dimanche 14 juin 2020

LA PRISON DE NOS PENSÉES

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Par Eric Ruiz

Ce message, je tiens à le dire dès le début, est très important pour comprendre pourquoi un croyant peut se retrouver dans une impasse et malgré ses prières et ses lamentations continuer à tourner en rond sans solution.


Je lisais récemment un post d’un chrétien qui disait des choses justes :
« J’en veux aux pasteurs et aux prophètes, qui se sont érigés en serviteurs de Dieu, et qui disent des choses contraires à l’enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ.
j’en veux aux pasteurs qui changent la grâce de Dieu en dissolution, en commettant crimes financiers, viols, adultères.
j’en veux aux pasteurs qui baptisent des inconvertis,
j’en veux aux pasteurs sadiques animés par l’esprit du mal qui condamnent sorciers, vaudou, guérisseurs, alors qu’eux-mêmes sont charlatans, diseurs de bonne aventure.
j’en veux aux femmes, qui se disent prophétesses et pasteurs et qui prennent autorité sur l’homme, etc etc » la liste est longue.

J’avais envie de dire : Amen, c’est la vérité !
Mais, voilà, une chose me retenait de le dire.
Cette chose ce sont les trois premiers mots de chaque phrase : « j’en veux aux… »

Jésus de Nazareth disait presque la même chose, mais il commençait, lui , ses sommations par « Malheur », « Malheurs scribes et pharisiens, hypocrites… Malheur à vous conducteurs aveugles »
Tout comme le prophète Esaïe avant lui qui disait :
« Malheur à vous qui nommez le mal bien et le bien mal, vous qui changez la lumière en ténèbres, les ténèbres en lumière, vous qui changez l’amertume en douceur et la douceur en amertume.
Malheur à vous qui vous prenez pour sages et vous croyez intelligents » 

Dire « malheur » plutôt que « j’en veux aux » n’est pas un détail, croyez-le.
Car d’abord, la conséquence sera douloureuse pour tous ceux qui ont changé la loi, ils auront en retour des malheurs, de terribles malheurs. Leur sort est plus à plaindre que celui d’un païen même.
Alors une chose est vraie à toutes les époques, (et cela saute peut-être encore plus aux yeux aujourd’hui, car la communication a augmenté considérablement) :

  • L’EGLISE EST PRÉSOMPTUEUSE, c’est une femme arrogante.


Une Église très sûr d'elle et de son élection qui a une opinion, comme le dit le dictionnaire, très avantageuse d'elle-même. Elle promène ses atouts proéminents en montrant ses infinies possibilités spirituelles et intellectuelles.
Elle exhibe au grand public, une estime de soi et une confiance à toute épreuve, qu’elle nomme être de la foi.
Cette Église porte en elle une fausse sagesse. Elle a comme les 27 états membres de l'UE (Union Européenne) une fausse union.
Voilà où les mènera ce nombre 27 qui identifie leur sagesse.
"Leurs habitants sont impuissants, Epouvantés et confus ; Ils sont comme l’herbe des champs et la tendre verdure, Comme le gazon des toits Et le blé qui sèche avant la formation de sa tige. " (Esaïe 37:27)
Un blé qui sèche : c’est une production stérile ; Un blé impropre à la consommation, c’est une récolte juste bonne à être jetée ou brûlée.
Plus loin Dieu insiste sur le mobile de cette stérilité :"tu es furieux contre moi, ton arrogance est montée à mes oreilles ".

Maintenant, pour en revenir à la formule : «  j’en veux aux…pasteurs, prophètes, prophétesses…», ce terme est à proscrire définitivement du cœur d’un croyant. Je n’ai pas dit de la bouche, mais du cœur d’abord (car « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle »)
Si un croyant pense ainsi : « j’en veux…», c’est qu’il n’a pas résolu son problème personnel. Et son problème est de pardonner à ceux, à celui, ou à celle qui lui a causé du tort ; Car en vouloir à quelqu’un, c’est garder rancune, c’est conserver une image noircie de la personne et creuser un fossé de séparation avec elle.

Matthieu 5 :25 dit : « Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que tu ne sois mis en prison ».

  • Vous voyez, comment JÉSUS ASSOCIE LA PRISON AVEC LE MANQUE DE RÉCONCILIATION.


Cette réconciliation doit se faire avec une personne ou avec toutes les personnes incluent dans cette Eglise présomptueuse et arrogante.
Et, plutôt que de se disputer sur la parole, sur des opinions, ou sur des pensées, plutôt que de créer encore des divisions, en voyant l’autre comme la cause de nos soucis, pratiquons la justice de notre Seigneur Jésus-Christ.
« Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent ».

J’en reviens à ce que dit Jésus :  «Accorde-toi vite avec ton adversaire de peur qu’il ne te livre au juge pour te mettre en prison » ;

LA PRISON : c’est d’abord celle que nous construisons en refusant de se réconcilier avec notre adversaire, qui pense différemment de nous ;

En refusant de nous remettre en cause, nous agrandissons les murs de notre prison.
Les murs de cette prison, ce sont d’abord nos idées fortes, nos certitudes qui jugent l’autre, le condamnent mais nous enferment nous, en endurcissant notre cœur.
La prison que nous voyons chez l’autre est sans doute aussi notre propre prison que nous avons projetée (un peu à la façon d’une image contre un mur).
Mais, ce n’est pas en accusant l’autre de sa condition de prisonnier, que nous allons nous libérer de nos murs.
C’est même le contraire. Nous fortifions ainsi les verrous de notre propre prison.
Et croire que nous pouvons nous présenter de la sorte devant Jésus-Christ et venir le louer est un leurre.
Avec un tel cœur, toute louange quelle quel soit est fausse et non reçue.
Jésus va encore plus loin :
 « Quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges… celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne » (Matthieu 5, verset 22).

Il y a bien une autodestruction à entretenir des mauvaises pensées sur les autres, et à les exprimer.
Au début, les conséquences sont la prison, l’isolement… puis au final, le feu destructeur.
Concrètement : le mal s’exprime par l’amertume, la rancœur qui ronge le cœur, puis la maladie qui ronge le corps. Chacun ronge sa partie.

Jésus au verset 24 dit : « Laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande ».

Et les choses doivent se faire non pas superficiellement, comme si on se débarrassait d’un vulgaire détritus, mais avec un esprit de douceur et d’humilité.
C’est une loi, celle de Lévitique 26 :41 « Leurs cœur incirconcis s’humiliera et ils paieront la dette de leurs iniquités ».
Il y a bien deux phases successives à cette loi : D’abord on s’humilie, on change de cœur, et ensuite on paye, on rachète nos erreurs.
C’est exactement ce même état d’âme, que Jésus nous propose lorsqu’il nous invite à porter son fardeau « je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger ».
Sans un cœur doux et humble comme celui de Jésus on ne pourra jamais déposer son fardeau et trouver le repos.
Alors bien-sûr, avoir un cœur doux et humble demande, d’abord, de s’être repenti en profondeur.

Si nous continuons à apporter des offrandes amères, la dette que nous accumulons sera de plus en plus lourde, c’est un fardeau pesant qui crée des tourments ; et puis Jésus ne viendra pas l’enlever de sitôt puisque c’est à nous de faire le nécessaire : « Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant » (Matthieu 5, verset 26)
  • LE PAIEMENT DE LA DETTE


Lorsque nous accusons l’autre de créer des malheurs, nous lui mettons des dettes sur le dos.
Or, si Jésus nous incite fortement à remettre la dette à nos débiteurs, ce n’est pas un geste de cœur que l’on fait à l’autre, ni une grâce, une largesse, un excès de générosité.
C’est que les dettes que nous laissons aux autres sont en fait nos propres dettes.
Elles doivent être remboursées dans leur totalité.
«… ils paieront la dette de leurs iniquités, parce qu’ils ont méprisé mes ordonnances et que LEUR ÂME a eu mes lois en horreur » (Lévitique 26 :43).
Vous voyez, avec la dette il est question de l’âme qui s’est nourrie depuis longtemps de rancœur.
Et puis, n’allez surtout pas croire ce mensonge : que Jésus auraient détruit toutes les dettes en versant son sang sur la croix.

Sur la croix, Jésus a détruit la dette de tous ceux qui avaient contribué à sa mort de près comme de loin en confessant : « Père pardonne-leur ils ne savent ce qu’ils font ».
Mais tous ces gens pardonnés avaient accumulés aussi d’autres dettes ; et ils devront aussi s’en acquitter en pardonnant à ceux qui les ont offensés. Car c’est la loi de Christ, chacun doit payer jusqu’au bout, jusqu’au dernier quadrant, jusqu’à la dernière offense ;
Sinon, nous marchons en ennemi de la croix de Christ.
Donc en pardonnant, il faut bien comprendre que c’est nos dettes que nous effaçons.

La croix, représente bien deux parties comme deux bois différents : la partie divine et la partie humaine du paiement de la dette.
La partie verticale a été payée par Jésus-Christ sur la croix.
Mais la partie horizontale, c’est à nous humain de la payer ; et en effaçant nos dettes, l’œuvre de la croix sera complète.
La paix que Jésus-Christ a faite avec tous par le sang de la croix devient effective, si nous aussi nous pardonnons, Sinon Christ est mort et ressuscité pour rien.

Donc au final, nous ne devons rien devoir à personne.
Les seuls reproches que nous devons faire sont à nous-mêmes ; Nous excusant pour notre propre arrogance à juger l’autre moins digne que nous.

Cela peut paraître complètement absurde au premier abord, mais pour être apte à juger, il faut avant tout, arrêter de juger.
Pour être capable de juger les autres selon l’esprit, il faut avant tout, arrêter de les juger selon la chair.
Tant que nous sommes emprisonnés dans nos pensées de jugement nous ne pouvons pas être juge.

Dans nos sociétés humaines, un juge n’exerce pas son métier en prison, il le fait une fois libre, une fois rétabli dans sa fonction. 
Il ne juge pas celui qui a trop de dettes en étant lui-même accablé par les dettes, son verdict serait faussé et il y aurait là un manque évident de neutralité.
C’est la même chose d’un point de vue spirituel.
Tant que nous sommes dominés par des liens, nous ne pouvons agir librement en Christ. Et juger les autres est le lien le plus important qui existe pour soi-même, d’abord.

Et le pire dans tout cela, c’est que dès que nous mettons le pied à l’étrier, il est pratiquement impossible, sans un prodige de Dieu, de revenir à la raison.

Dans un premier temps, le fait de juger l’autre va provoquer des malheurs ; puis ces malheurs vont ensuite alimenter le jugement de celui qui les vit, parce qu’il va trouver encore plus de raisons de devoir juger les autres.
Et il redoublera de leçons de moral.
Il aura tendance à se dire :
« S’il m’arrive cette maladie, si je reçois ces mauvaises nouvelles, si je suis accablé par le chagrin : c’est la faute d’un tel.
Ensuite, ses accusations prendrons une autre forme, il se dira par exemple : « comme je suis dans l’épreuve et le manque, si un frère vient à m’ouvrir sa porte, attention qu’il le fasse comme je le conçois, sinon c’est qu’il a mauvais cœur, c’est que sa foi n’est pas affermie, c’est à lui de changer et de se repentir ». Il fera encore de la morale, toujours plus de morale, parce qu’il ne supportera plus la moindre contradiction.

Vous voyez, un tel croyant tourne en rond dans sa propre cellule ; et les chaines de ses pieds et de ses mains se resserreront de plus en plus; il verra le mal partout autour de lui et même dans les lieux, où autrefois il louait les bienfaits.
Tous ceux qui lui résisteront seront alors, mauvais à ses yeux.
Il bannira sa propre famille en pensant faire une œuvre juste, en pensant rendre gloire à Dieu.
En pensant se séparer du péché parce qu’il s’est séparé de personnes qu’ils jugeaient toxiques, il se créera de nouvelles dettes.
Et le point culminant est là : «  Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu ».
Se croyant persécutés, ils deviendront des persécuteurs.

Voilà le processus mental du jugement sur les autres. Vous vous créez une prison dorée au départ, dont vous ne pourrez plus vous échapper, et qui vous servira de tombeau, au final.

Dieu, ne nous a jamais condamnés et il ne nous condamnera jamais, mais il nous a avertis des conséquences ; il nous a montré le tableau de malheur qui est attaché aux mauvaises pensées sur les autres.
Nous sommes, je le répète, les seuls artisans de notre perte.
Nous n’avons pas besoin qu’on nous révèle un grand ennemi…C’est ce qui émane de notre cœur, puis de notre bouche qui vient nous combattre.

Alors, n’en voulez à personne de ce qui vous arrive, si ce n’est à vous-mêmes et remettez les dettes aux autres en vous réconciliant avec eux.
Si, physiquement cela est impossible, c’est en priant pour eux, en priant pour que le bien leur arrive que vous sèmerez de bonne chose dans votre cœur.
Vous aurez agi selon la loi de Christ, vous aurez libéré vos pensées de la prison et lavé votre âme de la souillure; alors, Christ vous purifiera en retour.
Amen.

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