose comme indication. Rien sur leurs lieux de rencontre, rien sur
ce qu’ils devaient dire, rien sur le nombre de jours à passer. Juste une
consigne sur la paix qu’ils devaient annoncer sur la maison accueillante et de
la poussière qu’ils devaient secouer de leur pieds en cas de mauvais
traitement.
C’est un
peu léger comme programmation, vous ne trouvez pas ?
Jésus, non
plus, dans ses déplacements ne prévoyait pas à l’avance ce qu’il allait dire ou
faire.
Certaines
dates et fonctions étaient, c’est vrai, planifiées comme par exemple :
aller à Jérusalem pour la Pâque. Les fêtes marquaient un moment bien spécial
pour se réunir et pour se préparer spirituellement.
Mais le
plus souvent, Jésus nous montre, dans
ses déplacements, qu’il les faits parce que la situation le lui oblige ;
Parce qu’il n’a pas vraiment le choix de faire autrement. S’il reste, c’est que
sa dernière heure est arrivée.
Il part
d’un endroit parce qu’il est chassé ou poursuivi par des religieux. Il va (dans
le contexte de la femme de Samarie) en Galilée, non pas parce qu’il a une
mission spéciale à faire, mais parce que le nombre croissant de baptisés (plus
important encore qu’avec Jean le baptiste) gène considérablement les
pharisiens.
Alors
sentant poindre l’opposition, refusant d’être confronté à la violence, Jésus
décide de partir.
C’est la situation présente, le contexte
qui nous montre ce qui est mieux de faire et de ne pas faire.
Et pour
celles et ceux qui se laissent conduire par notre Seigneur, vous remarquerez ou
vous avec déjà peut-être remarqué qu’à ce moment-là, Dieu pourvoit très rapidement à nos besoins (à tous nos besoins).
Avec notre
projet de déplacement vient tous les moyens (l’envie, le faire et le vouloir et
aussi le financier, la logistique, l’humain, etc…). Bien souvent les
difficultés s’estompent d’un seul coup pour laisser la place à un déroulement
logique et qui coule de source.
C’est
pourquoi ceux qui se disent : « il faut que je déménage et que
j’aille ailleurs », sans savoir trop où, mais pour faire comme les autres,
ils ne réalisent pas que les choses sont beaucoup plus simples et naturelles
que cela.
Dieu fait
toujours en sorte que cela devienne évident.
Prenons le
voyage de Paul à Rome. Dieu a commandité
depuis le début qu’il irait à Rome. Tout a commencé dans le livre des Actes au
chapitre 23 versets 11 : C’est pendant la nuit suivant une forte
persécution qui aurait pu lui couter la vie, que le Seigneur fortifia l’apôtre
en lui annonçant qu’il ira rendre témoignage à Rome, comme il l’a fait à
Jérusalem.
Mais Paul
ne se doutait pas dans quelles circonstances il irait témoigner.
Il était loin
de s’imaginer que ce sont les persécutions qui vont finalement l’emmener devant
les grands gouverneurs de ce monde, pour qu’il se défende.
Un tribun,
un commandant militaire vint à le protéger d’une foule meurtrière, puis
l’esprit l’inspira à parler de sa nationalité romaine pour échapper aux fouets,
sans parler des complots pour l’assassiner qu’il a esquivé en rendant encore
témoignage aux différents gouverneurs et rois.
Son voyage
pour Rome avait comme but de se défendre d’accusations de religieux juifs
devant César.
Donc c’est
en tant que citoyen romain prisonnier qu’il franchit les frontières ; et
qu’il est escorté et placé sous haute protection jusqu’à Rome (comme un homme
important). Il fut sous la garde d’un officier militaire, un centurion, nommé
Julius et d’une escorte. Mais pendant son voyage, ses chaînes furent plus
symboliques que réelles ; et elles ne l’empêchèrent aucunement d’être à
l’origine de prodiges et de de miracles.
D’un mal,
le fait d’être prisonnier, Dieu s’est joué de la situation pour qu’elle soit un
avantage pour le témoignage de Paul. C’est dans ce sens que « tout concoure ensemble aux biens de ceux qui
aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein ».
Paul n’a
pas rendu témoignage en se pavanant des bénédictions que Dieu lui a accordé. Il
n’était pas là endimanché, devant une foule d’admirateurs à raconter ses
miracles et ses abondantes bénédictions.
Il a rendu
témoignage comme devant prouver qu’il n’est pas un criminel, à la façon d’un
avocat, en se défendant, et en montrant que sa foi en Dieu est justice ;
qu’il était, lui, autrefois un pharisien, persécuteur des chrétiens et ennemi
du bien et qu’il est devenu un défenseur de ceux qui cherchent la paix et la
justice en Christ, sans nuire pour autant à personne.
Mais parmi
tous ceux qui écoutèrent son témoignage, lui aussi fut comme Jésus : il ne
fit pas l’unanimité.
Pourtant,
des miracles, des actes de délivrances, des assemblées se sont constituées par
lui… il en avait fait des choses avec le Seigneur.
Non, décidément, ce n’est pas ce que
nous faisons ou pas, ce que nous disons ou pas, ni la portée de nos arguments
qui convainc de justice, mais le Saint-Esprit seul.
A Rome,
Paul avait loué une maison et recevait beaucoup de monde.
Nous
lisons dans les dernières lignes du livre des Actes, la chose suivante :
« … les uns furent persuadés par ce qu’il
disait, et les autres ne crurent point ».
Et là Paul,
reprenait les mots prophètes, comme Esaïe, pour réaffirmer que le cœur de ce
peuple étant devenu insensible et dur, c’est pour cette raison qu’ils ne
croient point, qu’ils ne comprennent rien et qu’ils ne se convertissent pas.
Arrêtez de
chercher dans tel verset, ou dans tel credo religieux les bases de votre foi.
La foi est EN Jésus-Christ ou pas.
Tous les
prophètes ont été traités de menteur, d’usurpateur et de fou.
Jean le
Baptiste n’a pas échappé à la règle.
Quand
Jésus parlait de son témoignage c’était pour montrer qu’il n’était, lui aussi,
pas bien reçu.
Jean
disait dans Jean 3 :31 : « Celui qui est
venu d'en haut, est au-dessus de tous; celui qui est venu de la terre, est de
la terre, et il parle [comme venu] de la terre; celui qui est venu du ciel, est
au-dessus de tous il rend témoignage de ce qu'il
a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. ».
Vous voyez personne ne prend véritablement au sérieux ce qui
vient vraiment du ciel (les prophètes, les apôtres).
On méprise ce qui est saint et on valorise ce qui est vil, sans
importance et qui vient de la terre.
On dit : « oui…mais ce prophète dit vrai pour telle
chose mais il est charnel pour tel autre parce qu’il n’est pas parfait, il est
comme nous tous : faillible ».
Sauf
qu’en jugeant de la sorte, un homme ou une femme juge selon la chair, croyant
juger selon l’esprit et il se juge lui-même.
Ce
que dit l’apôtre Jean au chapitre 3 et au verset 33 est à prendre très, très au sérieux, à méditer même. Il y a une
porte qui se ferme ou qui s’ouvre pour vous à ce moment-là.
« Celui qui a reçu
son témoignage a certifié que Dieu est vrai; car
celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne
pas l'Esprit avec mesure. »
Si
on croit que ce verset est inspiré, alors : soit un prophète reçoit tout
de l’esprit, soit il ne reçoit rien et alors il n’est pas prophète.
Car
Jésus-Christ confirme qu’un véritable prophète (qui vient du ciel) ne peut
recevoir l’esprit à mesure, par morceau, par petits bouts, un peu de l’esprit
et un peu de la chair, un peu du ciel et un peu de la terre, un peu de vérité
et un peu de mensonges…et à vous de faire votre propre cuisine.
Il
en va de la responsabilité du Seigneur, qui prépare ses prophètes comme lui-même se prépare.
Si
vous penser qu’un prophète est préparé comme un homme venant de la terre, alors
vous pensez aussi que la terre est supérieur au ciel. Vous ne voyez pas ce qui
descend du ciel.
En fait
vous voyez les choses célestes à travers la petite lorgnette de votre propre
niveau de spiritualité, car on ne peut juger des choses qu’à travers sa propre
vision. Et si cette vision est charnelle, votre spiritualité restera charnelle.
Une chose
est sûr en tous les cas : Dieu ne nous demande pas de butiner sa parole
comme le font les abeilles en cherchant leur pollen sur les fleurs. Il n’y a
pas un tel qui dit un peu vrai pour cela ; et un tel qui dit un peu vrai
pour autre chose. Dieu ne veut pas que nous soyons des girouettes, cherchant le
sens du vent. Mais au contraire il veut des hommes et des femmes matures qui
savent où se trouvent la manne du jour, et qui savent où se trouve la
nourriture qui les amènera à persévérer dans les moments difficiles.
Car en fait : que démontrent ceux qui cherchent partout où se trouve la vérité ?
Ils démontrent simplement qu’ils ne
connaissent pas encore le vrai mobile de leurs actes.
Alors et je dis cela en toute modestie, mais
si vous vous poser encore la question, réécouter le message, réaliser-le en
partant du début et prier notre Père céleste qu’il vous amène dans un état
d’âme propice à l’écoute et à la sagesse. Attention, cet état est difficilement acceptable par les désirs
humains, car nous devons diminuer pour qu’il grandisse.
Qui doit
grandir?
Le
Saint-Esprit.
Amen
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